L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) et le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) ont uni leurs forces pour créer l’Observatoire de la Qualité des Environnements Intérieurs (OQEI). Cet observatoire novateur a pour mission d’évaluer et de surveiller la qualité de l’air et des espaces intérieurs en France. Ainsi, il identifie les risques sanitaires liés à de multiples facteurs comme la pollution de l’air, les poussières, le bruit, la lumière ou encore les champs électromagnétiques. En effet, chaque individu passe en moyenne 85% de son temps dans des environnements clos. L’OQEI vise donc à mieux comprendre l’impact global de ces facteurs sur la santé. De plus, cet observatoire propose des solutions efficaces pour améliorer le bien-être des occupants des bâtiments.
Sommaire :
- L’OQEI, observatoire de référence pour améliorer la qualité des environnements intérieurs en France
- Un périmètre d’action élargi pour mieux comprendre les effets sur la santé
- L’OQEI, un centre de ressources de référence ouvert et collaboratif
- Anticiper les risques futurs dans un contexte de transitions
L’OQEI, observatoire de référence pour améliorer la qualité des environnements intérieurs en France
L’ANSES et le CSTB s’allient pour créer l’Observatoire de la Qualité des Environnements Intérieurs
OQEI est né de la collaboration entre ces deux organismes experts complémentaires. En cela, cette nouvelle structure a pour ambition de devenir un pôle de référence scientifique unique en Europe sur les enjeux de santé et de bien-être dans les bâtiments.
En moyenne, chaque personne passe 85% de son temps dans des espaces clos (logements, bureaux, écoles…). Or, de multiples paramètres biologiques, physiques et chimiques influent sur la qualité de ces environnements intérieurs. Face à ce constat, l’OQEI a donc pour mission d’évaluer et surveiller un large éventail de facteurs tels que :
- la qualité de l’air,
- les poussières,
- le bruit,
- la lumière,
- les champs électromagnétiques,
- ou encore le confort thermique dans les bâtiments publics et privés.
Comme le souligne Etienne Crépon, président du CSTB, “ Il est indispensable d’évaluer l’ensemble de ces paramètres pour maitriser les possibles pollutions néfastes pour la santé ou sources d’inconfort.” L’objectif de l’OQEI est donc d’identifier les risques pour la santé des occupants et proposer des solutions pour les réduire.
Un périmètre d’action élargi pour mieux comprendre les effets sur la santé
L’OQEI prend la suite de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI), mais avec un champ d’investigation significativement étendu. En effet, l’OQAI se concentrait uniquement sur la pollution de l’air dans les bâtiments. Désormais, l’OQEI adopte une approche globale et transversale. Il s’intéresse à l’ensemble des paramètres environnementaux intérieurs susceptibles d’affecter le confort et la santé.
Ce périmètre élargi couvre désormais : qualité de l’air, poussières, bruit, lumière naturelle et artificielle, champs électromagnétiques, confort thermique. Une approche exhaustive indispensable pour appréhender la complexité des expositions.
Benoît Vallet, directeur général de l’ANSES, explique qu’en élargissant ainsi le champ d’action, “ nous nous donnons les moyens de mieux comprendre leur impact global réel sur la santé. Ainsi, nous enrichissons notre connaissance de l’exposome. À savoir la combinaison de toutes les expositions d’un individu tout au long de sa vie, au bénéfice d’une meilleure protection de la santé de nos concitoyens.”
L’OQEI, un centre de ressources de référence ouvert et collaboratif
Pour mener à bien ses missions, l’OQEI s’appuiera sur un large réseau de partenaires scientifiques et opérationnels. Il compilera les données issues d’études existantes. Mais, cet observatoire réalisera également ses propres campagnes nationales de mesures ciblées.
Concrètement, les travaux initiaux de l’observatoire s’articuleront autour de plusieurs axes :
- La création d’un centre de ressources en ligne rassemblant notamment les précieuses données des campagnes nationales sur le logement.
- La définition d’un programme annuel de campagnes de mesures prioritaires dans les environnements intérieurs.
- L’analyse approfondie des données des précédentes campagnes comme la Campagne Nationale Logements.
- Le lancement d’une nouvelle campagne de mesures dédiée à un enjeu spécifique de qualité de l’air intérieur.
“ Nous mettrons à disposition l’ensemble de ces données et enseignements pour la communauté scientifique, les autorités publiques, les professionnels et les citoyens. Cette diffusion se fera via un site internet, des plateformes numériques publiques et des bulletins thématiques. Notre objectif est de favoriser une ouverture et un partage des connaissances.” – Benoît Vallet, directeur général de l’Anses.
Soulignons que cette approche collaborative et transparente positionne l’OQEI comme un centre de ressources scientifiques de référence unique en Europe. En effet, cette distinction découle de son périmètre et de ses missions, mais également de son approche transversale et de son engagement à rendre disponibles les résultats de ses travaux.
Anticiper les risques futurs dans un contexte de transitions
Comme le rappelle Etienne Crépon, le lancement de l’OQEI intervient dans un contexte marqué par le changement climatique, la sobriété énergétique et les évolutions sociétales. Or, ces défis de taille affectent la qualité des environnements intérieurs.
Par exemple, le changement climatique avec ses vagues de chaleur plus fréquentes met à l’épreuve le confort thermique dans les bâtiments. De même, la sobriété énergétique et ses exigences d’efficacité du bâti peuvent aussi avoir des effets sur le renouvellement de l’air. Et, par là même, sur la qualité de l’air intérieur si elle est mal conduite.
Face à ces enjeux, l’observatoire a vocation à éclairer la décision publique. Puisqu’il identifie les nouvelles problématiques qui se profilent pour la qualité des environnements intérieurs et la santé des occupants. Ainsi, en documentant finement les expositions et en évaluant les risques sanitaires associés, l’OQEI se positionnera comme un précieux outil d’aide à l’anticipation et à l’action.
En cela, il fournira aux pouvoirs publics et à l’ensemble des acteurs concernés les données probantes. C’est-à-dire, des informations nécessaires pour améliorer durablement la qualité de vie dans les espaces de vie et de travail. L’OQEI marque ainsi une étape clé pour renforcer les connaissances et le pilotage des enjeux croisés de santé, de bien-être et de performance énergétique et environnementale des bâtiments. C’est une avancée déterminante à l’heure où la qualité des environnements intérieurs s’impose comme une thématique incontournable des politiques de santé publique et de transition écologique du cadre bâti.