Les logements en France en 2024 représentent un défi majeur pour de nombreux ménages. Une étude exclusive de Wüest Partner France, société indépendante d’expertise immobilière, révèle que seuls 20 à 30% des ménages français disposent de revenus suffisants pour acquérir un logement aux prix actuels du marché. Et, cela, malgré une part stable de 58% de ménages propriétaires. En effet, les prix immobiliers ont connu une forte hausse ces dernières années, supérieure à celle des revenus. Ce qui creuse ainsi l’écart entre le rêve d’une maison ou d’un appartement et la réalité financière. Bien que certaines régions rurales restent abordables, les zones tendues comme l’Île-de-France, la côte méditerranéenne ou les Alpes concentrent des prix défiant l’ensemble des budgets médians. Cependant, des solutions existent, comme la mobilité résidentielle, pour permettre aux ménages de retrouver un peu d’oxygène immobilier.
Sommaire :
- Logements en France en 2024 : le rêve immobilier s’éloigne pour 7 Français sur 10
- Des villes à plusieurs vitesses
- Des solutions limitées face à l’inaccessibilité
Logements en France en 2024 : le rêve immobilier s’éloigne pour 7 Français sur 10
En 2024, près de 6 Français sur 10 (58%) sont propriétaires de leur résidence principale. Cependant, cette part stagne depuis une décennie, signe des difficultés rencontrées pour accéder à la propriété. Une étude de Wüest Partner France, société d’expertise immobilière, révèle qu’entre 2018 et 2022, les prix des logements anciens ont grimpé de 24%. Or, c’est bien plus que la hausse de 14% du revenu disponible des ménages sur la même période.
Logements en France en 2024 : des disparités criantes selon les régions
Si le niveau de vie médian d’un ménage (38 000€/an) lui permettrait d’acquérir un bien à 244000 €, les prix réels dépassent largement ce budget dans de nombreuses régions. Ainsi, à l’échelle nationale, il faudrait disposer de 48 000€ annuels pour s’offrir l’appartement type de 80 m2 (307 000 €) et 45000 € pour la maison de 120 m2 (291500 €).
L’accessibilité varie fortement d’un territoire à l’autre. Dans 23 départements sur 96, majoritairement autour du bassin parisien, en Savoie ou sur le littoral, les appartements sont tout simplement inabordables pour un ménage médian. C’est le cas à Paris où il faut gagner 124000 € par an, soit près de 3 fois le revenu médian local.
D’ailleurs, la situation empire pour les maisons individuelles. En effet, on observe 30 départements où les prix réels dépassent d’au moins 25% les budgets médians. Ainsi, seules quelques régions rurales comme la Creuse, les Ardennes ou les Vosges présentent encore des opportunités pour la majorité des ménages.
Des villes à plusieurs vitesses
L’analyse par ville souligne de fortes disparités au sein de certaines métropoles. Prenons Montreuil où, malgré des revenus médians modestes (35200 €/an), moins de 10% des habitants peuvent se permettre l’appartement moyen à 81000 €. En effet, on note un écart de 30% entre le prix du marché et le prix abordable.
À l’inverse, des villes comme Mulhouse (27300 € de revenu médian) ou Saint-Etienne (29700 €) restent très abordables, avec 80% des ménages en capacité d’acquérir le bien type.
Une contradiction apparente entre les chiffres nationaux et locaux
À l’échelle nationale, les données indiquent que seulement 20 à 30% des ménages français disposent des revenus suffisants pour être en mesure d’acquérir un logement. Pourtant, dans 70% des communes, les revenus médians locaux permettraient théoriquement aux ménages d’accéder à la propriété. Ce contraste entre les chiffres nationaux et locaux peut sembler paradoxal.
Cependant, cette apparente contradiction s’explique par le fait que les régions où l’accès à la propriété reste abordable pour un ménage médian sont souvent des territoires moins densément peuplés et plus ruraux. À l’inverse, dans les zones urbaines, qui abritent les bassins de population les plus importants, les prix immobiliers ont tendance à défier les budgets médians. En conséquence, l’accession à la propriété y est rendue beaucoup plus limitée. De fait, les grandes agglomérations concentrent à la fois une forte demande de logements et des marchés tendus avec des prix élevés. Par ailleurs, les niveaux de revenus y sont certes supérieurs à la moyenne nationale, mais pas suffisamment pour compenser l’envolée des prix immobiliers. Ainsi, malgré des salaires plutôt élevés, de nombreux ménages peinent à devenir propriétaires dans ces zones urbaines denses.
Le décalage provient donc de la forte hétérogénéité des niveaux de revenus et des marchés immobiliers selon la géographie.
Des solutions limitées face à l’inaccessibilité
Plusieurs facteurs expliquent ces difficultés d’accession, à commencer par la remontée brutale des taux d’intérêt en 2022-2023 qui a considérablement renchéri le coût annuel de la propriété. La pénurie de l’offre locative, l’effondrement de la construction neuve et les prix élevés dans les zones tendues ferment également la porte à de nombreux ménages.
> Consulter notre article sur : “Marché immobilier : le logement n’est pas un luxe mais un droit !”
Certains n’auront d’autre choix que d’écarter leur projet immobilier, quitte à devoir reporter leurs économies sur d’autres placements. D’autres opteront pour la mobilité résidentielle, en rejoignant des territoires plus abordables. Et, cela, même si cela implique des sacrifices en termes d’emploi ou de cadre de vie. Seule une relance massive de la construction pourrait réellement désamorcer cette crise du logement abordable.