La production de crédits nouveaux liés à des transactions immobilières a atteint un nouveau record au premier semestre 2021. En augmentation de 26,4 % sur un an, elle atteint 110,7 milliards d’euros. Peut-on parler, pour autant, d’une certaine détente des conditions d’octroi de crédit immobilier au premier semestre ?
Une hausse de la production de crédit immobilier liée à des transactions
En effet, on observe une hausse de 26,4 % par rapport au premier semestre 2020. Ce nouveau record s’explique par un marché immobilier très dynamique. Ce phénomène est en partie dû aux taux d’intérêt qui atteignent leur plus bas niveau historique. De sorte qu’en juin 2021,on a atteint un nouveau record selon la Banque de France. La production de crédit immobilier atteint 21,3 milliards d’euros.
Ainsi, au global au premier semestre 2021, la production de crédit atteint un niveau inédit de 110,7 milliards d’euros hors renégociations. Pourtant, l’année 2021 avait moins bien commencé que 2020. Toutefois, depuis le mois de mars le marché devient ultra dynamique.
“ On a déjà connu par le passé des chiffres mensuels de production de crédits supérieurs, mais près de 60 % de la production étaient des renégociations de crédit. Actuellement, c’est tout le contraire : la production de crédits est liée à 83 % à des transactions immobilières.” – Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer.
La demande est forte surtout auprès des primo-accédants, mais aussi des secundo-accédants et des investisseurs. D’autant qu’ils ont plus de facilité à emprunter en 2021. Le contexte est favorable si l’on considère d’une part, les récentes baisses et d’autre part, l’assouplissement des recommandations.
Des taux de crédit immobilier records !
En août, la plupart des banques n’ont pas fait évoluer leurs barèmes de taux. Aussi, les taux sont encore à un niveau historiquement bas. De plus, dans certaines banques, les taux ont légèrement baissé au mois d’août.
Les taux moyens sont actuellement de 0,95 % sur 15 ans, 1,15 % sur 20 ans et 1,35 % sur 25 ans, un niveau record !
Pour les meilleurs profils, il est même possible emprunter à moins de 1 % quelle que soit la durée. Au mieux, de 0,50 % sur 15 ans, 0,80 % sur 20 ans et 0,90 % sur 25 ans.
Il semble que les banques préparent dès maintenant la rentrée de septembre, traditionnellement riche en transactions immobilières… Aussi, on pourrait assister à de nouvelles baisses de taux sur les barèmes début septembre. Toutefois, cette souplesse sur les conditions d’octroi de crédit immobilier pourrait bien évoluer par la suite.
En effet, cette bonne nouvelle pourrait contrarier le Haut conseil de stabilité financière. Une autorité chargée d’exercer la surveillance du système financier dans son ensemble. À cet égard, le 15 juin dernier, le HCSF avait indiqué que ses recommandations deviendraient une norme juridiquement contraignante dès la rentrée.
Rappelons qu’il s’agit de ne pas dépasser 35 % de taux d’endettement et 25 ans de durée de crédit. Or, à l’heure actuelle, certains beaux profils d’emprunteurs empruntent jusqu’à 38 %, voire 39 % d’endettement.
Doit-on s’attendre à des sanctions du HSCF ?
La question est de savoir si la marge de flexibilité accordée par le HSCF de 20 % de la production a bien été respectée. C’est ce que devrait déterminer le bilan effectué cet été.
Le cas échéant, certaines banques pourraient s’attendre à des sanctions financières. Elles seraient alors appliquées afin d’inciter ces établissements à rentrer dans le rang. Cela aurait pour conséquence un durcissement des conditions d’octroi de crédit immobilier et des normes plus strictes sur la fin de l’année.
“ Plusieurs de nos partenaires bancaires nous ont indiqués avoir respecté la marge de flexibilité du HCSF et être donc bien ‘dans les clous’. Concernant ceux-là au moins, il n’y a pas de raisons qu’ils durcissent leurs conditions d’octroi de crédit dans les prochaines semaines.” – Sandrine Allonier.
Pour autant, en cette rentrée 2021, la menace de sanctions liées au non-respect des recommandations du Haut conseil de stabilité financière plane. Il est donc à craindre un éventuel durcissement des conditions d’emprunt sur la fin de l’année 2021.