Quels sont les freins potentiels et les conditions à la généralisation des objets connectés dans l’habitat ? Une étude* réalisée par l’Observatoire Promotelec des mutations dans l’habitat avec l’Institut Sociovision.
Paradoxe de notre époque : plus les modes de vie deviennent nomades et hypermobiles, plus les Français plébiscitent la stabilité dans leur domicile. Ils aiment passer du temps chez eux, « un endroit protégé, dans lequel on se sent en totale sécurité ». Au premier abord, le logement ne s’associe pas spontanément à la technologie. En effet, seuls 15% des Français envisagent aujourd’hui leur espace de vie comme « un espace high-tech et connecté ».
Une image positive des objets connectés
À l’heure actuelle, seuls 11% des Français déclarent être équipés d’un système de vidéosurveillance connecté. 10% d’un système de chauffage intelligent et 7% de volets roulants connectés pilotables à distance. De même pour les enceintes connectées à commande vocale.
Les Français n’en attendent plus uniquement des bénéfices rationnels, comme la sécurité ou le fait de réaliser des économies, ils sont convaincus que les objets connectés dans l’habitat (OCH) vont leur faire gagner du temps (69%). Mais également les aider à mieux organiser leur vie quotidienne (68%).
Ce qu’ils apprécient avant tout, c’est le pilotage à distance et à tout moment. Ils rêvent par exemple d’un système de chauffage pilotable à distance (33%), d’un système d’éclairage intelligent (30%) ou encore d’un appareil électroménager « smart » (26%).
3 freins persistants : vie privée, santé et perte de contrôle
Les Français sont prêts à opter pour un habitat intelligent à condition qu’il soit financièrement accessible. 83% des Français pensent encore que ces objets connectés sont « réservés à ceux qui en ont les moyens ». La barrière psychologique du prix existe bel et bien pour ces nouveaux produits.
Mais les freins les plus puissants à la généralisation de ces objets restent du domaine de la vie privée, la santé et le risque de perte de contrôle. En effet, 72% des Français pensent que les objets connectés peuvent les espionner. Pour 64% d’entre eux, « ils génèrent des mauvaises ondes pour la santé », notamment pour les enfants. En outre, 52% se demandent s’ils ne feraient pas d’eux des assistés dans leurs propres maisons ! En d’autres termes, ils sont favorables aux objets autonomes… mais dans une certaine limite !
Rassurer et apporter des garanties sur la sécurité et le respect de la vie privée constituent donc un enjeu clé pour tous les fabricants et distributeurs d’objets connectés ! 70% des Français interrogés veulent avoir « la certitude que les données recueillies ne puissent pas être volées ou transmises sans leur accord ».
Si les Français sont prêts à basculer, l’adoption massive n’est pas pour tout de suite. Les objets connectés doivent encore prouver leur capacité à se rendre vraiment utiles au quotidien pour répondre aux besoins du quotidien. Aujourd’hui, 43% de Français les considèrent encore comme « des gadgets».
* Etude Promotelec / Sociovision sur les Objets Connectés dans l’Habitat auprès de 1625 personnes représentatives de la population française de 15 à 75 ans, administrée en ligne du 14 au 24 mai 2018.
Source : www.promotelec.com