Un Sondage BVA – Ordre des architectes d’Ile-de-France, en partenariat avec le Figaro Immobilier interroge les Français sur le rôle des architectes en matière d’architecture et de qualité de vie : connaissance du métier, recours à un architecte, image de la profession, attentes à l’égard des architectes…
Les missions attribuées aux architectes par les Franciliens sont avant tout centrées sur la dimension technique. Ainsi, 94% des Français considèrent que « dessiner les maisons, immeubles et bâtiments et faire en sorte qu’ils s’insèrent dans le paysage » fait partie des missions de l’architecte. La dimension « conseil » est moins bien connue (66%), de même que le rôle de l’architecte maître d’œuvre notamment pour sélectionner les entreprises qui feront les travaux (49%) ou suivre le chantier, assurer la conduite des travaux et la livraison du bâtiment (71%).
La mission légale des architectes, à savoir « signer le permis de construire et se conformer aux règles d’urbanisme » est celle qui est la moins citée (43%) alors même que c’est une mission centrale, qui fait d’ailleurs de la profession une profession réglementée.
De la même manière, les Franciliens semblent méconnaître la variété des domaines d’activité des architectes. En effet, pour les répondants, les équipements publics (école, médiathèque, équipement hospitalier, infrastructure sportive ou culturelle…) constituent la principale activité des architectes (61%), juste devant l’urbanisme et l’aménagement des espaces urbains (58%), alors que les maisons individuelles et la réhabilitation, qui sont en réalité ce sur quoi les architectes sont les plus présents, sont moins citées (respectivement par 53% et 46% des répondants).
Il y a donc un certain décalage de perception entre la vision qu’a le grand public de la profession d’architecte et la réalité de ce métier. Pour autant, l’image des architectes est globalement bonne dans le grand public : 40% des Franciliens font principalement référence à des éléments positifs comme l’innovation, le professionnalisme, la rigueur, la compétence…
En toute logique, le principal critère de choix d’un architecte est donc son savoir-faire et sa maîtrise technique (58%), devant le prix (50%). De même, lorsqu’on interroge les Franciliens sur les types d’opérations pour lesquelles ils pourraient faire appel à un architecte, la dimension technique du métier ressort également : ils seraient surtout en demande de conseils sur la faisabilité de leur projet (44%), notamment pour le choix du terrain, l’agencement, la restructuration…, ainsi que sur l’aménagement intérieur (38%).
Près de la moitié des Franciliens (45%) pourraient avoir recours à un architecte à l’avenir à titre personnel. Deux raisons principales sont évoquées: le souhait de bénéficier de l’avis d’un professionnel sur leur projet, et le fait de pouvoir bénéficier d’idées d’aménagement. Le caractère obligatoire du recours à un architecte en cas de permis de construire et l’aide à la sélection des entreprises qui feront les travaux sont moins mis en avant, dans la mesure où nombre d’entre eux ignorent ces aspects du métier d’architecte.
Un frein majeur de non recours à un architecte est l’opinion selon laquelle les architectes sont trop chers, argument avancé par 40% des répondants. Le recours à un architecte est plus facilement envisagé par les catégories socioprofessionnelles les plus favorisées (cadres, diplômés, revenus les plus élevés…), chez qui plus de la moitié des répondants répondent favorablement à la question sur la possibilité d’un éventuel recours à l’avenir.
Cette perception sur le prix des prestations offertes par les architectes confirme la vision tronquée qu’a la société civile de l’étendue des missions et activités des architectes : dans l’esprit des Franciliens, les architectes travaillent essentiellement sur des projets de grande envergure, dans le domaine public, et pratiqueraient donc des tarifs élevés non adaptés aux particuliers et à leurs besoins plus modestes.
Interrogés sur les domaines concernant l’aménagement du cadre de vie sur lesquels l’architecte a le plus un rôle à jouer, les Franciliens citent principalement l’innovation sur les bâtiments et le choix des matériaux (58%). Le deuxième domaine dans lequel ils ont un rôle à jouer est la construction de logements de qualité pour un coût raisonnable (55%), ce qui est compréhensible dans un contexte de crise du logement et de prix au m2 élevé en Île-de-France
Par ailleurs, 28% des répondants pensent que les architectes doivent réfléchir à l’adaptation du logement aux différentes étapes de vie des occupants (naissance, colocation, dépendance), afin sans doute de prendre en compte à la fois l’évolution des modes de vie actuels, mais aussi les spécificités de l’Île-de-France (nombre d’étudiants, familles recomposées…). Enfin, les aspects liés à l’aménagement du territoire ne sont pas oubliés : 66% font référence à au moins l’un des éléments qu’on leur avait soumis, notamment le respect des paysages (42%), mais aussi la maîtrise de la densification urbaine (19%).
En définitive, si les Franciliens ont une image assez désuète des architectes et ont tendance à les réduire à leur dimension technique, ils attendent néanmoins de ces derniers qu’ils jouent un rôle significatif à l’avenir dans les problématiques de congestion urbaine et d’adaptation aux nouveaux modes de vie et qu’ils fassent preuve d’innovation pour améliorer le cadre de vie.
Méthodologie
Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés par Internet du 9 au 14 mars 2016. Echantillon de 1000 personnes, représentatif des habitants d’Ile-de-France, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, CSP de l’interviewé et zone d’habitation (Paris intra-muros / petite couronne / grande couronne).