Quels sont les leviers de croissance du marché de la rénovation énergétique ? Comment exploiter les facteurs décisionnels incitant le passage à l’acte de rénovation, les leviers naturels et moments clés, déclencheurs favorables au processus de travaux ?
Associer rénovation énergétique et valorisation patrimoniale
Comment mesurer la valeur verte du bien immobilier ? Valeur dégagée grâce à une meilleure qualité environnementale pouvant être liée à différents déterminants comme la performance énergétique mais également l’accès aux transports en commun, l’utilisation d’énergies renouvelables, les matériaux de construction utilisés, l’attribution d’un label environnemental, etc.
Pour l’instant, seule la valeur énergétique est mesurée par le Diagnostic de performance énergétique (DPE) dont l’affichage gradué par lettres de A à G est obligatoire sur les annonces immobilières. Mais l’étude de l’association DINAMIC montre qu’il existe un lien entre le prix d’un bien immobilier et son étiquette énergétique. En province, l’écart avec un bien de référence serait de l’ordre de 5% en moyenne par lettre du DPE, plus fort sur le logement individuel que sur le logement collectif.
La prise en compte de la performance énergétique du bien au moment de l’acquisition pourrait avoir pour conséquence pour conséquence de dévaloriser les biens les moins performants et à l’inverse de donner une plus-value aux logements rénovés thermiquement.
Adapter le logement au vieillissement et au maintien à domicile
Les travaux d’adaptation au vieillissement apparaissent comme un levier puissant. Selon une étude de l’ANAH, les personnes âgées de 60 ans et plus seront 20 millions en 2030 contre 15 millions aujourd’hui. Le marché est évalué pour les prochaines années à 24 milliards d’euros de travaux potentiels. Les montants moyens de travaux sont estimés à 6500 € pour les seuls travaux d’adaptation les plus fréquents contre environ entre 17000 € et 20000 € lorsque les travaux de rénovation énergétique et d’adaptation du logement au vieillissement sont couplés.
Ce segment de population est aussi celui qui détient la part de richesse nationale la plus importante et donc par conséquent celui le plus susceptible de financer des travaux de rénovation énergétique. Les plus de 50 ans détiennent 68% du patrimoine net en France. Selon l’INSEE, 75% des retraités sont propriétaires de leur logement. Tout l’enjeu est par conséquent d’embarquer la dimension énergétique à l’occasion de la réalisation de travaux d’adaptation au vieillissement.
Adapter le logement aux nouveaux besoins fonctionnels ou d’usages liés à l’espace de vie
Autre levier lié aux besoins fonctionnels et à l’usage : les travaux engagés à l’occasion d’une modification de la cellule familiale que ce soit en raison d’une naissance au sein du foyer ou du départ d’enfants élevés. Enfin il faut tenir compte des besoins spécifiques de certains occupants liés à l’évolution des modes de vie, de travail et de gestion partagée de leur domicile nécessitant en conséquence des travaux de réaménagement.
Levier pour réduire les dépenses liées à l’énergie
Le levier de réduction des dépenses liées à l’énergie conserve toute sa pertinence dans différentes situations comme la lutte contre la précarité énergétique, la baisse des charges locatives et la maîtrise des dépenses collectives en copropriété. Ainsi, le lien entre l’investissement travaux et la réduction de charges ne doit pas être négligé, notamment dans le cadre de financements à très long terme.
Valoriser la rénovation lors des mutations immobilières
La mutation d’un bien immobilier et le moment particulier de sa cession à un nouvel acquéreur est une période particulièrement propice à la réalisation de travaux de rénovation. Pendant cette période, le bien est généralement vacant. La capacité financière du ménage est aussi potentiellement plus forte par le recours à l’emprunt bancaire à des taux préférentiels au moment de l’achat.
Compte tenu de la relation privilégiée qu’ils entretiennent avec les nouveaux acquéreurs, les agents immobiliers et les notaires sont identifiés comme des vecteurs d’information intéressants pour valoriser l’action de rénover et délivrer l’information pendant cette période cruciale.
Embarquer la performance énergétique lors de rénovations imposées par des causes techniques
Il faut considérer l’ensemble des travaux résultant de la nécessité d’intervenir sur des éléments du bien immobilier, liés à son ancienneté ou son état, de réparer et/ou de changer des équipements, suite à des incidents techniques ou panne (chaudière, producteurs d’eau chaude…).
Il apparaît ainsi pertinent de chercher à optimiser le rapport valeur patrimoniale/coût d’investissement mais aussi de parler de bien-être, de confort d’usage autant que d’environnement et d’économie d’énergie.
> Groupe de travail « nouvelles dynamiques de rénovation des logements » rapport de synthèse et propositions (décembre 2016)