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Travaux

MaPrimeRenov’ : faut-il ajuster le dispositif pour davantage d’impact ?

MaPrimeRenov’ : faut-il ajuster le dispositif pour davantage d’impact ?

Le budget de MaPrimeRenov’ (MPR) augmente de 1,6 milliard d’euros. Ainsi, il va atteindre la somme colossale de 4 milliards d’euros ! Cette décision vise à renforcer les efforts du gouvernement dans le domaine de la rénovation énergétique. Pour autant, il est nécessaire d’ajuster certains paramètres pour garantir un impact encore plus significatif de ce dispositif incitatif. C’est ce que souligne Heero, une entreprise clé dans le financement de ces projets, notamment pour la rénovation globale.

Sommaire :

Une augmentation historique du budget de MaPrimeRenov’

Lors de la séance inaugurale du conseil national de la transition écologique, Élisabeth Borne, Première ministre, a fait une annonce d’une importance capitale pour le secteur de la rénovation énergétique. En effet, le budget alloué à MaPrimeRénov’ (MPR) sera augmenté de manière significative. Puisqu’il va passer de 2,4 milliards d’euros à 4 milliards d’euros. Soit une augmentation historique de 1,6 milliard d’euros !

Cette décision témoigne de l’engagement du gouvernement à intensifier les efforts en faveur de la transition écologique. Cependant, cette augmentation survient dans un contexte inquiétant marqué par une baisse du nombre de rénovations globales. Ce qui appelle à une réflexion approfondie sur les mesures incitatives.

> Consultez notre article sur : “MaPrimeRénov’ : l’Anah, la CAPEB et la FFB renforcent leur coopération

Les défis persistants pour encourager les rénovations globales

Les chiffres dévoilés par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) révèlent une réalité préoccupante. En effet, le nombre de rénovations globales de maisons individuelles financées par MaPrimeRenov’ a connu une chute de 17% en 2022 par rapport à l’année précédente. Ces statistiques témoignent d’un défi majeur auquel le dispositif doit faire face. Comment encourager davantage de propriétaires à entreprendre des rénovations globales pour améliorer l’efficacité énergétique de leurs logements ?

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Une augmentation historique du budget de MaPrimeRenov’

L’analyse de Heero sur les paramètres d’efficacité de MaPrimeRenov’

L’entreprise Heero, spécialisée dans le financement de la rénovation énergétique, salue l’effort budgétaire consenti avec l’augmentation du budget de MaPrimeRenov’. Toutefois, elle souligne qu’au-delà des montants d’aide accordés, il est essentiel de faire évoluer certains paramètres. En effet, ce dispositif pourrait alors avoir un impact encore plus significatif. En particulier, il pourrait être davantage incitatif pour les rénovations globales.

Selon Romain Villain, directeur général de Heero, les délais d’obtention des aides et les montants insuffisants en regard de l’inflation découragent les propriétaires. Le reste-à-charge élevé constitue également un frein important à la réalisation des travaux nécessaires.

Des lacunes en matière d’isolation thermique

Concernant l’isolation thermique, Heero pointe les limites de MaPrimeRenov’. Car, le dispositif actuel ne prévoit pas d’aide spécifique pour l’isolation des combles perdus. Or, cette mesure est pourtant essentielle pour prévenir les pertes d’énergie dans les logements.

De plus, l’isolation par l’extérieur, souvent recommandée pour améliorer l’efficacité énergétique, se voit limitée par une surface plafonnée à 100 m². Tandis que les travaux moyens réalisés atteignent 120 m². Ces constats révèlent des lacunes qui doivent être considérées pour optimiser l’efficacité de MaPrimeRenov’ et encourager les rénovations globales.

Vers une optimisation de MaPrimeRenov’ pour faciliter les financements et les rénovations globales

L’annonce d’une harmonisation des conditions d’obtention des CEE et de MaPrimeRenov’ est une étape positive. En effet, elle est perçue comme une amélioration du système de financement des projets de rénovation énergétique.

Cependant, la mise en place de deux piliers distincts, l’un pour les travaux “monogestes” excluant les passoires énergétiques, et l’autre consacré à la rénovation globale, pourrait complexifier davantage l’accès aux financements pour les propriétaires. Ainsi, il reste des défis à relever pour faciliter l’accès aux aides. Il faut donc encourager les rénovations globales afin de réduire la consommation d’énergie et l’empreinte carbone des citoyens.

Les attentes des Français face aux exigences de MaPrimeRenov’

La volonté affichée par le gouvernement de promouvoir les rénovations globales et de conditionner l’octroi des aides à ce type de travaux suscite des attentes chez les Français. Cependant, la réalité sur le terrain révèle un écart important entre les aspirations des propriétaires et les conditions fixées par MaPrimeRenov’.

À cet effet, Romain Villain souligne que plusieurs paramètres doivent être considérés pour répondre à la capacité budgétaire des ménages français. De plus, il est essentiel d’harmoniser les règles entre MaPrimeRenov’ et les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE).

Les différences de conditions entre MaPrimeRenov’ et les CEE

L’écart entre MaPrimeRenov’ et les CEE se manifeste par des différences notables dans les conditions d’obtention des aides. Notons qu’une rénovation globale est éligible à MaPrimeRenov’ si la consommation annuelle d’énergie est réduite d’au moins 55%. Tandis que dans le cadre des CEE, un impact de 35% est requis.

Or, ces différences de critères compliquent la compréhension des propriétaires. De fait, Ils peuvent constituer un obstacle à l’engagement dans des travaux de rénovation.

De plus, on constate certaines disparités dans les types de travaux éligibles. Par exemple, l’installation d’une pompe à chaleur air-air, qui peut également servir de climatisation, est éligible aux CEE. Pour autant, elle ne bénéficie pas d’incitations dans le cadre de MaPrimeRenov’. Ces incohérences créent de la confusion et soulignent la nécessité d’harmoniser les règles entre les deux dispositifs.

L’impact des contraintes financières sur le calendrier des travaux

Les délais de réalisation imposés par MaPrimeRenov’ ne correspondent pas à la réalité des contraintes budgétaires et des délais d’approvisionnement. En effet, les conditions financières des ménages français les obligent souvent à faire des arbitrages entre différentes dépenses. Ce qui peut entraîner un étalement des budgets de rénovation sur plusieurs années.

Cependant, MaPrimeRenov’ impose que les travaux soient réalisés dans un délai de 24 mois. De toute évidence, ce calendrier serré ne correspond pas aux réalités budgétaires des propriétaires. D’autant plus que les délais d’approvisionnement des matériaux et la disponibilité limitée des artisans peuvent prolonger la durée des projets.

En cela, une adaptation du dispositif pourrait s’inspirer du plan pluriannuel de travaux existant pour la rénovation des immeubles en copropriété. Ce serait alors une meilleure réponse aux contraintes financières des ménages.

L’urgence d’harmoniser les règles pour une rénovation accessible à tous

L’écart entre les aspirations des Français, les objectifs gouvernementaux et les réalités pratiques souligne l’urgence d’harmoniser les règles de MaPrimeRenov’ et des CEE. En effet, il faut avant tout estimer la capacité financière des propriétaires. Puis, adapter les conditions d’obtention des aides en conséquence.

Cette harmonisation simplifierait les démarches afin de rendre la rénovation énergétique plus accessible à tous. Mais, pour plus de cohérence, il est important d’approfondir la réflexion sur les critères, délais et types de travaux éligibles.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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