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Copropriété

Les Français boudent-ils vraiment la vie en copropriété ?

Les Français boudent-ils vraiment la vie en copropriété ?

Selon le Baromètre Procivis-Toluna Harris Interactive 2025, la vie en copropriété traverse une période paradoxale en France. Cette enquête menée auprès de 10 190 personnes révèle une réalité complexe. D’un côté, 74% des Français jugent aujourd’hui la vie en copropriété plus contraignante qu’avantageuse, contre 69% en 2022. De l’autre, 61% des propriétaires occupants restent impliqués dans la gestion de leur immeuble. Cette étude dévoile comment les copropriétaires naviguent entre exigences individuelles et responsabilité collective. Elle éclaire les défis actuels : charges élevées, rythme des décisions, quête de tranquillité. Pourtant, la vie en copropriété demeure un cadre où propriétaires et bailleurs continuent de s’investir pour préserver leur patrimoine commun.


Sommaire :


À retenir – La vie en copropriété en France

  • 74% des Français jugent la vie en copropriété plus contraignante qu’avantageuse, en hausse de 5 points depuis 2022.
  • Malgré les difficultés, 61% des propriétaires restent impliqués dans la gestion collective de leur immeuble.
  • 82% des copropriétaires approuvent les décisions du conseil syndical et 75% décrivent un climat apaisé.
  • 61% estiment leurs charges trop élevées, avec un coût moyen de syndic à 536€ par trimestre.
  • Le niveau de connaissance de la vie en copropriété s’améliore avec une note moyenne de 6,4/10.

Comment les Français perçoivent-ils la vie en copropriété aujourd’hui ?

Une perception de plus en plus contraignante

La vie en copropriété est perçue de manière croissante comme source de contraintes. Selon le Baromètre Procivis 2025, les résultats montrent une dégradation significative de l’image. En effet, 74% des Français estiment que les inconvénients l’emportent sur les avantages. Cette proportion était de 69% en 2022. Par conséquent, cette hausse de 5 points en trois ans révèle une évolution préoccupante des mentalités.

De plus, cette perception négative s’amplifie particulièrement dans les grandes villes. Dans ces zones, la densité et les contraintes urbaines accentuent les difficultés. Par ailleurs, les non-propriétaires expriment également davantage de réticences. Cette attitude s’explique probablement par un sentiment de moindre contrôle sur leur environnement de vie.

Les principales sources de tension

Les préoccupations se concentrent sur trois axes majeurs identifiés par l’étude Procivis. D’abord, la tranquillité constitue la première attente des résidents dans leur vie en copropriété. En particulier, les nuisances sonores, les conflits de voisinage et le respect des règles de vie collective représentent des enjeux quotidiens cruciaux.

Comment les Français perçoivent-ils la vie en copropriété aujourd'hui ?

Ensuite, le rythme parfois lent des prises de décision collectives frustre de nombreux copropriétaires. Ces derniers aspirent à plus de réactivité dans la gestion des problèmes. Enfin, le niveau des charges reste un enjeu central de la vie en copropriété. Cette problématique s’intensifie particulièrement dans un contexte d’inflation et de hausse des coûts énergétiques.

Quel est le niveau d’engagement des copropriétaires ?

Une implication maintenue malgré les difficultés

Paradoxalement, l’engagement demeure fort dans la vie en copropriété malgré les perceptions négatives. D’après les données du baromètre, 61% des propriétaires occupants se déclarent impliqués dans la gestion. Parmi eux, 17% le sont très activement. De surcroît, plus de la moitié (55%) assiste systématiquement aux assemblées générales.

Cette participation active démontre un phénomène intéressant. En effet, malgré les contraintes perçues, les copropriétaires comprennent l’importance de leur rôle. Ils saisissent notamment l’enjeu de la préservation de leur patrimoine. De plus, près d’un copropriétaire sur deux (47%) donne une procuration lorsqu’il ne peut pas être présent.

L’information au cœur de la participation

La connaissance de la vie en copropriété progresse légèrement. Ainsi, la note moyenne s’élève à 6,4/10, en amélioration par rapport à 2022. Cette progression illustre une volonté des copropriétaires de mieux comprendre les enjeux. Ils cherchent notamment à saisir les mécanismes de la vie en copropriété.

Par ailleurs, l’accès facilité à l’information contribue à cette amélioration. Les outils numériques et la professionnalisation des syndics y participent. En outre, cette meilleure information constitue un facteur clé pour renforcer l’engagement. Elle permet également de réduire les incompréhensions sources de tensions.

Niveau d'engagement des propriétaires occupants dans la vie en copropriété
Niveau d’engagement des propriétaires occupants dans la vie en copropriété

Comment fonctionne la gouvernance en copropriété ?

Des mécanismes de décision globalement acceptés

La gouvernance en copropriété bénéficie d’une relative stabilité. En effet, deux tiers des copropriétaires jugent les mécanismes de décision clairs et adaptés aux enjeux actuels. De même, 82% se déclarent en accord avec les décisions du conseil syndical. Cette adhésion constitue un signe de confiance dans les instances dirigeantes.

Par ailleurs, cette adhésion témoigne de l’efficacité du système démocratique mis en place. Ce dernier s’appuie sur la loi du 10 juillet 1965 sur la copropriété.

Comme le souligne Yannick Borde, président de Procivis : “Les Français font particulièrement confiance à leur conseil syndical. Cette confiance devrait se reporter sur les syndics.”

Un climat social préservé

Les relations interpersonnelles restent sereines dans la vie en copropriété contrairement aux idées reçues. Ainsi, 75% des occupants décrivent des échanges apaisés entre résidents. Cette donnée contrebalance l’image parfois conflictuelle véhiculée sur la copropriété dans les médias. En outre, la capacité des copropriétaires à maintenir un dialogue constructif démontre la maturité de cette forme d’habitat collectif. Cette sérénité constitue un atout majeur pour la prise de décisions. Elle favorise également la mise en œuvre de projets communs.

Quels sont les enjeux financiers de la vie en copropriété ?

La question sensible des charges

Les charges demeurent le point noir de la vie en copropriété. En effet, 61% des propriétaires les estiment trop élevées. De fait, cette perception influence négativement l’appréciation globale du mode de vie collectif.

Plusieurs facteurs contribuent à cette hausse ressentie. D’une part, l’augmentation des coûts énergétiques pèse sur les budgets. D’autre part, les travaux de rénovation obligatoires génèrent des dépenses importantes. Enfin, l’inflation générale accentue cette tendance. Dans ce contexte, les copropriétaires doivent faire face à des arbitrages complexes. Ils naviguent entre maîtrise des coûts et amélioration de leur cadre de vie.

Les coûts de gestion professionnelle

77% des copropriétaires vivent dans un immeuble géré par un syndic professionnel. Le coût moyen de cette gestion s’élève à 536 euros par trimestre par lot. Cependant, seule la moitié des occupants connaît précisément ce montant. Cette situation révèle un déficit d’information sur les coûts réels de la vie en copropriété.

En outre, cette méconnaissance peut générer des incompréhensions. Elle alimente également le sentiment de charges excessives. Comme le note Danielle Dubrac, présidente de l’UNIS : “Les honoraires des syndics sont largement surestimés et confondus avec les charges en général.”

Les bailleurs, un rapport particulier à la vie en copropriété

Les propriétaires bailleurs affichent un niveau d’information moyen de 6,9/10 sur la vie de leur copropriété. Cette note marque une nette progression depuis 2022 selon le baromètre. Par ailleurs, 62% se disent impliqués dans leur gestion. Néanmoins, seuls 38% assistent à chaque assemblée générale.

Malgré une présence plus distante, leur adhésion reste forte. Ainsi, 80% se disent en accord avec les décisions du conseil syndical. De même, 78% perçoivent un climat apaisé au sein de leur copropriété. Cette situation particulière illustre comment la vie en copropriété peut s’adapter aux différents profils de propriétaires.

Une copropriété entre contraintes et fonctionnalité

Le baromètre Procivis 2025 met en lumière une tendance claire concernant la vie en copropriété. Elle est souvent vécue comme une contrainte administrative et financière. Cependant, elle conserve une dimension collective forte. Les copropriétaires restent engagés, informés et attachés à la bonne gestion de leur immeuble.

Comme l’exprime Henry Buzy-Cazaux, président fondateur de l’Institut du Management des Services Immobiliers : “La copropriété est une démocratie de proximité, une démocratie de palier. Dans cette période politique troublée, elle donne l’exemple d’un endroit où la décision collective parvient à se prendre au profit de projets patrimoniaux communs.”

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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