Tout augmente, et les prix de l’assurance habitation ne feront pas exception. Les tarifs des cotisations devraient augmenter de 8 % en 2023. Cependant, le montant des primes peut considérablement varier selon la localisation du bien immobilier couvert. Leocare a mené l’enquête et a établi un classement des villes où les tarifs sont les plus élevés.
Une enquête pour savoir qui paie le plus cher pour son assurance habitation
Leocare a mené une étude portant sur 540 devis d’assurance habitation entre le 10 Novembre et le 6 Décembre. Les devis couvraient des biens immobiliers situés dans les villes de : Paris, Bordeaux, Lille, Marseille, Nice, Lyon, Rennes, Strasbourg et Toulouse.
Les appartements avaient une surface de 60 m2 tandis que les maisons étaient de 100 m2. Un capital mobilier allant de 6 000 à 75 000 euros a été déclaré pour chaque bien. De plus, les formules choisies étaient « éco » et « premium ».
Le montant de l’assurance habitation peut, en effet, varier de 6€ à 48€ pour un appartement et de 17€ à 101€ pour une maison en fonction de la ville du bien immobilier couvert.
Certes, le coût de l’assurance habitation varie selon de nombreux critères :
- la nature et les caractéristiques du logement,
- le profil de l’assuré,
- la valeur du mobilier,
- le niveau de couverture souhaité.
Toutefois, à situation équivalente, Leocare a pu constater des différences significatives de tarifs en matière d’assurance habitation, selon le lieu où se situe le bien assuré.
En comparant les offres dans neuf grandes villes de France, il est apparu que les écarts de prix moyens mensuels peuvent atteindre jusqu’à 58 % entre une ville et l’autre ! Par exemple, un logement à Lyon coûterait 6,17 euros par mois à assurer, alors qu’à Marseille ce montant s’élèverait à 101,40 euros/mois.
Pourquoi le prix de l’assurance habitation augmente-t-il ?
Sur fonds de conflits internationaux, d’inflation et d’augmentation des risques en tout genre, tous les contrats d’assurance vont augmenter en 2023.
L’escalade des tensions militaires en Ukraine a eu un effet direct sur les prix des matières premières, qui ont augmenté de 18% lors de l’année écoulée. Cette hausse des prix s’est d’ailleurs répercutée sur le coût des matériaux et des pièces de rechange. Ce qui a entrainé une augmentation conséquente des factures de réparation. Par exemple, le prix des tuiles de toit a connu une hausse significative de 29,4% en un an.
Une augmentation drastique des sinistres
Le dérèglement climatique a entraîné une augmentation de l’intensité des catastrophes naturelles. Les incendies se sont accrus de 25% par rapport à 2021 et les canicules de 300%. De nouveaux risques, tels que les tornades et les trombes, ont également fait leur apparition.
En 2022, 3 sinistres liés aux tornades et trombes ont été recensés pour un préjudice estimé à 65 millions d’euros. Pour un total de 4,4 milliards d’euros causés par les catastrophes naturelles.
Si les tendances actuelles se poursuivent, les dommages estimés entre 2020 et 2050 s’élèveront à des niveaux sans précédent. C’est pourquoi, il est probable que certains assureurs proposeront également des couvertures supplémentaires. Par exemple, pour protéger les propriétaires contre les coûts associés à la remise en état après un sinistre.
L’évolution du risque : un fort impact sur les prix de l’assurance habitation
La raison généralement avancée pour justifier ces différences de prix tient au niveau de risque auquel est exposé le logement. En particulier à la fréquence des cambriolages.
Or, le taux de cambriolage a connu une hausse significative en 2021. Quelles que soient les villes concernées, le taux des cambriolages a toujours eu un fort impact sur les prix des assurances. Selon les données du Ministère de l’Intérieur, 260 099 cambriolages ont été recensés dans l’Hexagone en 2021. Soit 713 vols par effraction par jour, contre 222 130 en 2019.
Les compagnies d’assurance sont souvent contraintes d’augmenter leurs tarifs pour compenser le coût des sinistres liés aux cambriolages. De plus, la plupart des assureurs appliquent une franchise à leurs clients pour les vols par effraction. Ce qui signifie que les assurés doivent payer une partie du coût des réparations ou du remplacement des biens volés.
C’est pourquoi, de nombreux propriétaires ont donc choisi d’investir dans des systèmes de sécurité et de surveillance afin de protéger leurs biens contre les cambrioleurs. Ces mesures supplémentaires peuvent être prises pour dissuader les voleurs et ainsi réduire le risque d’un cambriolage.
Enfin, il est important pour les propriétaires de se renseigner sur les primes offertes par différentes compagnies d’assurance et sur la manière dont elles traitent les sinistres liés aux cambriolages. Les propriétaires peuvent également contacter un courtier en assurance habitation. Ainsi, ils obtiennent un devis personnalisé pour trouver la meilleure offre disponible sur le marché.
Les taxes obligatoires s’ajoutent aux cotisations de l’assurance habitation
Bien que les cotisations de l’assurance habitation soient exonérées de TVA, ces dernières intègrent une taxe que les assurances reversent à l’État. C’est le cas notamment des garanties inhérentes à l’incendie, la protection juridique ou encore la garantie responsabilité civile.
Ces taxes peuvent être des taxes gouvernementales, des taxes locales ou même des taxes imposées par l’assureur :
- Les taxes gouvernementales sont généralement utilisées pour financer le système d’assurance. Elles sont calculées en fonction du montant de la prime annuelle. Elles peuvent ainsi varier selon le type de police, la durée du contrat et la zone géographique concernée.
- Les taxes locales sont souvent imposées par les municipalités. Elles visent à couvrir les coûts de services publics tels que l’inspection des logements, le nettoyage des rues et l’enlèvement des ordures.
- Enfin, certains assureurs peuvent également imposer des taxes supplémentaires. Ces taxes servent alors à couvrir leurs coûts administratifs ou à encourager un niveau plus élevé de protection pour les assurés.À cet égard, il est essentiel que les assurés comprennent comment les taxes s’appliquent à leur assurance habitation. Il est important de noter que ces taxes peuvent représenter jusqu’à 20 % du montant total de la prime annuelle.
Un assuré peut-il contester l’augmentation de son assurance ?
Les contrats d’assurance peuvent comporter une clause de révision des cotisations, qui donne à l’assureur le droit de modifier les primes exigibles par l’assuré. Cependant, le Code des assurances ne fournit pas de directives spécifiques à ce sujet.
La clause est généralement incluse dans les contrats d’assurance habitation et autorise l’assureur à ajuster les cotisations en fonction de modifications : changements du risque couvert ou fluctuations du marché. Il est également stipulé que l’ajustement ne peut avoir lieu plus d’une fois par an. De plus, toute modification doit être communiquée au souscripteur avec un préavis raisonnable.
Il est donc important de vérifier les conditions générales du contrat d’assurance souscrit afin de déterminer si une clause de révision est incluse. Au cas où cette clause est absente, l’assuré a le droit de refuser l’augmentation des cotisations imposée par l’assureur à la réception de son avis d’échéance.
Soulignons que la Loi Hamon de 2015 autorise les assurés à changer facilement et rapidement d’assurance après un an sans frais ni justificatif. Cette loi offre une protection contre les pratiques abusives des entreprises et des clauses abusives incluses dans les contrats.