Les chaudières à condensation, bientôt moins productrices de prime CEE ?
L’effet d’incitation des CEE à la réalisation de travaux d’économies d’énergie n’est plus à démontrer. En effet, le montant des primes générées par ces travaux peut parfois couvrir jusqu’à plus de 25% du montant des investissements, notamment dans le cas de la pose d’une chaudière à condensation.
Pourtant, le montant des primes de certains travaux, dont les chaudières, pourrait être remis en cause lors de l’évolution des fiches d’opération standardisées prévue dans le cadre de la troisième période des CEE. 17 associations professionnelles du secteur ont d’ailleurs adressé à Philippe Martin mi-mars une lettre signifiant leur inquiétude devant ces modifications à venir.
Les primes générées par certains travaux de rénovation énergétique sont obtenues dans le cadre du dispositif des Certificats d’Economies d’Energie (CEE), mis en place en France depuis 2006. En imposant aux fournisseurs d’énergie de réduire leur consommation d’énergie sur leurs propres installations ou bien d’inciter leurs clients à investir dans des équipements plus performants, sous peine de pénalités financières dissuasives, les CEE sont devenus aujourd’hui le seul outil permettant de mesurer efficacement les économies d’énergie.
Aujourd’hui, de nombreux travaux réalisés en copropriétés le sont grâce à l’incitation financière que représentent les CEE. En effet, les copropriétés engagent des opérations résultant majoritairement d’un besoin urgent (casse des chaudières) ou d’une opportunité de mutualisation des coûts (isolation de la toiture associée à son étanchéité ou bien isolation des murs associée à leur ravalement). Pourtant, quand bien même ces travaux sont impérieux, le surcoût lié à l’utilisation et la pose d’équipements ou matériaux isolants peut s’avérer un frein à leur vote.
C’est là que les CEE peuvent intervenir comme élément déclencheur pour débloquer la situation. En s’appuyant sur les opérations qu’elle accompagne, CertiNergy a pu évaluer les travaux les plus couramment effectués, générateurs de primes. Il s’agit d’abord de la pose d’une chaudière à condensation, dans près d’un tiers des cas (31%), puis de l’isolation des toitures terrasses (22%) suivie de très près par l’isolation des murs (21%) et enfin par l’isolation des combles (10%).
On pourrait donc penser que la baisse significative des CEE associés aura un impact important sur la décision de travaux par les propriétaires. Néanmoins, cet effet incitatif des CEE se vérifie surtout dans les grandes copropriétés. Ainsi dans un ensemble de 100 logements le coût moyen des travaux s’élèvera à 100.000 euros environ pour une prime pouvant aller entre 20.000 et 30.000 euros, soit 25% du montant des travaux. A contrario, sur une copropriété de 20 logements, les travaux sont estimés autour de 50.000 euros pour une prime allant de 4.000 à 6.000 euros en moyenne, soit 10% du coût total.
Ainsi, l’inquiétude des professionnels du bâtiment face à une éventuelle révision à la baisse de la fiche chaudière condensation est peut-être davantage justifiée pour les gros ensembles résidentiels. Et lorsque l’on sait que la taille moyenne d’une copropriété en France est située aux alentours de 14 logements, on est tenté de relativiser l’impact. Ce qui est sûr, c’est qu’il reste opportun de ne pas attendre au-delà de 2014 pour procéder à la réalisation des travaux pour ne pas risquer une éventuelle diminution de l’aide financière que représentent les CEE.
Créée en 2008, CertiNergy est la première entreprise de conseil spécialisée dans le dispositif des Certificats d’Economies d’Energie (CEE). Avec son offre « CertiNergy Copropriété », CertiNergy accompagne d’une part les prises de décisions d’investissements collectifs de copropriétaires et fournit, d’autre part, aux syndics et aux conseils syndicaux des éléments permettant d’entreprendre des travaux performants sur le chauffage, l’eau chaude, l’électricité, l’isolation ou la ventilation de leur bâtiment.