Aller au contenu

Copro Tech'

Investissements immobiliers : aller plus loin avec l’Open Data et l’Open Banking

Investissements immobiliers : aller plus loin avec l’Open Data et l’Open Banking

Les innovations dans le domaine des investissements immobiliers seront principalement le fruit de l’Open Data et de l’Open Banking. En effet, la disponibilité de données en masse offre de nouvelles opportunités aux acteurs du secteur des services financiers. Elle favorise l’émergence de modèles économiques novateurs dans le domaine de l’immobilier. Explications de Christophe Duprat, CEO de Qlower.

Sommaire :

L’apport de l’Open Data et de l’Open Banking en matière d’investissements immobiliers

Les technologies de l’Open Data et de l’Open Banking offrent des avantages considérables pour les gestionnaires de biens et les particuliers investisseurs. En effet, elles permettent de simplifier les tâches administratives liées à la constitution et à la gestion d’un portefeuille de biens immobiliers.

apport de l’Open Data et de l'Open Banking en matière d’investissements immobiliers
C’est pourquoi des entreprises telles que Qlower se concentrent sur ces leviers technologiques et soulignent l’arrivée imminente de l’automatisation. Qlower est une startup lancée en 2021, spécialiste de la gestion, comptabilité et fiscalité des investissements immobiliers. Ainsi, elle propose une application pour piloter simplement son patrimoine immobilier. Qlower assure la gestion et la comptabilité au quotidien de plus de 4000 propriétaires. Ce qui représente un actif sous gestion de 740 millions d’euros partout en France.

Qu’est-ce que l’Open data ?

L’Open Data (ou données ouvertes en français) est une démarche qui rend accessibles des données numériques à toute personne intéressée de manière libre et gratuite. Ces données sont généralement mises à disposition par des organisations gouvernementales, des entreprises ou des organismes publics.

En effet, le but de l’Open Data est avant tout de promouvoir la transparence et l’innovation. Puisque ces informations publiques peuvent facilement être réutilisées pour la recherche, le développement de nouvelles applications, la prise de décisions, etc.

Concernant le marché de l’immobilier, il faut attendre 2011 et la loi de modernisation des professions réglementées pour alimenter les premières bases de données immobilières publiques. Cette obligation s’impose désormais aux notaires. Mais, la première mise en ligne de cette base a pris 6 ans. De fait, elle a marqué le début de l’Open Data sur le marché immobilier.

À présent, l’accès à ces données est devenu simple. Ces bases sont enrichies continuellement de nouvelles informations. Récemment, le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) a contribué à cet effort en publiant une base de données. Cette dernière agrège et organise 30 bases de données publiques. Son objectif : dresser une cartographie précise du parc immobilier existant. Ainsi, chaque adresse propose jusqu’à 250 informations détaillées, allant du mode de chauffage au score DPE.

Qu’est-ce que l’Open banking ?

L’Open banking est une directive européenne qui impose aux banques le partage des données bancaires vers des services tiers souhaités par leurs clients.

L’0pen Banking consiste pour les banques à partager des données financières avec des tiers, tels que des :

  • entreprises de technologie financière (fintechs),
  • des agrégateurs de comptes,
  • des startups ou d’autres fournisseurs de services financiers.

En effet, cette démarche encourage l’innovation et la concurrence dans le secteur bancaire. Ainsi, elle permet aux consommateurs d’avoir un plus grand contrôle sur leurs données financières et d’accéder à de nouveaux services.

Concrètement, l’Open Banking est rendu possible grâce à des interfaces de programmation d’application (API). Celles-ci permettent aux différents acteurs de communiquer et d’échanger des données de manière sécurisée et standardisée. Ainsi, elles peuvent fournir des informations sur les : transactions, soldes, clients, produits et services bancaires, ainsi que des services de paiement en temps réel.

La directive DSP2 sur les services de paiement

Toutefois, en 2018, le renforcement du RGPD exige l’application de la directive DSP2 sur les services de paiement. En effet, cette loi européenne vise à réglementer les services de paiement électronique. Dès lors, elle renforce la sécurité des transactions financières en Europe.

En cela, les banques doivent fournir des interfaces de programmation d’application (API) standardisées pour permettre aux tiers d’accéder aux données de leurs clients. De plus, La DSP2 inclut également des mesures visant à renforcer la sécurité des transactions en ligne. Les données bancaires comme les transactions sont partagées en toute sécurité vers des opérateurs de nouveaux services.

D’ailleurs, ce partage de données bancaires et immobilières a facilité l’émergence de nouveaux services proposés par des fintechs en matière d’investissements immobiliers. On compte désormais de nouvelles solutions comme des :

  • agrégateurs de comptes bancaires,
  • coachs financiers,
  • outils de comptabilité automatisée,
  • calculateurs de rentabilité théorique, etc.

Des données génératrices de services innovants s’agissant des investissements immobiliers

Les investissements immobiliers sont fortement plébiscités en France. Selon un sondage IPSOS pour Qlower réalisé en décembre 2022, ils sont 68% à considérer l’immobilier comme un bon placement. Et, cela malgré le contexte inflationniste actuel à 6%.

Notons que ces investissements immobiliers sont désormais facilités par l’émergence de services fondés sur les données accessibles grâce à l’Open Data. En effet, les informations telles que le prix au m² et le loyer attendu étaient difficiles à obtenir. À présent, elles sont disponibles et enrichies de données telles que le DPE, le type de chauffage, le matériau de la façade, et bien d’autres.

Grâce à ces informations, le contenu des annonces immobilières se complète. Et, l’on peut rapidement analyser des biens à des fins d’investissements immobiliers. À chaque annonce sur le marché immobilier, on peut donc associer un rendement théorique et réaliser une projection des travaux à moyen terme.

À la recherche d’une expérience d’investissements immobiliers fluidifiée

Les investissements immobiliers continuent de séduire les jeunes actifs. Comme en témoigne le fait que 38% des personnes âgées de 18 à 35 ans sont déjà propriétaires d’un bien immobilier proposé à la location. Plus surprenant encore, 43% d’entre eux ont un projet précis d’investissement locatif à 12 mois. Contre 26% pour l’ensemble de l’échantillon. Bien sûr, les services basés sur les données accessibles via l’Open Data doivent répondre aux attentes numériques de ces investisseurs en herbe.

Les entreprises qui créent ces nouveaux outils ne peuvent plus se contenter d’un simple aspect “frictionless”. Elles doivent être proactives et pertinentes pour répondre aux besoins du marché des investissements immobiliers. En conséquence, une part croissante des investissements en capital-risque est concentrée sur ces sociétés innovantes.

À ce propos, TechMind, un fonds d’investissement, souligne que la frontière entre Proptech et Fintech devient de plus en plus poreuse. En particulier avec l’émergence de solutions d’Open Finance, de la Blockchain et de nouveaux concepts d’investissements immobiliers.

Alors que l’Open Data facilite la prise de décision en matière d’investissement, l’Open Banking simplifie :

  • l’octroi de crédits,
  • la sélection des locataires,
  • la gestion comptable et fiscale.

Tout le secteur de la gestion d’actifs immobiliers se transforme progressivement grâce à ces technologies.

La transaction bancaire : une source de données pour simplifier la gestion locative

Comment l’Open Banking transforme-t-il la gestion d’actifs immobiliers grâce à l’analyse sémantique des transactions bancaires ? Chaque transaction peut être exploitée pour améliorer la gestion d’actifs immobiliers. En effet, les moteurs d’analyse sémantique sont une forme simple d’intelligence artificielle qui permettent de lire et d’interpréter chaque transaction.

D’un côté, les loyers et charges débitées sont immédiatement notifiés. Cette information peut alors être utilisée pour détecter des retards de paiement ou mesurer l’inflation des charges locatives en temps réel, optimisant ainsi la gestion.

D’autre part, en cas d’absence d’une transaction attendue, cela peut traduire un manque de couverture assurantielle à corriger. Tandis qu’un niveau inattendu de consommation d’eau, par exemple, peut indiquer une fuite ou la vacance d’un logement.

Ces automatisations offrent des avantages immédiats pour les gestionnaires d’actifs et les investisseurs particuliers. Cependant, l’Open Banking et l’Open Data offrent également la possibilité d’aller plus loin que de la simple gestion locative.

Une comptabilité continue et optimisée grâce aux nouvelles technologies

Les transactions bancaires sont devenues un élément clé de la gestion locative. Une fois analysées et interprétées, ces transactions alimentent en temps réel la comptabilité des gestionnaires d’actifs.

En effet, cette comptabilité de trésorerie à jour permet une compréhension précise de la situation du parc immobilier et de ses locataires. D’ailleurs, on constate une tendance vers une consolidation des opérateurs de gestion, de comptabilité et de conseil en investissement. Ce qui favorise une exploitation transversale des données. Ainsi, ces opérateurs proposent un accompagnement continu. Il est établi sur des informations consolidées et claires, pour les gestionnaires de biens et les particuliers investisseurs.

Grâce à l’analyse des transactions bancaires via l’Open Banking, le gestionnaire dispose d’une vision claire et à jour de sa situation comptable et fiscale dès le mois de mars. Cette avancée technologique permet également de projeter la fiscalité à venir avec une précision de 9 mois. Cette agilité est inédite dans la gestion fiscale d’un patrimoine immobilier !

En combinant l’Open Data et l’Open Banking, une opportunité fiscale de réinvestissement est mise en lumière, en fonction des besoins de rénovation énergétique identifiés par les bases du CSTB. Les gestionnaires disposent donc d’un outil hybride, intégrant la gestion opérationnelle, locative, comptable et les conseils d’optimisation alimentés par les transactions bancaires.

En conclusion,

L’utilisation des technologies de l’Open Data et de l’Open Banking dans le domaine de l’investissement immobilier apporte de nombreux avantages. En connectant les comptes bancaires des investisseurs immobiliers et en utilisant l’analyse sémantique, les transactions deviennent une source d’informations précieuse pour la gestion d’actifs immobiliers.

Ainsi, cette technologie permet une gestion optimale et en temps réel des investissements immobiliers, de la comptabilité à la fiscalité. De plus, l’Open Data permet une meilleure compréhension du marché immobilier et facilite la prise de décision pour les investisseurs.

En somme, l’Open Data et l’Open Banking offrent de nouveaux horizons aux investissements immobiliers en simplifiant la gestion, en optimisant les revenus et en réduisant les risques.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

Laisser un commentaire