Face au poids du logement dans le budget des ménages, les Français se sentent majoritairement concernés par la rénovation énergétique. Mais, derrière ces envies individuelles, de nombreux obstacles se dressent. Ainsi, certains propriétaires se résignent à vendre leur bien faute de pouvoir le rénover.
Le poids croissant du logement dans le budget des ménages incite à la rénovation énergétique
Avec l’inflation croissante et les tensions persistantes sur le marché de l’énergie, les dépenses liées au logement augmentent. Plus que jamais auparavant, chaque dépense est maintenant scrutée de près et toute mesure susceptible d’alléger un budget déjà serré est examinée avec attention.
Pour en savoir plus, Nexity a réalisé un sondage en collaboration avec l’institut Ipsos sur un échantillon représentatif de 2000 personnes. Les interviews ont été réalisées en ligne via le panel propriétaire d’IPSOS du 30 janvier au 13 février 2023.
En effet, la moitié des Français déclarent que la part du logement a augmenté dans leur budget (49 %). À ce propos, ce sont les charges de chauffage qui sont perçues comme les plus lourdes par les Français. Puisque 52% d’entre eux ont constaté une “forte augmentation” de ces charges. Tandis que ce chiffre atteint même 62% chez les personnes qui estiment habiter un logement énergivore.
Ainsi, les économies sont recherchées, en premier lieu, sur les dépenses “plaisir” (shopping, loisirs, vacances, bien-être), mais pas seulement :
- 18% sur les achats,
- 15% sur les loisirs, sorties, activités culturelles et sportives,
- 15% économisent sur l’alimentation,
- 14% sur les vacances,
- 13% sur la consommation énergétique, notamment le chauffage.
La question de la rénovation énergétique, un sujet qui préoccupe les Français
Quatre Français sur cinq ont connaissance de la rénovation des logements anciens. C’est une proportion très significative pour un sujet qui semble assez technique à première vue. En comparaison, un peu plus de la moitié des Français ont entendu parler de la loi Climat résilience.
De plus, 55% des Français se sentent personnellement concernés par la rénovation énergétique des logements. Ce chiffre important s’explique en partie par le fait que près d’un tiers des Français (29%) estiment habiter dans des logements énergivores. D’ailleurs, ce chiffre est presque équivalent à celui des bailleurs qui considèrent que leurs biens sont des passoires thermiques (33 %).
Plus de la moitié des propriétaires de logements énergivores prévoient de faire des travaux de rénovation énergétique

En effet, plus de la moitié des propriétaires de passoires thermiques sont prêts à faire des démarches d’éco-rénovation. Tandis que plus de 60% des propriétaires bailleurs sont également prêts à le faire. La principale motivation pour 78% des propriétaires est de réduire leur facture d’énergie, suivie de près par l’amélioration du confort intérieur pour 73% d’entre eux.
En effet, la priorité est d’engager des travaux de rénovation énergétique efficaces. Or, cela rime avant tout avec une amélioration de l’isolation (55 %). En définitive, Très peu (9%) privilégient le changement de fenêtres ou l’amélioration du système de chauffage (8%). En cela, on peut dire que la communication des pouvoirs publics et des acteurs privés a donc été efficace.
De plus, 63% des Français savent que la rénovation globale est plus rentable à terme que la combinaison de petits travaux. Enfin, 72% reconnaissent que les constructions modernes sont plus économes en énergie que les bâtiments anciens.
Deux types d’obstacles, financiers et pratiques, freinent les démarches de travaux
L’obstacle financier prédomine en matière de travaux de rénovation énergétique
Les obstacles financiers sont considérables pour la rénovation énergétique. Puisque près de la moitié des Français qui ne l’envisagent pas justifient leur choix par l’importance du budget nécessaire (52%). Les banques sont souvent sollicitées pour financer ces travaux (45%), suivies de près par le site France Rénov (58%).
Quelles sont les difficultés pratiques qui empêchent les Français d’entreprendre ces rénovations ?
Selon cette étude, il semble que les obstacles pratiques et les défis de la lisibilité des aides de l’État entravent la rénovation énergétique des logements en France.
En somme, la majorité des Français (64%) considèrent que les obstacles pratiques constituent un frein important à la rénovation énergétique de leur logement. Parmi ceux-ci, 33% affirment ne pas savoir comment trouver l’aide nécessaire pour mener à bien leur projet. Tandis que 31% expriment des craintes quant à l’identification d’entreprises sérieuses et redoutent les escroqueries.
En outre, les aides de l’État sont jugées difficiles à comprendre par 69 % des Français, dont 40 % les qualifient de “pas du tout faciles”. Ces chiffres soulignent l’importance des efforts à entreprendre pour simplifier les démarches et clarifier les dispositifs d’aide proposés par les pouvoirs publics.
Quels sont les obstacles que l’on rencontre au sein des copropriétés ?
De manière assez prévisible, en raison des difficultés majeures liées à l’information, aux finances et à la logistique, seulement 38% des Français estiment que les copropriétaires de leur immeuble sont favorables à une rénovation énergétique complète.
Cependant, l’ensemble de ces obstacles peut être vu comme une opportunité pour un tiers de confiance tel que le syndic. D’ailleurs, il est considéré par un quart des propriétaires comme un point d’entrée pour entreprendre une démarche d’éco-rénovation (23%).
En effet, on observe que les copropriétaires peinent à s’entendre pour lancer des travaux d’éco-rénovation. Chez Nexity, on constate qu’environ 8% des projets de rénovation sont bloqués faute de vote majoritaire. Ainsi, une solution envisageable consisterait à alléger les modalités de vote. On passerait alors d’une majorité absolue à une majorité simple des présents pour le vote.
Pour autant, les copropriétaires français sont divisés sur cette question. Puisque que 46% sont favorables au vote à la majorité absolue des copropriétaires. Alors que 35% préfèrent un vote à la majorité simple des présents, et 19% n’ont pas pris de position.
Cela suggère que de nombreux Français n’ont pas encore saisi l’importance de la rénovation énergétique et de son impact sur leur vie quotidienne. Il est probable que les copropriétaires français soient préoccupés par le fait que la copropriété puisse dépenser des sommes considérables en leur nom. Surtout dans un contexte où de nombreux Français ont déjà des difficultés à joindre les deux bouts.
Des freins qui pourraient conduire à la résignation des propriétaires comme des locataires
Une proportion importante de propriétaires de passoire thermique se disent prêts à mettre en vente leur logement plutôt que de le rénover à un coût élevé. En effet, il est probable que les craintes financières, la complexité des aides gouvernementales et les difficultés à obtenir un consensus au sein des copropriétés expliquent cette situation.
Ainsi, 48% des propriétaires bailleurs de logements énergivores envisagent de mettre en vente leur(s) bien(s) loué(s) dans les 12 prochains mois. Tandis que 26% des propriétaires occupants de tels logements envisagent également cette option dans un horizon d’un an.
De leur côté, les locataires acceptent majoritairement cette situation de fait. Lorsqu’on leur demande leurs intentions, la moitié des locataires ne prévoient pas de demander à leur propriétaire bailleur d’effectuer des travaux de rénovation énergétique sur leur logement. De même, 48% n’ont pas l’intention de quitter leur logement actuel pour un logement plus économe en énergie.