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Immobilier

Prix immobiliers : une baisse généralisée en 2024, sauf à Paris et Nice

Prix immobiliers : une baisse généralisée en 2024, sauf à Paris et Nice

Bien’ici dévoile sa dernière analyse exclusive des tendances du marché immobilier dans les grandes villes françaises en 2024. Alors que la plupart des grandes métropoles enregistrent une baisse significative, deux villes emblématiques, Paris et Nice, résistent à cette tendance avec une légère hausse. Au-delà des chiffres, cette situation soulève des interrogations sur les facteurs influençant ces variations des prix immobiliers et leurs conséquences pour les acheteurs potentiels. Attractivité économique, politiques de logement, évolution des modes de vie : autant de clés de lecture indispensables pour décrypter la complexité du marché immobilier urbain.

Sommaire :

Tendances des prix immobiliers médians pour l’achat d’un T3

Baisses significatives des prix immobiliers dans la plupart des grandes villes

Selon les derniers chiffres publiés par Bien’ici, le prix médian pour l’achat d’un appartement de 3 pièces a diminué. Cette tendance concerne la quasi-totalité des grandes villes françaises. Par ailleurs, les données d’octobre 2024 montrent une baisse par rapport à l’année précédente.

Les baisses les plus importantes touchent Montpellier, où les prix immobiliers ont diminué de 29 300 €. Ensuite, Bordeaux et Toulouse affichent des réductions similaires, avec 21 000 € chacune. De même, Lyon et Nantes suivent avec des baisses de 18 000 €, tout comme Rennes, qui enregistre une diminution comparable. Par ailleurs, Lille (-8 000 €), Marseille (-9 500 €) et Strasbourg (-12 000 €) montrent également des reculs significatifs.

Variation des prix immobiliers T3
Variation des prix médians pour l’achat d’un T3 en octobre 2024 par rapport à 2023

Paris et Nice : deux exceptions notables

Dans ce contexte de baisse généralisée, deux villes se démarquent en affichant une hausse des prix immobiliers médians pour un T3. Paris affiche une hausse de 5 000 €, tandis que Nice enregistre une augmentation de 7 200 €. Ces résultats témoignent de la résilience de ces marchés immobiliers haut de gamme, portés par une demande toujours soutenue et une attractivité renforcée.

Ainsi, Paris et Nice confirment leur statut de places fortes de l’immobilier français. Ces deux villes sont capables de résister aux aléas conjoncturels grâce à leur rayonnement international et à leur capacité à attirer une clientèle premium, en quête de biens d’exception.

Impact sur le coût du crédit immobilier

Des baisses de mensualités plus marquées sur 25 ans

La diminution des prix immobiliers dans la plupart des grandes villes se traduit logiquement par une baisse du coût du crédit pour les acheteurs. Selon les calculs de Bien’ici, pour un emprunt sur 25 ans, les mensualités diminuent de :

  • 141 € à Lyon,
  • 136 € à Bordeaux,
  • 108 € à Montpellier par rapport à 2023.

Sur 20 ans, les baisses sont légèrement moins prononcées. Cependant, elles demeurent significatives. À Lyon, la diminution atteint 135 €, tandis qu’à Toulouse, elle s’élève à 90 €.

Variation du coût du crédit immobilier pour l'achat d'un T3 en octobre 2024 par rapport à 2023
Variation du coût du crédit immobilier pour l’achat d’un T3 en octobre 2024 par rapport à 2023

L’allongement de la durée des prêts a joué un rôle crucial. En effet, cet allongement, rendu possible par des taux d’intérêt historiquement bas, a partiellement compensé la hausse des prix immobiliers. Cela a permis de maintenir la solvabilité des emprunteurs, en particulier dans les grandes villes où les prix au mètre carré restent parmi les plus élevés.

Paradoxe : Nice et Paris, les plus fortes baisses du coût de crédit

Fait remarquable, alors que Nice et Paris sont les seules grandes villes à voir leurs prix médians augmenter, elles enregistrent pourtant les plus fortes baisses du coût du crédit immobilier. Pour un achat à crédit sur 25 ans, les mensualités reculent de 284 € à Paris et de 172 € à Nice. Sur 20 ans, les diminutions atteignent respectivement 272 € et 164 €.

Ces chiffres résultent d’un effet combiné. D’une part, on observe une légère hausse des prix. D’autre part, la baisse des taux d’intérêt a particulièrement favorisé les emprunteurs. Cette dynamique est d’autant plus marquée dans les villes où les montants investis sont plus élevés.

En effet, à Paris et à Nice, la conjonction d’une hausse mesurée des prix et d’une baisse significative des taux d’intérêt crée un effet de levier positif pour les acheteurs. Malgré des prix élevés, ils bénéficient d’une diminution sensible du coût du crédit. Ce qui renforce l’attractivité de ces marchés pour les investisseurs et les acquéreurs haut de gamme.

Évolution contrastée des prix de vente et des loyers

Chute des prix médians à la vente dans la majorité des villes

Sur les douze derniers mois, les prix médians des appartements de 3 pièces à la vente ont reculé dans la plupart des grandes villes, selon les données de Bien’ici.

Montpellier affiche la baisse la plus marquée, avec une diminution de 10,7 %. Toulouse (-8,9 %) et Nantes (-6,9 %) suivent de près. Ensuite, Bordeaux enregistre une baisse de 6,3 %, devant Rennes (-5,9 %), Lyon (-5,3 %), Strasbourg (-4,7 %) et Marseille (-4 %).

Par ailleurs, Lille connaît un recul plus modéré, limité à 3,2 %. En revanche, Nice (+1,9 %) et Paris (+0,8 %) se démarquent en voyant leurs prix médians progresser.

Hausse des loyers affichés, Bordeaux, Nice et Lyon en tête

Alors que les prix à la vente diminuent, les loyers affichés pour un T3 poursuivent leur progression dans toutes les grandes villes.

Bordeaux enregistre la hausse la plus importante, avec une augmentation de 17,5 %. Nice (+12 %) et Lyon (+10,5 %) suivent également avec des progressions marquées.

De leur côté, Paris (+8 %), Marseille (+8,3 %) et Toulouse (+6,2 %) affichent des augmentations significatives. En revanche, les progressions sont plus limitées à Lille (+4 %), Montpellier (+3,4 %), Rennes (+2,4 %), Nantes (+1,7 %) et Strasbourg (+1,1 %).

Variation des prix de vente et des loyers médians pour un T3 sur les 12 derniers mois
Variation des prix de vente et des loyers médians pour un T3 sur les 12 derniers mois

Cette évolution divergente des prix à la vente et des loyers reflète la tension persistante sur le marché locatif. Elle se caractérise par une demande toujours soutenue face à une offre insuffisante. Ce déséquilibre structurel entre l’offre et la demande de logements locatifs persiste dans les grandes villes. Cela contribue à maintenir une tension importante sur le marché. Ainsi, dans les zones tendues, les loyers restent sous pression. En outre, cette tendance se maintient malgré le ralentissement observé des prix à la vente.

Facteurs explicatifs et perspectives

Poids de l’attractivité et du dynamisme économique local

Les tendances observées sur le marché immobilier des grandes villes sont étroitement liées à leur attractivité et à leur dynamisme économique. Comme le souligne une étude récente de l’INSEE, “les territoires les plus attractifs, par leurs opportunités d’emploi, leur qualité de vie ou leur rayonnement, résistent mieux aux fluctuations du marché immobilier”.

C’est particulièrement vrai pour Paris et Nice, qui bénéficient d’une demande constante, portée par leur statut de destinations privilégiées pour les investisseurs et les résidents aisés, français et internationaux.

Influence des politiques de logement et d’urbanisme

Les politiques locales de l’habitat et de l’urbanisme jouent également un rôle déterminant dans l’évolution des prix immobiliers. En effet, les villes qui mènent des actions volontaristes en faveur de la construction de logements abordables et de la mixité sociale parviennent à mieux réguler leur marché immobilier. C’est le cas de Rennes et Nantes, souvent citées, en exemple, pour leurs initiatives en matière de logement accessible et de maîtrise foncière.

Enjeux de l’accession à la propriété pour les ménages

Dans un contexte de prix immobiliers élevés et de hausse des loyers, l’accession à la propriété reste un défi majeur pour de nombreux ménages dans les grandes villes.

Selon une enquête récente de l’Observatoire du Logement, “près de 60% des locataires aspirent à devenir propriétaires, mais seuls 30% estiment pouvoir concrétiser ce projet à moyen terme”.

La baisse des prix à la vente et du coût du crédit observée dans la plupart des grandes villes pourrait favoriser ce parcours résidentiel. À condition, toutefois, que les niveaux de revenus suivent et que l’offre de biens abordables soit suffisante.

Comme le résume Loïc CANTIN, président de la Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM), “le marché immobilier des grandes villes est à un tournant. Les tendances observées en 2024, entre ralentissement des prix à la vente et pression locative, révèlent les contradictions d’un modèle de développement urbain qui peine à concilier attractivité, mixité sociale et accès au logement pour tous. Il est urgent de repenser nos politiques de l’habitat pour construire des villes plus inclusives et résilientes”.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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