Alors que la campagne des élections législatives bat son plein, la question de la rénovation énergétique des copropriétés est au cœur des préoccupations des Français. En effet, selon une récente étude OpinionWay pour PrimesEnergie.fr, les copropriétaires attendent des mesures concrètes pour faciliter les travaux d’économie d’énergie dans leurs immeubles. Entre la hausse des prix de l’énergie, l’instabilité des aides financières et la complexité des démarches, les propriétaires d’appartements font face à de nombreux défis. Cependant, des solutions existent pour débloquer la situation et relancer ce secteur.
Sommaire :
- L’interdiction des passoires thermiques inquiète les propriétaires
- Des attentes fortes en matière d’aides financières et de simplification
- Des copropriétaires prêts à payer plus cher pour des travaux de qualité
L’interdiction des passoires thermiques inquiète les propriétaires
Selon l’étude OpinionWay pour PrimesEnergie.fr, plus d’un copropriétaire sur deux (54%) souhaite le report de l’interdiction des passoires thermiques, prévue à partir de 2025. En effet, cette mesure suscite des inquiétudes à l’approche de l’échéance. Cependant, les copropriétaires ne s’opposent pas pour autant à la rénovation énergétique de leur logement.
> Consulter notre article sur : “Rénovation énergétique performante des logements : le défi du siècle”
En effet, 70% des copropriétaires se déclarent favorables à l’évaluation de la performance énergétique des logements individuels. De plus, 52% seraient d’accord pour que la rénovation énergétique devienne obligatoire. Cette prise de conscience de l’importance de la rénovation énergétique est encourageante. Toutefois, les propriétaires attendent des mesures concrètes pour passer à l’action.
Des attentes fortes en matière d’aides financières et de simplification
Les copropriétaires pointent du doigt l’instabilité chronique des aides à la rénovation énergétique. Près de 8 sur 10 (78%) réclament le vote d’une loi garantissant la stabilité des aides au financement des travaux sur plusieurs années. Cette visibilité rassurerait les propriétaires. Ainsi, ils seraient incités à engager des travaux, sans craindre des changements de réglementation.
> Consulter notre article sur : “Rénovation énergétique en copropriété : un défi pour réduire les charges”
Conditionner les aides à la performance des travaux de rénovation énergétique pour lutter contre la fraude
Les copropriétaires sont également soucieux de l’efficacité des travaux réalisés. 74% d’entre eux souhaitent que les aides soient conditionnées à la performance effective des travaux, afin de réduire la fraude qui a gangréné le secteur. D’ailleurs, cette demande témoigne d’une volonté de s’assurer que les fonds publics sont utilisés à bon escient. En cela, les rénovations entreprises doivent permettre réellement de sortir les logements de la catégorie des passoires thermiques.
Favoriser les monogestes plutôt que les rénovations globales
Pour 79% des copropriétaires, pouvoir engager des travaux progressivement est primordial. Ils préfèrent cette approche aux rénovations énergétiques globales, souvent difficiles à faire voter, à financer et à réaliser. Ainsi, les travaux simples, dits “monogestes”, répondent à cette attente. À cet effet, ils sont de nouveau éligibles aux aides depuis le 15 mai dernier. Et, jusqu’au 31 décembre prochain. Cette mesure, bien que temporaire, va dans le sens des aspirations des propriétaires.
Cibler les aides vers les ménages modestes et sanctionner les copropriétaires récalcitrants
Quant au financement des travaux, 49% des copropriétaires considèrent que les aides devraient être réservées aux ménages modestes. Parallèlement, 60% des répondants souhaitent que les copropriétaires qui ont les moyens, mais qui freinent le vote des travaux de rénovation énergétique soient sanctionnés. Ces résultats montrent une volonté de justice sociale et d’encourager la rénovation. Y compris en pénalisant ceux qui s’y opposent sans raison valable.
Des copropriétaires prêts à payer plus cher pour des travaux de qualité
Malgré les difficultés financières liées à la hausse des prix de l’énergie, 44% des copropriétaires se disent prêts à payer plus cher leurs travaux. Mais, à condition d’avoir la garantie qu’ils soient bien effectués. Cette donnée révèle une prise de conscience de l’importance de la qualité des rénovations pour atteindre les objectifs de performance énergétique. Mais également de la volonté de sortir durablement les logements de la catégorie des passoires thermiques.
Vers une politique globale et lisible de la rénovation énergétique
Pour Nicolas Moulin, fondateur de PrimesEnergie.fr, cette étude met en évidence “l’urgence de mettre en place une véritable politique globale” en matière de rénovation énergétique. Il souligne la nécessité de “donner un cap et de s’y tenir sur le long terme”, afin de simplifier le parcours des particuliers. De plus, il insiste sur la nécessité de mettre fin aux effets contre-productifs des changements incessants de réglementation. Enfin, il insiste sur l’importance de la lutte contre la fraude, qui nuit à la crédibilité et à l’efficacité des dispositifs d’aides.