Selon la dernière étude de l’Insee Focus publiée en mai 2025, le patrimoine des ménages français continue d’évoluer avec des tendances marquées. Ainsi, les livrets d’épargne et l’assurance-vie restent les placements financiers préférés des Français. Tandis que l’épargne retraite connaît une forte hausse. L’enquête révèle que 90,5% des ménages détiennent du patrimoine financier et 61,2% possèdent au moins un bien immobilier. Quels choix font les Français pour faire fructifier leur patrimoine ? Comment adaptent-ils leurs stratégies face à l’inflation et aux incertitudes liées à la retraite ? Cette analyse met en lumière les grandes tendances d’épargne et d’investissement. Elle vous permet aussi de mieux cerner les leviers à activer pour sécuriser votre avenir.
Sommaire :
- Le patrimoine des ménages français en 2024 : radiographie d’une nation d’épargnants
- La révolution silencieuse de l’épargne française : ce qui change dans vos placements
- Comment l’immobilier façonne encore le patrimoine des ménages ?
- Dette des ménages : révélations sur ce que les Français doivent vraiment
- Source
- FAQ : Tout savoir sur le patrimoine des ménages français en 2024
Le patrimoine des ménages français en 2024 : radiographie d’une nation d’épargnants
La triple stratégie gagnante : financier, immobilier, professionnel
D’après l’enquête de l’Insee, 90,5% des ménages résidant en France détiennent du patrimoine financier, 61,2% possèdent au moins un bien immobilier, et 15,3% disposent d’un patrimoine professionnel. Cette répartition montre l’importance du patrimoine financier dans les stratégies d’épargne des Français.
L’étude montre également que 12,6 % des ménages cumulent les trois types de patrimoine. Tandis que 58,2 % possèdent à la fois des actifs immobiliers et financiers. Ces données illustrent une tendance claire à la diversification patrimoniale. C’est un choix stratégique pour une majorité de Français soucieux de se protéger des aléas économiques.
Seuls 6,3 % des ménages ne possèdent aucun patrimoine, hormis quelques biens dits “résiduels” comme une voiture ou un compte courant. Ce chiffre souligne à quel point la culture de l’épargne et du patrimoine reste solidement ancrée dans les habitudes financières des Français.
Classes sociales et âge : les fractures invisibles qui déterminent votre richesse
L’analyse du patrimoine des ménages révèle d’importantes disparités selon l’âge et la catégorie socioprofessionnelle. En effet, seuls 17,2 % des ménages de moins de 30 ans sont propriétaires de leur résidence principale, contre 71,3 % chez les 70 ans et plus.
Les écarts sont tout aussi frappants selon le statut professionnel. Agriculteurs, professions libérales et cadres disposent plus souvent d’épargne retraite, d’assurance-vie ou de valeurs mobilières. Par exemple, 58,1 % des professions libérales disposent d’une épargne retraite, contre 44,8 % des exploitants agricoles, 40,6 % des cadres… et seulement 19,1 % pour l’ensemble des ménages. Ces écarts révèlent des inégalités profondes, liées aux revenus et aux parcours professionnels.
La révolution silencieuse de l’épargne française : ce qui change dans vos placements
Livrets d’épargne et assurance-vie : pourquoi les Français leur restent fidèles ?
Lorsqu’il s’agit de patrimoine financier, les ménages français privilégient très largement les livrets d’épargne. En 2024, pas moins de 86,9 % d’entre eux détiennent au moins un livret, confirmant l’attachement à ce placement sûr. Le livret A reste de loin le plus populaire (78,1 %), devant le LDDS (39,7 %) et le LEP (21,5 %).
En seconde position, l’assurance-vie séduit 41,7 % des ménages. En hausse de 15,8 points depuis 2004, l’assurance-vie confirme son attractivité, soutenue par une fiscalité avantageuse et son rôle dans la transmission du patrimoine. Les fonds en euros restent majoritaires, détenus par 26,1 % des ménages, contre 19,5 % pour les contrats multisupports. Cette préférence pour des placements sécurisés illustre une stratégie prudente, centrée sur la protection du capital.
L’épargne retraite, nouveau chouchou des Français : le boom que personne n’avait prédit
Le patrimoine des ménages français évolue, notamment du côté de l’épargne retraite. En 2024, 19,1 % des ménages possèdent un produit dédié à la préparation de la retraite. Soit une hausse notable de 2,7 points depuis 2021. Cette progression s’explique en grande partie par l’introduction des plans d’épargne retraite (PER) via la loi Pacte de 2019, qui proposent des modalités plus souples et une fiscalité attractive. Sans surprise, la détention de ce type d’épargne varie selon l’âge. Ainsi, elle culmine chez les 50-59 ans (29,5 %) avant de reculer passé 60 ans.
À l’inverse, l’épargne logement continue de perdre du terrain. En 2024, seuls 27 % des ménages disposent d’un PEL ou CEL, soit une baisse de 13,9 points par rapport à 2004. Ce recul s’inscrit dans un environnement de taux historiquement bas. Bien que ceux-ci amorcent une remontée, avec un rendement atteignant 2 % pour la première fois depuis 2008.
Comment l’immobilier façonne encore le patrimoine des ménages ?
Résidence principale : le Saint Graal patrimonial accessible à 57% des Français
En 2024, l’immobilier reste au cœur du patrimoine des ménages français. Pas moins de 61,2 % d’entre eux détiennent au moins un bien immobilier, une proportion stable depuis plusieurs années. Sans surprise, la résidence principale en constitue la pièce maîtresse : 57,2 % des ménages en sont propriétaires.
Cette part de propriétaires progresse fortement avec l’âge. Seuls 17,2 % des moins de 30 ans sont propriétaires de leur logement, contre 71,3 % chez les 70 ans et plus. Parallèlement, 20,5 % des ménages détiennent un bien autre que leur résidence principale : résidence secondaire, logement vacant ou locatif. Cette proportion a légèrement progressé entre 2021 et 2024 (+1,3 point), avec un pic chez les 50-59 ans (25,1 %). L’immobilier confirme ainsi son rôle central dans le patrimoine, souvent transmis en héritage, avec une forte valeur à la fois symbolique et économique.
Crédit immobilier : le grand pari des quadragénaires pour bâtir leur patrimoine
L’acquisition d’un bien immobilier s’accompagne souvent d’un recours au crédit, en particulier chez les ménages en début ou en milieu de vie active. En 2024, près de 30 % des ménages sont endettés pour un projet immobilier : achat de résidence principale, investissement locatif ou travaux.
Ce recours à l’emprunt varie fortement selon l’âge. Il reste limité avant 30 ans (17,2 %) et atteint son pic entre 40 et 49 ans (51,3 %). Puis, il diminue nettement après 60 ans, pour tomber à 6,1 % chez les 70 ans et plus. Durant leur vie active, les ménages empruntent pour se constituer un patrimoine. Puis, à l’approche de la retraite, ils réduisent progressivement leur endettement.
Dette des ménages : révélations sur ce que les Français doivent vraiment
Immobilier vs consommation : la bataille des crédits qui structure le patrimoine des ménages
En 2024, près de la moitié des ménages français (46,5 %) remboursent au moins un emprunt, un niveau qui reste globalement stable depuis 2015. Cette dette se répartit principalement entre crédit immobilier et prêt à la consommation, chacun concernant environ 30 % des ménages.
L’endettement à caractère professionnel, quant à lui, reste très marginal. Puisque seuls 1,5 % des ménages y sont exposés, principalement parmi les travailleurs indépendants.
L’endettement à tout âge : pourquoi même les seniors restent dans le rouge
Les comportements d’endettement varient fortement selon les étapes de la vie. Côté immobilier, les ménages empruntent majoritairement entre 30 et 49 ans, période clé pour l’achat de la résidence principale. En parallèle, les prêts à la consommation restent relativement stables jusqu’à 59 ans, touchant entre 31 % et 37 % des ménages.
Fait marquant : même après 70 ans, 14,8 % des ménages ont encore des crédits à la consommation, et 6,1 % remboursent un prêt immobilier. Cette persistance de l’endettement à un âge avancé peut traduire des choix patrimoniaux délibérés, mais aussi des contraintes financières liées à une accumulation insuffisante de capital en amont.
Ces tendances illustrent les arbitrages financiers que les ménages opèrent tout au long de leur vie, entre investissement, consommation et préservation de leur équilibre budgétaire.
Source
Cette analyse est basée sur l’étude “La détention de patrimoine des ménages en 2024” publiée par l’Insee Focus en mai 2025 (n° 354). L’enquête Histoire de vie et Patrimoine (HVP) 2023-2024 s’est déroulée entre juin 2023 et janvier 2024, en France hors Mayotte, auprès d’un échantillon de 11 940 ménages répondants. Elle est réalisée en partenariat avec la Banque de France et s’inscrit dans un cadre européen (dispositif Household Finance and Consumption Survey, HFCS). Les auteurs de cette publication sont Aurélie Casarotti, Aliette Cheptitski, Alice Foucher et Louis Le Clainche de l’Insee.
FAQ : Tout savoir sur le patrimoine des ménages français en 2024
1. Quels sont les placements financiers préférés des Français en 2024 ?
Les livrets d’épargne restent le placement n°1 avec 86,9% des ménages qui en détiennent au moins un, principalement le Livret A (78,1% des ménages). L’assurance-vie arrive en deuxième position avec 41,7% des ménages, en progression constante depuis 20 ans (+15,8 points depuis 2004). Cette préférence s’explique par la recherche de sécurité des Français, qui privilégient la garantie du capital même avec des rendements faibles, parfois inférieurs à l’inflation.
2. Pourquoi l’épargne retraite connaît-elle un tel succès ?
L’épargne retraite a bondi de 2,7 points entre 2021 et 2024, touchant désormais 19,1% des ménages. Ce boom s’explique par la création des plans d’épargne retraite (PER) avec la loi Pacte de 2019, qui offrent plus de souplesse (sortie en capital ou en rente) et une fiscalité attractive. Les 50-59 ans sont les plus concernés (29,5%), dans une logique de préparation active de leur retraite face aux incertitudes sur les pensions futures.
3. Est-il encore possible d’accéder à la propriété immobilière en France ?
Oui, mais les disparités d’âge sont importantes. Seuls 17,2% des moins de 30 ans sont propriétaires de leur résidence principale, contre 71,3% des plus de 70 ans. L’accession se fait principalement entre 30 et 49 ans, période où l’endettement immobilier culmine (51,3% des 40-49 ans). Au global, 57,2% des ménages sont propriétaires de leur résidence principale, une proportion stable qui masque des difficultés croissantes pour les jeunes générations.
4. Comment se répartit l’endettement des ménages français ?
46,5% des ménages ont au moins un crédit en cours, réparti équitablement entre immobilier (30%) et consommation (30%). L’endettement suit le cycle de vie : maximum entre 30-49 ans pour l’immobilier, puis diminution progressive. Fait surprenant : 14,8% des plus de 70 ans ont encore des crédits à la consommation, révélant parfois des difficultés financières ou des stratégies patrimoniales spécifiques chez les seniors.
5. Existe-t-il de grandes différences de patrimoine selon les catégories sociales ?
Absolument. Les inégalités sont criantes : 58,1% des professions libérales détiennent de l’épargne retraite contre 11,1% des ouvriers. Pour les valeurs mobilières, l’écart va de 2,9% pour les inactifs n’ayant jamais travaillé à 42,6% pour les professions libérales. Ces disparités reflètent les différences de revenus, mais aussi l’accès inégal à l’information financière et aux opportunités d’investissement selon le milieu socioprofessionnel.