Le chiffre de 3,05% est en haut de fourchette de ce que nous pouvions attendre. Le taux d’usure passe ainsi de 2,57% à 3,05% pour les prêts de plus de 20 ans, et de 2,60% à 3,03% pour les prêts de moins de 20 ans. Face à ce relèvement significatif, faut-il toujours une réforme du taux d’usure ? Décryptage d’Olivier Lendrevie, Président de CAFPI.
Première remontée significative du taux d’usure
Cette remontée intervient alors que les taux de crédit pratiqués par les banques sont en forte hausse depuis le début du mois de mars. Ce qui confirme le délai de latence de 7 mois entre la réalité du marché et sa prise en compte dans le taux d’usure. Cela, en dépit des aménagements apportés par la Banque de France.
Décryptage d’Olivier Lendrevie, Président de CAFPI.
Qu’en est-il maintenant ?
Tout ira bien, si les taux de crédit pratiqués par les banques restent inchangés. Ce réajustement du taux d’usure serait alors de nature à débloquer la très grande majorité des situations de refus de prêt observées ces dernières semaines.
C’est d’ailleurs le cas d’Erwan qui a déposé son témoignage sur le site https://refusdepret.fr/. Son TAEG dépassait de 0,22% le taux d’usure. Rappelons que ce taux global comprend le taux d’intérêt, l’assurance-emprunteur et les divers frais. Pour autant, il souhaite acheter à Paris sa résidence principale. Pour cela, il lui faut emprunter 250 000 € sur 25 ans, avec des revenus autour de 4 500 €/mois et un apport de 24 200 €.
Cependant, les taux de marché ont repris une trajectoire ascendante. Les obligations à 10 ans de l’État français, à 1,40% à la mi-août, clôturaient mercredi à 2,76%. Les coûts de refinancement des banques françaises affichent des taux bien plus élevés encore.
Il nous semble par conséquent inévitable que les taux de crédit pratiqués par les banques poursuivent leur marche haussière. Or, cette situation pourrait de nouveau causer des situations de refus de prêt. Ainsi, on observera surement des dépassements du taux d’usure à horizon de quelques semaines. Alors, on peut se demander combien de temps va durer cette « bouffée d’oxygène » pour les emprunteurs ?