Selon la FPI, le secteur de l’immobilier neuf est en pleine crise. Il sera à l’arrêt en 2023, si aucune mesure forte de soutien ou d’accompagnement n’est prise. Tous les segments de ventes du logement neuf, des propriétaires occupants aux bailleurs sociaux, sont quasiment à l’arrêt. Ce qui fait craindre une crise majeure du logement en France. La FPI a donc alerté les pouvoirs publics sur la nécessité de relancer la demande.
Logement neuf : les particuliers fortement pénalisés en fin d’année
Total des ventes de logements neufs
Selon les chiffres publiés par la FPI, la détérioration des conditions de financement et la crainte de l’inflation ont entraîné une baisse généralisée des réservations nettes au détail. Les ventes aux investisseurs particuliers ont reculé de 26% par rapport à l’année précédente. De même, celles aux propriétaires occupants ont baissé de 13,4%.
De plus, les ventes en bloc ont baissé de 36,6% par rapport à 2021. Notamment celles à destination des bailleurs sociaux. Ce qui remet en question l’atteinte de l’objectif de production de logements locatifs sociaux fixé par le gouvernement. Face à ces chiffres inquiétants, la FPI alerte les pouvoirs publics sur la nécessité de relancer la demande du logement neuf.
En effet, La FPI révèle que la chute de la demande des particuliers a contraint les promoteurs à geler le lancement commercial de leurs opérations. Les mises en vente ont ainsi baissé de 12,7% au quatrième trimestre 2022 et de 7,6% sur un an. Ainsi, le niveau de l’offre du logement neuf en 2022 reste le plus bas constaté depuis 2015.
Pour autant, les prix des logements collectifs neufs en Île-de-France et en régions sont encore à la hausse. Au 4e trimestre 2022, les prix en Île-de-France sont ainsi passés de 4 607 €/m² à 5 727 €/m², soit une hausse de +4,8%. Par ailleurs, dans les régions, la hausse est encore plus importante à +4,9%. Sur un logement de 3 pièces de 65 m², la hausse est donc de 215 €/m² en régions et de 314 €/m² en Île-de-France.
Focus sur le marché de l’immobilier neuf en Île-de-France
Les résultats du quatrième trimestre 2022 sont inquiétants pour le secteur de l’immobilier neuf en Île-de-France. En effet, les mises en vente (4 431 logements ordinaires) sont en baisse de 10% par rapport au trimestre précédent et de 1% par rapport à l’année 2021.
En Île-de-France, les autorisations de logements ont augmenté de 8,3% sur 12 mois (77 100 autorisations) à la fin du T4 2022. Mais, les mises en chantier ont baissé de 10,6% sur la même période (59 500 logements).
Par ailleurs, les réservations au détail (logements collectifs + maisons individuelles, hors ventes en bloc) reculent de 39% par rapport au T4 2021 et de 16% sur l’ensemble de l’année 2022. De plus, les réservations à investisseurs du T4 2022 (1 325 unités) ont baissé de 44%, et celles à propriétaires occupants de 36%. Enfin, le prix de vente moyen en collectif classique s’est élevé à 5 727€ le m² au T4 2022, soit une hausse de 4,8%.
Faut-il redouter une crise du logement en France ?
Selon une étude réalisée par l’ESCP Junior Conseil, les besoins de logements neufs pour les 10 prochaines années sont estimés à 450 000 par an. Ces besoins importants sont principalement dus à la poursuite des phénomènes de décohabitation. Alors que la croissance démographique (hors migration) joue un rôle mineur. Malgré un objectif de 370 000 logements construits en moyenne par an, ce déficit s’accroît inexorablement. Les 20 premières métropoles représentent à elles seules 37% de ces besoins.
Selon Pascal Boulanger, Président de la FPI France, le déficit de production de logements neufs constaté ces dernières années va encore s’accentuer avec la baisse des ventes en 2022.
“Dans ce contexte, une crise majeure du logement se profile. Ne plus construire de logement neuf bloque le parcours résidentiel de nos concitoyens. Nul ne pourra nous reprocher de ne pas avoir suffisamment alerté !” – Pascal Boulanger.
À cet égard, depuis près d’un an, la FPI s’attache à soutenir le secteur de l’immobilier. En cela, la Fédération des promoteurs immobiliers propose des mesures simples et efficaces pour répondre aux besoins des Français.
Cela inclut :
- le fléchage d’une partie de la TVA vers les maires bâtisseurs,
- la prorogation et l’amélioration du PTZ,
- une pause normative,
- un statut du bailleur particulier adapté au logement neuf,
- le maintien du Pinel.
Aujourd’hui, la FPI appelle Bruno Le Maire et Gabriel Attal à mettre en place des solutions puissantes et temporaires pour relancer l’acte d’achat immobilier. Elle se tient à leur disposition pour discuter de ces mesures et les mettre rapidement en œuvre.
