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Création de l’APREC : accélérer la recharge électrique en copropriété

Création de l’APREC : accélérer la recharge électrique en copropriété

L’essor de la mobilité électrique bouleverse les habitudes des Français. Pourtant, un obstacle majeur persiste : comment installer une recharge électrique quand on vit en copropriété ? Face à cette problématique, l’APREC (Association Pour la Recharge En Copropriété) voit le jour en 2025. Créée par des professionnels engagés et portée par son président Pascal Delgrange, cette association propose une solution concrète et durable : le Réseau Électrique Auto (REA). Cette infrastructure collective se déploie déjà dans plus de 1 000 immeubles sur le territoire français. Elle offre une alternative équitable aux solutions d’opérateurs privés avec abonnement. L’objectif ? Lever les freins techniques, administratifs et financiers qui bloquent aujourd’hui les copropriétaires. Cette initiative répond à une urgence : accélérer la transition énergétique avant la fin des subventions Advenir prévue en 2027.


Sommaire :


À retenir – La recharge électrique en copropriété

  • L’APREC regroupe 11 mandataires professionnels pour faciliter le déploiement du Réseau Électrique Auto (REA).
  • Le REA représente déjà 50% des demandes de recharge électrique en copropriété avec plus de 1 000 immeubles équipés depuis 2023.
  • Un mandataire professionnel multiplie par 5 à 6 les chances de réussite d’un projet avec un taux de succès de 75 à 90% contre seulement 15% en demande directe.
  • Les subventions Advenir sont garanties jusqu’en 2027 seulement.
  • Le REA offre une liberté totale : choix du fournisseur d’énergie, pas d’abonnement imposé, pas d’opérateur unique, et une infrastructure durable aux normes du réseau public.

Pourquoi la recharge électrique en copropriété est-elle un défi majeur ?

La France compte aujourd’hui plus de 10 millions de logements en copropriété. Mais, à la différence des propriétaires de maisons individuelles, qui peuvent installer sans grande difficulté une borne de recharge dans leur garage, les habitants d’immeubles collectifs font face à une tout autre réalité. En effet, ils se heurtent à un véritable mur de complexité administrative et décisionnelle. Dans ce type d’habitat, la gouvernance est partagée, ce qui signifie qu’aucune décision ne peut être prise individuellement. Ainsi, avant d’envisager le moindre chantier, il faut convaincre l’assemblée générale de copropriété. Or, chaque copropriétaire doit se prononcer sur un investissement dont il ne bénéficiera pas forcément à court terme.

De ce fait, les discussions s’éternisent, les décisions se retardent, et les projets finissent souvent par s’enliser. En conséquence, la transition vers la mobilité électrique avance à pas lents dans l’habitat collectif, alors même qu’elle progresse rapidement dans le logement individuel.

Selon Marc-Antoine Leprince, directeur des opérations chez Cap’bornes et membre fondateur de l’APREC, le principal frein est désormais opérationnel : « Enedis est très en retard aujourd’hui sur les chantiers. Les délais d’exécution s’allongent considérablement, provoquant un effet d’engorgement dans la filière. »

Ainsi, malgré l’urgence de la transition énergétique, l’habitat collectif éprouve encore de grandes difficultés à s’adapter. En effet, il reste freiné par des procédures administratives particulièrement lourdes, qui ralentissent considérablement la mise en œuvre des projets. À cela s’ajoutent des retards techniques récurrents, liés notamment à la complexité des réseaux et des équipements à installer. Enfin, le manque de coordination entre les différents acteurs — syndics, copropriétaires, installateurs et fournisseurs d’énergie — accentue encore ces blocages. Résultat : la dynamique de transition énergétique avance bien plus lentement dans les immeubles collectifs que dans les logements individuels.

Qu’est-ce que l’APREC et quelle est sa mission ?

Une association créée en 2025 par des professionnels engagés

L’APREC (Association Pour la Recharge En Copropriété) a vu le jour en 2025, avec pour mission de structurer le marché de la recharge électrique dans l’habitat collectif. À sa tête, Pascal Delgrange, entrepreneur reconnu, ayant dirigé Sematec Groupe pendant plus de 25 ans et devenu Directeur Général de Cap’Bornes en 2022, assure la présidence de l’association.

La vice-présidence revient à Frédéric Verroust, fondateur du bureau d’études BETEP, spécialisé dans le réseau de distribution électrique basse tension et les infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE).

L’APREC regroupe aujourd’hui 11 mandataires professionnels, parmi lesquels : Reve Solutions, Cap’Bornes, BETEP, izi by EDF, Debe, Lazborne, Hellio, Green Team Energy et Prosyscom. L’association rassemble aujourd’hui des acteurs de toutes tailles, issus de l’ensemble de la filière. On y retrouve à la fois de grands groupes nationaux, tels qu’izi by EDF ou Hellio, mais aussi de nombreuses PME locales et familiales d’électricité, solidement ancrées dans les territoires.

Cette diversité constitue l’une des grandes forces de l’APREC. En effet, elle lui confère une représentativité unique, capable de faire dialoguer des acteurs aux profils complémentaires. Grâce à cette coopération entre industriels, installateurs et bureaux d’études, l’association favorise la mutualisation des compétences et accélère le déploiement des bornes de recharge en copropriété sur l’ensemble du territoire.

Défendre le droit à la recharge électrique en copropriété pour tous

L’APREC défend une approche collective, équitable et durable de la recharge électrique en copropriété.

Comme le souligne Pascal Delgrange, son président : « La transition vers la mobilité électrique ne peut pas laisser de côté les habitants en copropriété. Notre association est née de cette urgence d’agir collectivement. »

L’objectif est clair : combler un vide structurel en défendant le droit à la recharge pour tous, quelle que soit la configuration de l’immeuble ou la taille de la copropriété. L’APREC représente désormais les intérêts des copropriétés face aux opérateurs privés regroupés au sein de l’AVERE (Association Française des Opérateurs de Recharge). Elle s’adresse ainsi à l’ensemble des acteurs concernés :

  • particuliers et copropriétaires,
  • syndics et conseils syndicaux,
  • bailleurs sociaux,
  • collectivités locales,
  • ainsi qu’aux professionnels de l’immobilier et de l’énergie.

L’association porte ses revendications auprès de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) et du ministère chargé de la Transition énergétique. Son objectif central : faciliter le déploiement du Réseau Électrique Auto (REA), une alternative au modèle des opérateurs à abonnement mensuel. En prônant cette approche plus souple et collective, l’APREC veut garantir un accès équitable à la recharge électrique et accélérer la transition énergétique dans l’habitat collectif français.

Augmenter les standards de qualité pour accompagner les syndics

L’APREC a mis en place un cahier des charges commun pour l’ensemble de ses membres, présenté dans son livre blanc. Ce document fondateur vise à élever les standards de qualité dans l’accompagnement des copropriétés et à instaurer une méthode homogène et transparente sur tout le territoire.

Les missions principales de l’association s’articulent autour de cinq axes :

  • Informer sur les dispositifs existants — démarches administratives, aides et subventions disponibles.
  • Accompagner les projets à travers des guides pratiques, des webinaires et des ressources pédagogiques.
  • Assurer une médiation entre les différentes parties prenantes (syndics, copropriétaires, opérateurs, collectivités).
  • Développer des partenariats techniques pour renforcer la fiabilité des installations.
  • Créer une communauté d’échange entre utilisateurs, installateurs, juristes et experts du secteur.

Pour Marc-Antoine Leprince, l’exigence est claire : « les mandataires de l’APREC doivent être sur le terrain à chaque étape du projet. Rencontrer les clients lors des visites techniques, participer aux assemblées générales, superviser les chantiers : cette présence physique renforcée fait toute la différence face aux acteurs qui gèrent leurs dossiers à distance. »

Les mandataires de l’APREC s’engagent également à installer du matériel conforme aux normes strictes d’Enedis, le gestionnaire du réseau public de distribution. Cette exigence garantit la sécurité, la performance et la compatibilité des installations dans toutes les copropriétés. L’association joue en parallèle un rôle d’interlocuteur unique entre les copropriétés et Enedis.

L’APREC agit donc comme un véritable “passe-plat” pédagogique, traduisant les enjeux techniques complexes du réseau en informations claires et accessibles pour les syndics et copropriétaires. Grâce à cette interface neutre et experte, elle facilite le dialogue entre le terrain et les institutions et accélère le déploiement du réseau de recharge en copropriété.

Comment fonctionne le Réseau Électrique Auto (REA) ?

Un principe simple inspiré de l’alimentation des logements

Le REA reproduit dans un parking collectif le schéma d’alimentation électrique des logements d’un immeuble. Ainsi, chaque place de parking dispose potentiellement d’un compteur individuel, comme un appartement possède son propre compteur Linky. Cette infrastructure collective permet d’équiper progressivement le parking selon les besoins des copropriétaires. Le principe s’applique aux parkings souterrains, extérieurs, couverts ou en box.

Deux solutions : comptage individuel ou comptage collectif

Deux solutions coexistent sur le marché de la recharge électrique en copropriété.

La solution à comptage collectif, apparue en 2014, fonctionne avec des opérateurs privés. Ces opérateurs ont participé à faire connaître les solutions et à les simplifier au maximum. Ils ont montré que c’était possible même si aujourd’hui l’APREC défend une alternative différente.

La solution à comptage individuel (REA), présente depuis 2023, offre une alternative sans opérateur imposé. Elle représente 50% des demandes. Ainsi, en seulement deux ans, le REA a conquis la moitié du marché. Plus de 1 000 immeubles sont déjà équipés sur le territoire français.

Comparaison entre le REA et les solutions d'opérateurs privés - recharge électrique en copropriété
Comparaison entre le REA et les solutions d’opérateurs privés

Autonomie et liberté de choix pour chaque copropriétaire

Avec le REA, chaque copropriétaire reste autonome. Il choisit librement son fournisseur d’électricité, son contrat et sa borne de recharge. La consommation est facturée directement par le fournisseur d’énergie, sans intervention du syndic ni refacturation par la copropriété.

Marc-Antoine Leprince témoigne de la satisfaction des clients : « Chaque copropriétaire gère sa borne de recharge comme n’importe quel équipement de son appartement, avec son propre contrat d’électricité, sans intermédiaire pour facturer ou surfacturer la consommation. »

Quels sont les avantages du système de recharge électrique en copropriété porté par l’APREC ?

Un taux de réussite de 75 à 90% avec un mandataire professionnel

Les chiffres d’Enedis révèlent un écart significatif dans les taux de réussite des projets. Selon Marc-Antoine Leprince, seulement 15% des demandes aboutissent lorsqu’un syndic s’adresse directement au gestionnaire de réseau sans accompagnement.

À l’inverse, le recours à un mandataire professionnel fait grimper ce taux entre 75 et 90%. Autrement dit, 85% des dossiers échouent en l’absence d’expertise spécialisée. Ces échecs massifs constituent un gaspillage d’argent public et ralentissent considérablement la transition vers la mobilité électrique. Le rôle du mandataire s’avère donc indispensable pour transformer les intentions en réalisations concrètes.

Une infrastructure évolutive et durable

L’infrastructure collective du Réseau Électrique Auto (REA) est conçue pour couvrir l’intégralité du parking d’une copropriété. Toutefois, chaque place n’est équipée d’une borne qu’au moment où son propriétaire en exprime le besoin. Cette approche évolutive et pragmatique permet de répondre aux besoins futurs sans imposer de coûts aux copropriétaires non utilisateurs. Par ailleurs, le câblage du REA respecte les normes du réseau public d’électricité et assure une durabilité exceptionnelle.

Marc-Antoine Leprince insiste sur ce point essentiel : « Le REA utilise des câbles conformes aux normes du réseau public, conçus pour une durée de vie de plusieurs dizaines d’années. Ces équipements n’ont rien de comparable avec ceux installés dans les solutions à comptage collectif. Cette robustesse se traduit par une fiabilité exemplaire : aucun défaut n’a été constaté sur les installations en service. »

Cette qualité d’infrastructure, pensée pour la longévité et la fiabilité, positionne le REA comme une solution pérenne et hautement sécurisée pour le déploiement des bornes de recharge en copropriété.

Pas d’abonnement imposé ni d’opérateur unique

Contrairement aux solutions d’opérateurs privés, le REA n’impose aucun abonnement mensuel. Les copropriétaires ne subissent pas de surfacturation. Ils conservent la maîtrise totale de leurs dépenses énergétiques. Cette transparence tarifaire constitue un argument majeur pour convaincre les assemblées générales, souvent réticentes face aux engagements contractuels de long terme avec des opérateurs privés.

Quel financement pour la recharge électrique en copropriété ?

Deux modes de financement possibles

La partie collective du REA propose deux options de financement. Le préfinancement par Enedis, gestionnaire du réseau de distribution, permet de ne pas faire peser le coût directement sur la copropriété au départ. Le financement direct par la copropriété reste également possible. Cette flexibilité facilite l’adoption du système selon les capacités financières de chaque copropriété et le vote favorable en assemblée générale.

Les subventions Advenir : une urgence jusqu’en 2027

Le programme Advenir, financé par les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE), soutient aujourd’hui le déploiement des bornes de recharge électrique en copropriété. Ces subventions, essentielles pour amorcer la transition, sont garanties jusqu’en 2027.

« Plus que deux ans pour profiter des subventions Advenir avant 2027 », alerte Marc-Antoine Leprince. Au-delà de cette date, la reconduction reste incertaine. Il rappelle la nature temporaire du dispositif : « Advenir avait vocation à impulser la transition, pas à la financer sur le long terme. Que le programme s’arrête une fois sa mission accomplie, c’est normal. »

Face à ce risque, l’APREC mène actuellement une campagne de sensibilisation auprès des institutions publiques afin de défendre la continuité de ces aides stratégiques. L’association estime qu’une interruption brutale du dispositif mettrait en péril le rythme de déploiement en copropriété. La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) devrait d’ailleurs jouer un rôle clé dans la décision sur l’avenir du programme Advenir, dont la pérennisation conditionne en grande partie le succès de la mobilité électrique dans l’habitat collectif.

Comment l’APREC compte-t-elle accélérer le déploiement ?

Présence sur les salons professionnels

L’APREC renforce actuellement sa présence sur les salons dédiés à la copropriété. Dans cette phase d’accélération décisive, l’association entend sensibiliser massivement les copropriétés et accroître la visibilité du Réseau Électrique Auto (REA). Elle participera notamment au Salon de la Copropriété à Paris, où elle animera plusieurs tables rondes, dont une dès le premier jour, consacrée spécifiquement au programme Advenir.

Ces prises de parole s’articulent autour de trois messages clés :

  • Agir dès maintenant, avant l’extinction des subventions Advenir en 2027 ;
  • S’appuyer sur la fiabilité éprouvée du REA, déjà déployé dans plus de 1 000 immeubles ;
  • Faire confiance aux mandataires certifiés de l’APREC, garants d’un accompagnement technique et réglementaire de qualité.

Cette stratégie de visibilité vise à accroître la reconnaissance du dispositif auprès des syndics, gestionnaires de copropriété et professionnels de l’immobilier. Elle permet aussi de positionner l’APREC comme un interlocuteur de référence.

Des actions auprès des institutions et de la filière

L’APREC porte activement ses revendications auprès de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) et du ministère de la Transition énergétique, conformément à sa feuille de route stratégique. L’association met en avant un argument clé : le Réseau Électrique Auto (REA) a permis de structurer un véritable tissu économique, composé de centaines d’entreprises, dont la majorité sont des PME locales et familiales d’électricité.

Face à l’AVERE, qui regroupe les grands opérateurs privés à l’origine de la solution à comptage collectif, l’APREC défend un modèle alternatif qu’elle considère plus juste, plus transparent et plus durable pour les copropriétaires. Son objectif est clair : convaincre les institutions publiques que le REA constitue une solution pérenne, créatrice de valeur économique locale et génératrice d’emplois durables dans les territoires.

Webinaires et formations pour les syndics

L’APREC prévoit de déployer un programme de webinaires et de formations spécialement conçus pour les syndics, conseils syndicaux et gestionnaires de copropriété. Ces actions pédagogiques ont pour objectif de lever les incompréhensions techniques et juridiques qui freinent encore de nombreux projets d’installation de bornes de recharge. Elles visent également à faciliter la mise en œuvre des solutions collectives et à fédérer les bonnes pratiques entre tous les acteurs de la filière.

Le site officiel aprec-asso.org offre déjà la possibilité de contacter directement l’association pour toute question relative à la recharge électrique en copropriété. Les copropriétaires dont les dossiers sont restés sans suite après une tentative directe auprès d’Enedis peuvent aussi solliciter l’APREC. L’association leur propose alors un accompagnement professionnel personnalisé pour relancer leur projet et bénéficier de l’expertise de ses mandataires certifiés.

Par cette démarche, l’APREC entend rendre la transition vers la mobilité électrique plus accessible, plus claire et mieux encadrée pour les copropriétés, tout en renforçant le lien entre les acteurs techniques, institutionnels et les usagers.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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