Le secteur de l’immobilier ancien traverse une phase critique, comme le révèle la récente étude de Foncia Transaction. En effet, ce premier semestre 2023 se traduit par une décélération notable qui met ainsi fin à un cycle de quatre années fastes. La baisse est palpable et le nombre de transactions a chuté de 11% par rapport à la même période en 2022. Parallèlement, le temps nécessaire pour concrétiser une vente s’allonge. Désormais, les vendeurs patientent six jours de plus en moyenne pour trouver preneur. Que faut-il en déduire ?
Sommaire :
- Immobilier ancien : tendances du premier semestre 2023
- Disparités régionales
- Bilan mitigé du marché en 2023
Immobilier ancien : tendances du premier semestre 2023

Décélération marquée des transactions
L’étude Transaction réalisée par Foncia jusqu’à fin juin 2023 dévoile un marché de l’immobilier ancien en contraction. La principale indication de cette tendance réside dans la baisse de 11% des transactions observées au premier semestre. Cette réduction des échanges est le reflet d’un marché qui ajuste ses voiles après plusieurs années de faste.
- Baisse des transactions : un repli significatif de 11% témoigne d’une prudence accrue des acteurs du marché.
Ajustement progressif des prix de vente
Les vendeurs, face à cette décélération, commencent à réviser légèrement leurs prétentions à la baisse. À ce titre, Foncia note une diminution moyenne des prix de vente de -0,3% par mètre carré sur le territoire français. Cet ajustement, bien que modeste, marque une réaction du marché de l’immobilier ancien aux nouvelles conditions économiques.
- Réduction des prix : une baisse de -0,3% en moyenne par m2, signe d’un ajustement du marché.
Impact de la hausse des taux d’intérêt sur les acquisitions
L’étude met en lumière l’influence des taux d’intérêt sur les décisions des acquéreurs. La hausse des taux d’intérêt a conduit à une réduction moyenne de 3% de la surface des biens acquis dans le secteur de l’immobilier ancien. Cela démontre que les conditions de financement jouent un rôle prépondérant dans les choix des acheteurs.
- Réduction de la surface des biens achetés : impact direct des taux d’intérêt sur les acquisitions dans l’immobilier ancien.
Tendance à l’allongement des délais de vente
La durée moyenne de vente demeure inférieure à trois mois, cependant, une augmentation modérée de six jours en moyenne est constatée par rapport à l’année précédente. Ce léger allongement des délais de vente reflète une dynamique de marché plus mesurée dans l’immobilier ancien, nécessitant des ajustements tant du côté des vendeurs que des acheteurs.
- Augmentation des délais de vente : un signe de plus de la décélération du marché de l’immobilier ancien.
Chacune de ces tendances révélées par l’étude de Foncia apporte un éclairage précieux sur la situation actuelle du marché de l’immobilier ancien. En effet, ce constat souligne l’importance d’adapter les stratégies, tant pour les vendeurs que pour les acheteurs, dans ce contexte économique en évolution.
Disparités régionales dans l’immobilier ancien
L’étude menée par Foncia révèle des dynamiques contrastées sur le territoire français en matière d’immobilier ancien. D’un côté, certaines régions affichent une forte diminution du volume de transactions, sans pour autant subir de variations significatives des prix. De l’autre, des régions ayant adopté une politique de baisse des prix plus agressive ont réussi à maintenir une décroissance modérée du volume de transactions.
- Volume vs Prix : une corrélation qui diffère d’une région à l’autre, témoignant de la diversité des stratégies face aux évolutions du marché immobilier ancien.
Baisses de prix prononcées dans les métropoles dynamiques
Les métropoles qui ont connu un dynamisme notable ces dernières années, telles que Nantes et Bordeaux, présentent des baisses de prix au mètre carré respectivement de 21% et 7%. Parallèlement, ces villes enregistrent une réduction notable des volumes de transactions, de 29% pour Bordeaux et 32% pour Nantes. Ce phénomène souligne l’impact des ajustements de prix sur la fluidité du marché de l’immobilier ancien.
- Nantes et Bordeaux : deux exemples de métropoles où la baisse des prix s’accompagne d’une diminution des transactions.
Hausse des prix et des transactions dans les villes prisées
À l’opposé, des villes comme Nice continuent de séduire, notamment auprès des investisseurs étrangers. Dans cette ville, l’étude met en lumière une augmentation spectaculaire des prix de 33% et une hausse du volume de transactions de 24%. Cela démontre une tendance à la hausse des deux indicateurs dans certaines zones géographiques, malgré la conjoncture nationale contrastée de l’immobilier ancien.
- Nice : une ville où l’immobilier ancien continue de prospérer, attirant des investisseurs et stimulant les transactions.
> Consultez notre article sur : “ Evolution des prix immobiliers dans l’ancien à fin juin 2023 ”
La diversité des situations régionales dépeint un marché de l’immobilier ancien complexe. Ainsi, des tendances locales peuvent défier ou suivre la tendance nationale. Les actions des acteurs locaux, les politiques de prix, et l’attractivité intrinsèque des régions semblent jouer des rôles déterminants dans ces dynamiques régionales.
Bilan mitigé du marché de l’immobilier ancien en 2023
Retour à une rationalisation du marché immobilier ancien
La première moitié de l’année 2023 présente un bilan en demi-teinte pour le marché de l’immobilier ancien. Selon Jordan Frarier, Président de Foncia Transaction, cette période a connu un ralentissement notable. En effet, elle contraste avec les quatre années précédentes marquées par une flambée des ventes. Or, cette envolée était stimulée par deux facteurs :
- le désir de changement des Français,
- les taux d’intérêt attractifs.
- Ralentissement observé : un ajustement naturel après une période de ventes exceptionnelles, post-pandémie.
Intégration dans une crise du logement plus large
Le marché de l’immobilier ancien ne se trouve pas dans une bulle, mais s’inscrit dans une crise du logement plus globale. Les grandes métropoles font face à une pénurie de biens en location. Tandis que le secteur de l’immobilier neuf traverse également une période difficile. De plus, l’urgence de la rénovation énergétique ajoute une autre couche de complexité à cette situation.
- Crise multi-dimensionnelle : un enjeu qui transcende l’immobilier ancien et touche divers aspects du logement.
Nécessité d’une pédagogie accrue envers les vendeurs
Dans un contexte d’inflation et de hausse continue des taux d’intérêt, la pédagogie est cruciale. Elle vise à encourager les vendeurs à réajuster leurs prix de vente. Car, un prix juste se révèle être le sésame pour une vente rapide dans l’immobilier ancien. Par ailleurs, les conseils d’un professionnel immobilier sont plus que jamais nécessaires. Ils aident à naviguer dans ces eaux troublées.
> Consultez notre article sur : “ Immobilier à Paris : les vendeurs ne sont pas prêts à ajuster leur prix ”
- Réajustement des prix : une démarche essentielle pour maintenir la dynamique du marché de l’immobilier ancien.
Enfin, Jordan Frarier souligne l’importance d’une approche équilibrée et informée pour assurer la vitalité du marché de l’immobilier ancien.
C’est pourquoi, il faut considérer les réalités économiques actuelles. Mais, il faut aussi étudier les besoins plus larges du secteur du logement. La collaboration entre les acteurs du marché est cruciale. De même, une communication claire avec les vendeurs est essentielle. Ces éléments sont présentés comme des leviers clés. Ils aident à traverser cette phase de transition. Rappelons, à cet effet, que l’objectif est d’œuvrer vers un marché plus rationnel et durable.