Le Laboratoire de l’Immobilier présente son septième baromètre des prix de l’immobilier neuf sur plus de cent villes françaises métropolitaines. Son analyse permet aux Français de rester informés sur les évolutions des prix des biens neufs en cours de commercialisation. Quels sont les principaux enseignements de ce dernier baromètre ?
Une hausse continue des prix de l’immobilier neuf en France
On a noté un recul de la production de logements collectifs neufs en France. Cette baisse s’établit à 3 % sur les neuf premiers mois de l’année 2022. D’ailleurs, on enregistre environ 110 000 mises en chantier à fin septembre.
Il est à souligner que les promoteurs peinent à contrôler les causes de la raréfaction de l’offre. Parmi elles, il y a les pénuries de matériaux, le manque de main d’œuvre, l’inflation et l’application des nouvelles normes. De ce fait, les prix de l’immobilier neuf connaissent une hausse continue que l’on a déjà anticipée un an auparavant.
Selon Franck Vignaud, directeur du Laboratoire de l’Immobilier, les prix des logements neufs devraient poursuivre leur augmentation dans les prochains mois. L’entrée progressive des programmes RE2020 sera le principal facteur déclenchant de cette hausse. Pour le moment, cette nouvelle réglementation environnementale affecte encore peu le prix de l’immobilier neuf à l’échelle communale.
Le prix de l’immobilier neuf en collectif : 5 500 €/m² en moyenne
En novembre 2021, le prix moyen d’un appartement neuf s’élevait à 5 195 €/m². Ce chiffre concerne les communes de plus de 45 000 habitants. En 2022, ce prix est remonté à 5 495 €/m², soit une augmentation de 5,7 % sur douze mois.
“ En mai dernier, nous avions relevé une hausse de +7,0 % sur 12 mois glissants… L’évolution des prix se poursuit donc à un rythme toujours soutenu. En 3 ans, les prix de vente ont progressé de 18 % ! ” – Kevin Brulin, chargé d’études du Laboratoire de l’immobilier.
En effet, les prix continuent de progresser, alors que la hausse du coût du crédit pénalise les acquéreurs. L’effet de ciseau est ainsi inéluctable. D’après Franck Vignaud, l’activité de la commercialisation des logements neufs pourra traverser une période difficile en 2023. Alors, la production des biens pourra en subir les conséquences. De toute évidence, cette situation va accélérer les tensions sur l’offre de logements neufs.
Une hausse des prix relativement homogène dans les communes du TOP 15
Dans les communes du TOP 15, la progression des prix de l’immobilier neuf semble homogène sur un an (+5,7 %). Ces prix s’élèvent, en effet, à 5 642 €/m² en moyenne, contre 5 337 €/m² en novembre 2021.
Une hausse des prix de l’immobilier neuf homogène
La commune la plus chère reste Paris avec un prix moyen de 13 475 €/m². Cela représente une hausse de 7,8 % qui s’avère la plus importante dans les quinze communes analysées. Notons que le niveau de production de biens neufs est faible à Paris. À cet effet, même une seule opération peut significativement influencer le prix moyen dans un arrondissement.
Derrière Paris, les deux communes les plus chères sont Lyon et Nice. Les prix de l’immobilier neuf s’y établissent respectivement à 6 792 €/m² et à 6 515 €/m² en moyenne. Des hausses respectives de 6,4 % et de 6,8 % y sont donc constatées sur un an.
Dans le TOP 15, Rennes affiche la hausse de prix la plus modérée (+4,8 % sur un an). Elle est classée comme sixième commune la plus chère (5 300 €/m²). En revanche, Le Havre est la commune la plus abordable, avec un prix moyen de 3 754 €/m².
“ Il y a 3 ans, seules 3 communes du TOP15 affichaient un prix moyen supérieur à 5 000 €/m². Aujourd’hui, près des deux tiers des plus grosses communes de France métropolitaine ont franchi ce seuil.” – observe Kevin Brulin.
Une augmentation notable des prix de l’immobilier neuf en Île-de-France
Dans la capitale, les arrondissements périphériques accueillent le plus grand nombre de programmes neufs. Dans le 15e arrondissement, le Laboratoire de l’Immobilier observe le prix moyen le plus élevé. On y enregistre une moyenne de 14 768 €/m² avec une hausse de 7,7 % en un an.
Pour autant, les prix de l’immobilier neuf augmentent aussi dans les arrondissements du nord de Paris. Cela concerne notamment le 18e arrondissement avec une hausse de 23,3 % et un prix moyen de 13 221 €/m². Il en est de même pour le 20e arrondissement où le prix moyen s’élève à 13 494 €/m² (+12,9 % en un an). Ces hausses significatives résultent, en effet, du lancement d’un programme immobilier neuf dans ces zones.
En Première Couronne, trois communes des Hauts-de-Seine affichent des prix proches de ceux observés à Paris. On retrouve notamment :
- Levallois-Perret (12 800 €/m²) ;
- Boulogne-Billancourt (12 657 €/m²) ;
- Issy-les-Moulineaux (10 332 €/m²).
Par ailleurs, en Seine-Saint-Denis, les prix des logements neufs suivent cette tendance haussière. Pourtant, ce département est plutôt considéré comme un marché de report pour les acheteurs plus modestes. Désormais, le prix moyen d’un appartement neuf dépasse 4 300 €/m² dans toutes les communes de la première couronne.
“ En Seine-Saint-Denis, nous avons relevé les plus fortes hausses de prix sur un an : à Saint-Ouen (+7,3 %) et Epinay-sur-Seine (+7,2 %).” – Kevin Brulin.
Bien que Bondy soit en dernière position en termes de prix, cette commune connaît aussi une augmentation de 6,4 % en un an. Elle affiche une moyenne de 4 357 €/m².
Une progression modérée des prix des logements neufs en province : +5,8 % en un an
En province, les prix de l’immobilier neuf ont augmenté de 5,8 %. Ainsi, un appartement neuf se trouvant dans ces zones coûte en moyenne 4 800 € le mètre carré. En dehors du TOP 15, la commune d’Annecy conserve la première position en termes de prix. Elle affiche une moyenne de 7 351 €/m² et une hausse de 6,6 % en un an.
Derrière Annecy, les communes du quart sud-est du pays se démarquent aussi. Le Laboratoire de l’Immobilier a notamment recensé :
- Antibes (6 978 €/m², +7,4 %) ;
- Cagnes-sur-Mer (6 032 €/m², +6,3 %) ;
- Aix-en-Provence (5 906 €/m², +7,1 %).
Par contre, les communes les plus abordables sont Dunkerque, Laval, Valence et Poitiers. Leurs prix s’établissent ainsi sous la barre des 3 500 €/m².