La dernière enquête nationale Logement de l’Insee dresse un panorama complet des occupants de logement en Île-de-France. Des ménages plus jeunes, des catégories socioprofessionnelles supérieures surreprésentées mais aussi une proportion non négligeable de logements surpeuplés.
Une répartition des propriétaires occupants et des locataires stable
L’Île-de-France compte 2.481.000 propriétaires, 2.464.600 locataires et 176.500 ménages logés gratuitement en 2013. Les propriétaires occupants restent les plus nombreux : 48% du total. Les ménages qui sont propriétaires du logement qu’ils occupent disposent en moyenne de logements plus vastes et plus confortables que les autres.
L’offre locative sociale progresse (17.100 par an) et l’offre locative privée se maintient (1000 par an). Au sein du parc locatif privé, les meublés sont en hausse et le secteur libre en baisse. Le parc locatif privé accueille aussi de plus en plus d’étudiants.
En 2013, le revenu moyen francilien reste supérieur de 26% au revenu moyen national
Au 1er novembre 2013, le revenu moyen des ménages franciliens atteint 4.117 € par mois, soit 26% de plus que le revenu national moyen qui se situe à 3.267€. Les salaires plus élevés en Île-de-France, conjugués à une plus forte activité des adultes composant les ménages (73% contre 64% à l’échelon national) et à la structure des catégories socioprofessionnelles (24% de cadres contre 13% à l’échelon national) expliquent ce décalage en faveur de la région capitale.
Les accédants à la propriété ont les revenus les plus élevés
Quelle que soit la localisation, les propriétaires continuent d’afficher les revenus les plus élevés. Parmi ceux-ci, les accédants à la propriété, qui comptent le plus de cadres (47% contre 24% à l’échelon régional) et de couples bi-actifs, gagnent en moyenne 5.574€ par mois, soit 35% de plus que le revenu régional moyen. Les propriétaires qui ont fini de rembourser leurs emprunts affichent pour leur part un revenu moyen de 5.332€ par mois.
La répartition des propriétaires au sein de la région montre des disparités marquées. Les écarts de revenus sont en effet très importants entre les propriétaires à Paris, où les prix de l’immobilier sont les plus élevés, et ceux du reste de la région. Le revenu des accédants de la capitale atteint 7.285€ mensuels, soit respectivement 30% et 40% de plus que celui des accédants de la petite et grande couronne.
Les revenus des locataires du secteur libre et du secteur social nettement inférieurs au revenu moyen francilien
Les locataires disposent en moyenne d’un revenu mensuel de 2.842 €, soit 31% de moins que le revenu régional moyen. Les ménages franciliens locataires dans le secteur libre (41%) ont en moyenne les revenus les plus élevés du secteur locatif avec un revenu mensuel moyen de 3.327 €. L’écart avec le revenu francilien moyen s’est régulièrement creusé, passant de -3,0% en 1984 à -19% en 2013, en raison notamment du départ de couples biactifs vers l’accession à la propriété.
Le secteur social et celui de la sous-location abritent des ménages aux revenus faibles avec respectivement 2.521€ et 2.324€ par mois, soit respectivement 39% et 44% de moins que le revenu régional moyen.
Un ménage sur cinq en dessous du seuil de bas revenu
En 2013, 1.107.100 ménages vivent en dessous du seuil de bas revenu régional. Un ménage sur cinq dispose ainsi de moins de 1294 € par mois et par unité de consommation (UC). Plus jeunes que l’ensemble des ménages franciliens, ils affichent une proportion plus élevée de familles monoparentales ou d’actifs au chômage.
Par ailleurs, 42% des ménages à bas revenus vivent dans un logement surpeuplé, contre 19% pour l’ensemble des ménages. En moyenne, le taux d’effort net de ces ménages atteint 26,8% en 2013 contre 15,3% en 1988. La généralisation des aides au logement à toutes les catégories de ménages sous la seule condition de ressources a pourtant bénéficié aux ménages pauvres, mais n’a amorti que partiellement la hausse du coût du logement.
Le rôle d’accueil des ménages pauvres dévolu au parc social se renforce. Le taux de pauvreté dans ce secteur est passé de 32% en 1988 à 40% en 2013. Dans le secteur locatif libre, où leur présence est non négligeable (23% des ménages pauvres), leur taux d’effort net est de 40,8% contre 15,2% dans le secteur social.
> Les conditions de logement en Île-de-France – Edition 2017 (synthèse)
Source : www.apur.org