L’Union Nationale des Entreprises du Paysage dévoile les chiffres clés de la profession qui révèle une mutation importante des investissements vers l’expertise environnementale. Si le nombre d’acteurs a augmenté, le marché s’est en revanche contracté et les équipes sont de plus en plus formées.
Une profession lourdement impactée par la baisse des investissements publics
Entre 2014 et 2016, le secteur a connu deux années de récession marquées par une baisse du chiffre d’affaires de -3,7%. Cette baisse a principalement concerné les grandes entreprises qui ont vu leur chiffre d’affaires diminuer de 6%. Or ce sont ces entreprises qui réalisent une grande part du chiffre d’affaires de la profession (39%), alors que les TPE (6 salariés maximum), représentant 89% des entreprises de la filière, ne réalisent que 28% du chiffre d’affaires de la profession.
Représentant 2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires (soit 44% du CA global du secteur), les particuliers confirment leur place de premiers clients des entreprises du paysage. La baisse globale du chiffre d’affaires sur les 3 dernières années (-3,7%) est imputable en partie aux marchés privés collectifs, mais surtout aux marchés publics : depuis 2 ans, la commande publique a baissé de 7%.
Investir et parier sur l’avenir en particulier sur l’environnement
Les professionnels du secteur restent quand même optimistes et misent sur une stabilisation voire une hausse de leur chiffre d’affaires au cours de l’année à venir. Les chiffres les plus récents leur donnent raison : le chiffre d’affaires des entreprises du paysage devrait progresser de 2% en 2017. Cet optimisme se manifeste dans les taux d’investissement réalisés par les entreprises du paysage : en 2016, 57% des entreprises du secteur ont investi pour un montant global de 315 millions d’euros. La part du chiffre d’affaires consacrée aux investissements a donc continué à progresser, pour revenir à un niveau comparable à ceux enregistrés entre 2006 et 2010.
En 3 ans, le montant des investissements destinés à mieux respecter l’environnement, diminuer les nuisances ou améliorer le cadre de travail des salariés (RSE) a triplé : de 21 millions d’euros en 2014 à 66 millions en 2016.
L’optimisme des entrepreneurs du paysage se manifeste également à travers les taux de recrutement et la hausse du nombre de salariés. En effet, malgré un contexte économique défavorable, les entreprises ont plus que maintenu leurs effectifs. La profession comptait ainsi 91.800 actifs fin 2016.
Des professionnels plus nombreux et mieux formés…
Parmi ces 91.800 actifs, 89% sont des hommes, 60% ont moins de 35 ans et 82% sont en CDI. Les emplois en CDD sont majoritairement des contrats d’apprentissage (12% de l’ensemble des salariés) : la profession employait en 2016 près de 8.000 jeunes apprentis.
Ce secteur jeune et dynamique se professionnalise : on ne compte plus que 13,5% de salariés autodidactes alors qu’ils étaient un tiers (31%) à être dépourvus de toute formation il y a 10 ans. Les deux tiers des salariés ont même un diplôme (du CAP au bac + 5) de la filière travaux ou aménagements paysagers et 22% des collaborateurs sont titulaires d’un bac + 2 ou plus.
Les professionnels du paysage sont par ailleurs de plus en plus nombreux à bénéficier d’une formation en interne. Ainsi, malgré un contexte économique difficile, la proportion de salariés bénéficiant d’une formation reste à des niveaux élevés puisque 26% des salariés ont pu suivre une formation en 2016. La durée moyenne des formations demeure également importante avec 7,5 jours par salariés formés. Surtout, en 2016, les entreprises du paysage étaient 20% à surpasser les obligations légales en matière d’investissement en formation !
Deux tiers des entreprises du paysage ne comptent aucun salarié
Le secteur compte en 2016 environ 500 entreprises supplémentaires par rapport à 2014, mais cette augmentation concerne uniquement les entreprises sans salarié. Ainsi, en 2016, près des deux tiers des entreprises du paysage sont des structures ne comptant aucun salarié et 25% sont des entreprises n’employant qu’1 à 5 salariés.
En 2016, ce sont ainsi 2.050 entreprises qui ont été créées, preuve du dynamisme et de l’attractivité du secteur malgré une conjoncture défavorable. Ces entreprises ont cependant du mal à accroître leur effectif : 55% disent avoir rencontré des difficultés de recrutement en 2016 et 22% des entreprises qui ont essayé de recruter n’y sont pas parvenues, faisant de la formation un réel enjeu pour un secteur en forte demande de personnel qualifié.
« Nos entreprises sont jeunes, dynamiques et le savoir-vert est plus que jamais nécessaire pour répondre à la demande des Français et accompagner les acteurs privés et les collectivités dans leur transition vers des espaces de vie durables et sains, déclare Catherine Muller, présidente de l’Unep – Les Entreprises du Paysage. La formation à nos métiers doit continuer à évoluer, en quantité et en qualité, pour répondre aux nouveaux défis qui attendent nos entreprises. »