Aller au contenu

Achat-Vente

Qui sont les acheteurs en 2024 et comment évolue l’achat immobilier ?

Qui sont les acheteurs en 2024 et comment évolue l’achat immobilier ?

En 2024, le marché de l’achat immobilier a connu des évolutions majeures avec la baisse des taux d’intérêt, redonnant du pouvoir d’achat aux ménages. Mais, qui sont les nouveaux acheteurs ? Quel est leur profil, leur âge, leur apport personnel ? Meilleurtaux dresse un portrait détaillé des acquéreurs en France cette année. L’étude révèle des écarts marqués entre les régions et souligne une tendance surprenante. Malgré la baisse des taux, les acheteurs préfèrent mobiliser davantage leur épargne. Décryptage d’un marché en pleine mutation.

Sommaire :

L’impact de la baisse des taux sur l’achat immobilier

L’année 2024 marque un tournant pour l’achat immobilier en France. Après plusieurs années de hausse des taux d’intérêt, qui avaient freiné de nombreux ménages, la tendance s’est inversée. La baisse des taux a permis d’augmenter la capacité d’emprunt des acquéreurs.

En 2023, les taux de crédit immobilier étaient en moyenne de 4,50 % sur 20 ans. En 2024, ces taux ont chuté aux alentours de 3,80 %, facilitant l’accès au financement. Cette amélioration s’est traduite par une légère reprise du marché, bien que l’impact soit contrasté selon les profils d’acheteurs et les régions.

Un emprunt moyen en baisse malgré une hausse des revenus

Les chiffres fournis par Meilleurtaux montrent que l’emprunt moyen en 2024 est de 210 848€, contre 222 509€ en 2023 et 240 089€ en 2022. Cette baisse peut paraître paradoxale, mais elle s’explique par une tendance forte des acquéreurs à mobiliser plus d’épargne pour réduire leur endettement.

Dans le même temps, les revenus moyens des foyers emprunteurs ont progressé :

achat immobilier - revenu moyen
En trois ans, les revenus des emprunteurs ont augmenté de 15 %, ce qui indique que les acheteurs sont globalement plus aisés qu’avant.

Un apport personnel en hausse : qui peut encore acheter ?

Une des tendances majeures de l’achat immobilier en 2024 est la forte augmentation de l’apport personnel exigé par les banques. En moyenne, l’apport a progressé de 24 % en un an, passant de 48 144€ en 2022 à 63 421€ en 2024.

Pourquoi cette hausse de l’apport ? Les établissements bancaires demandent des garanties plus solides aux emprunteurs, notamment pour limiter le risque de défaut de paiement. Cela exclut de facto certains ménages aux revenus modestes ou ne disposant pas d’épargne conséquente.

Dans certaines grandes villes, le niveau d’apport est particulièrement élevé :

Apport moyen en 2024
L’écart est flagrant : un acheteur parisien doit fournir un apport six fois supérieur à celui d’un acheteur en Bourgogne-Franche-Comté.

Comme le souligne Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux : « Avec la baisse des taux, on aurait pu s’attendre à une diminution de l’apport exigé. Pourtant, ce sont les catégories les plus aisées qui ont concrétisé leurs projets. Les autres, faute de moyens, ont préféré attendre. »

Les jeunes acheteurs et les foyers aux revenus plus modestes sont donc les plus pénalisés par cette nouvelle réalité du marché.

Des primo-accédants toujours majoritaires

Malgré ces contraintes, les primo-accédants restent les principaux acteurs de l’achat immobilier en 2024. Ils représentent plus de 70 % des acheteurs, un chiffre étonnamment stable malgré les fluctuations du marché.

Certaines régions affichent des proportions encore plus élevées :

Des primo-accédants toujours majoritaires
En parallèle, les jeunes restent présents sur le marché, notamment en Normandie, où 35 % des acheteurs ont moins de 30 ans. Les Hauts-de-France et le Grand Est attirent également les jeunes, avec plus de 33 % d’acquéreurs de moins de 30 ans.

Ce phénomène s’explique par plusieurs raisons :

  • Une volonté forte d’accéder à la propriété malgré les difficultés économiques.
  • Des aides locales pour les primo-accédants dans certaines régions.
  • Des prix plus accessibles en province qu’en Île-de-France ou en PACA.

Les écarts régionaux dans l’achat immobilier

L’achat immobilier en 2024 est marqué par de fortes disparités régionales. Le montant moyen emprunté varie considérablement selon les zones :

Les écarts régionaux dans l’achat immobilier
Ces écarts montrent que les ménages doivent s’adapter aux réalités locales. Dans certaines régions, comme la Bourgogne, un couple avec 3 000€ de revenus mensuels nets peut encore acheter un bien, alors qu’en Île-de-France, cela devient très difficile.

Selon Maël Bernier, cette différence explique pourquoi le marché immobilier ne s’est pas effondré : « Dans beaucoup de régions, il est encore tout à fait possible de trouver des biens adaptés aux revenus locaux. »

Conclusion

L’année 2024 marque un tournant pour l’achat immobilier en France. La baisse des taux a facilité l’accès au crédit, mais les acheteurs restent prudents et privilégient un apport plus élevé. Cette évolution profite aux ménages les plus aisés, tandis que les jeunes et les foyers modestes rencontrent davantage de difficultés.

Les primo-accédants restent majoritaires, preuve que l’envie de devenir propriétaire demeure forte malgré un marché exigeant. Enfin, les écarts régionaux sont de plus en plus marqués, avec des conditions d’achat très variables selon les territoires.

Alors, 2025 confirmera-t-elle cette tendance ? L’évolution des taux et du pouvoir d’achat des ménages sera déterminante pour l’avenir du marché immobilier en France.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

Laisser un commentaire