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Baromètre des plaintes CGL : la crise du logement se confirme

Baromètre des plaintes CGL : la crise du logement se confirme

La relation entre locataires et propriétaires est au plus mal en France. C’est ce que révèle le Baromètre des plaintes CGL 2023. L’année dernière, un nombre record de 2500 plaintes ont été déposées, dont 88,5 % concernaient le secteur locatif. Cette enquête fait la lumière sur une crise du logement sans précédent. Les principales doléances ? Les retards de réparations, l’augmentation des charges locatives et les dépôts de garantie non restitués. Conséquence directe de la pénurie de l’offre locative, de l’effondrement de la construction neuve et de la hausse des taux d’intérêt. Face à ce rapport de force qui s’amplifie, la CGL plaide pour des mesures concrètes, à l’image de la création d’une caisse nationale pour la restitution des dépôts de garantie.

Une hausse inquiétante des plaintes déposées par les locataires

En 2023, le Baromètre des plaintes CGL révèle une situation alarmante. Plus de 2500 plaintes ont été déposées, dont 88,5% concernent le secteur locatif. Ce chiffre marque une augmentation de 2% par rapport à 2022. Ce contexte de tension reflète une relation de plus en plus difficile entre locataires et bailleurs.

> Consulter notre article sur : “Logement : 2800 plaintes dont 82% dans le locatif

En effet, les locataires se plaignent principalement de trois problèmes. En tête de liste, on trouve les plaintes pour “réparations et travaux”. Ensuite, les “charges locatives” et enfin le “dépôt de garantie”. Ces trois motifs montrent clairement les difficultés rencontrées par les locataires.

Une crise du logement sans précédent

La France traverse une crise du logement majeure. La pénurie de l’offre locative, l’effondrement du secteur de la construction et l’augmentation des taux d’intérêt exacerbent la situation. C’est pourquoi, en mai 2024, le gouvernement propose une nouvelle réforme du secteur HLM. Cependant, la Confédération Générale du Logement (CGL) critique cette réforme. En cela, elle souligne l’absence de solutions concrètes pour relancer la construction.

En effet, l’étau se resserre autour des locataires actuels. Certains ne peuvent accéder à la propriété, tandis que d’autres voient leurs conditions de vie locative se dégrader. Et, les problèmes récurrents incluent :

  • l’augmentation des charges,
  • des loyers impayés,
  • des cautions non restituées,
  • et des retards ou absences de travaux.

Baromètre des plaintes CGL : un appel à des mesures concrètes

Michel Fréchet, Président de la CGL, plaide pour des mesures concrètes. Il appelle à l’amélioration du quotidien des locataires, souvent incapables de se défendre. Ainsi, la relation de force entre locataires et propriétaires s’amplifie, souvent en défaveur des locataires.

“La CGL plaide pour que l’on prenne des mesures concrètes en vue d’améliorer le quotidien des locataires qui ne peuvent se défendre. Dans ce marché sous tension, le rapport de force entre locataires et propriétaires ne cesse de s’amplifier d’année en année au profit de ces derniers. ” Michel Fréchet, Président de la Confédération Générale du Logement (CGL).

Top 3 des plaintes des locataires en 2023 selon le baromètre des plaintes CGL

Réparations et travaux : une préoccupation majeure

En 2023, les réparations et travaux ont représenté 21,68% des plaintes, selon le Baromètre des plaintes CGL. Ce chiffre marque une légère baisse par rapport à 2022, où cette catégorie constituait 22,63% des plaintes. Les locataires sont souvent frustrés par l’absence de réparations et les retards de travaux.

Baromètre des plaintes CGL
En parallèle, les prix des travaux d’entretien et d’amélioration des bâtiments ont encore augmenté de 3,2% en 2023, selon une étude de l’INSEE de février 2024. Or, cette hausse des coûts décourage les propriétaires d’effectuer des améliorations nécessaires.

Charges locatives : une augmentation inquiétante

Les charges locatives représentent 12,81% des plaintes globales en 2023, contre 11,59% en 2022. Cette augmentation reflète les difficultés des locataires à faire face à la crise énergétique. En outre, les plaintes concernant le loyer ont également augmenté. Puisqu’elles passent de 5,02% en 2022 à 9,34% en 2023. Et, cette tendance pourrait se poursuivre en 2024. selon le baromètre des plaintes CGL.

Par ailleurs, un autre indicateur alarmant est l’augmentation des loyers impayés. Selon Imodirect, la part des dossiers nécessitant des relances a triplé en seulement trois ans.

Dépôt de garantie : un problème persistant

En 2023, les plaintes qui concernent le dépôt de garantie représentent 10,50% contre 13,60% en 2022. Ce qui place cette catégorie en troisième position. Ainsi, les problèmes de non-restitution ou de restitution partielle du dépôt de garantie restent fréquents. En cumulant avec les plaintes liées à l’état des lieux, ce chiffre atteint 13,78%. Souvent, les litiges concernent les factures de remise en état contestées par les locataires.

Une solution proposée par la CGL

Pour améliorer la situation, la CGL propose une solution innovante. Michel Fréchet, Président de la CGL, suggère de retirer la caution des mains des propriétaires bailleurs. Ainsi, la création d’une caisse nationale de restitution permettrait de gérer ces fonds de manière plus transparente.

Et, en cas de petits contentieux, une commission départementale pourrait être consultée. Ce qui faciliterait alors la restitution des cautions tout en désengorgeant les tribunaux. De même, cette mesure offrirait une meilleure protection aux locataires.

Conclusion

Le Baromètre des plaintes CGL de 2023 montre une augmentation des plaintes des locataires. Cette tendance est symptomatique d’un marché locatif en souffrance. À cet effet, la crise du logement en France nécessite des actions concrètes pour améliorer la situation des locataires et relancer le secteur de la construction. Sans cela, les tensions entre locataires et bailleurs continueront de s’intensifier.

Par ailleurs, le Baromètre des plaintes met en lumière les principales préoccupations des locataires. Les problèmes de réparations et travaux, de charges locatives et de dépôts de garantie demeurent au cœur des plaintes. Pour remédier à ces difficultés, des solutions concrètes comme celles proposées par la CGL sont nécessaires. L’amélioration de la transparence et de la gestion des litiges contribuerait à rétablir l’équilibre entre locataires et propriétaires.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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