En 2030, la France comptera 21 millions de seniors, en augmentation de 3 millions par rapport à 2019. Cette forte progression interroge sur le développement d’une offre de logements adaptée au vieillissement. Or, à ce jour, seulement 6% du parc immobilier considère les contraintes en matière de logement des seniors.
85% des seniors veulent pouvoir vieillir chez eux
Une étude OpinionWay pour Les Maisons de Marianne a interrogé les seniors sur leur logement et le cadre dans lequel ils souhaitent vivre. Ils expriment le souhait de pouvoir continuer à vivre normalement chez eux, sans avoir le sentiment d’être exclus de la société.
En effet, ils considèrent l’isolement et la solitude comme un accélérateur de vieillissement. Ainsi, le maintien d’une vie sociale apparaît comme essentiel à leur bien-être. Ainsi, le logement des seniors doit considérer la lutte contre l’isolement. Car pour les personnes âgées, c’est l’un des principaux facteurs de risque de démence.
“ Lutter contre l’isolement est, non seulement, une condition du bien vieillir, mais aussi une mesure de prévention importante pour contribuer à limiter les risques pour la santé mentale.” – Lara Migliaccio, médecin et neurologue.
Les seniors souhaitent continuer à recevoir leurs proches quand ils le souhaitent (55%). De plus, ils se montrent attentifs à la proximité de leur entourage familial avec leur domicile pour faciliter les visites (39%). Enfin, ils veulent conserver leur animal de compagnie. C’est, en effet, un moyen de conserver son autonomie physique et/ou psychologique en vieillissant (22%).
Logement des seniors : pour un hébergement adapté au vieillissement
S’ils devaient choisir un hébergement adapté à leur vieillissement, près de 7 seniors sur 10 s’orienteraient idéalement vers les résidences services et l’habitat intergénérationnel. La solidarité familiale n’apparaît comme une solution séduisante que pour 13% des seniors.
Vieillir dans un environnement favorisant la mixité entre les générations
Les seniors expriment le besoin de vieillir dans un environnement favorisant la mixité entre les générations. D’ailleurs, cette solution est plébiscitée par la quasi-unanimité des 50 ans et plus (95%). De même, ils favorisent les structures accueillant aussi bien des personnes autonomes que dépendantes (93%). Ainsi, ils sont majoritairement contre l’idée de vivre exclusivement entre personnes dépendantes.
Concernant le choix de leur lieu de résidence, ils privilégient la qualité du cadre de vie avec une localisation en centre-ville ainsi que la surface. Certains (1/3 d’entre eux) souhaitent pouvoir bénéficier de services de santé au sein de leur résidence, tels que la téléconsultation.
En effet, permettre aux seniors de vivre au quotidien comme ils le désirent passe par des logements adaptés. Ainsi, l’installation de certains équipements favorise leur maintien à domicile. Le bien-vieillir repose avant tout sur la préservation de l’autonomie physique, intellectuelle et culturelle des personnes âgées.
“ C’est en leur permettant de rester actives et de se sentir utiles que l’on peut repousser l’âge de la dépendance. À l’heure où les dépenses liées au grand âge sont estimées à 30 milliards d’euros annuels.” – Raphaëlle Gilaber, Directrice Générale des Maisons de Marianne.
L’habitat intergénérationnel donne un horizon positif
L’habitat intergénérationnel apparait comme un nouveau mode d’habitat de cette dernière décennie. En effet, il offre un horizon positif au logement des seniors. Puisqu’il apporte une cohabitation sociale entre plusieurs générations tout en restaurant la place des seniors.
Ce type d’habitat est propice aux échanges et aux partages d’activités. De fait, il s’accorde avec les aspirations des seniors, dans leur diversité, à être actifs dans la société. En effet, l’ancrage dans la vie locale, notamment à travers les commerces de proximité, est un élément clé de cette dynamique de mixité intergénérationnelle.
Certes, il est important de maintenir les personnes âgées dans un environnement où il y a toutes les tranches d’âge. Car cela leur permet de rester en contact avec le monde.
Les seniors souhaitent vieillir chez eux et une grande majorité montrent de l’intérêt aux résidences avec services. Toutefois, ces dernières s’avèrent le plus souvent financièrement hors de leur portée.
À cet effet, il est nécessaire de développer des alternatives immobilières accessibles et adaptées au vieillissement de la population. La réflexion sur le logement des seniors doit permettre à tout un chacun de pouvoir vieillir bien entouré dans un vrai chez soi. En aucun cas, on devrait avoir à faire de compromis sur la qualité de l’environnement ou sur le cadre de vie.
