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Logement

L’évolution des impayés de loyers de 2006 à 2014

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Logement : des impayés et des procédures en hausse de 2006 à 2014

Selon le rapport 2016 sur l’état du mal-logement en France réalisé par la Fondation Abbé Pierre, le coût du logement explose. Entre 2006 et 2013, le nombre de ménages en impayés de loyers ou de charges est en hausse de +2% soit 1.210.000 personnes.

 

Les impayés en loyers : Rapport 2016 par la Fondation Abbé Pierre

L’évolution des impayés, tout comme celle des loyers, n’est toutefois pas uniforme selon les territoires. En Île-de-France, par exemple, zone tendue par excellence, le nombre de ménages en situation d’impayés a bondi de 23% sur la même période.

Les chiffres du ministère de la Justice montrent une augmentation régulière des contentieux pour impayés de loyers ou défaut d’assurance. Entre 2006 et 2014, le nombre de ces procédures est passé de 132.000 à 166.000, soit une hausse de 26%.

Le nombre de ménages en difficulté a augmenté

Le nombre de ménages copropriétaires occupants résidant dans des copropriétés en difficulté s’est légèrement accru entre 2006 et 2013, de 8%, pour atteindre 1.123.000 personnes. Les copropriétés en difficulté comprennent celles qui remplissent l’un ou l’autre de trois critères : impayés de charges dans la copropriété « nombreux et importants » (+9% entre 2006 et 2013), une copropriété qui « fonctionne très mal, les prestations correspondant au fonctionnement courant ne sont pas assurées » (-11%) ou une copropriété où « les prestations essentielles sont assurées mais pas les travaux d’entretien de l’immeuble » (+17%).

Entre 2006 et 2013, le nombre de ménages propriétaires en impayés de remboursement d’emprunt ou de charges est en hausse, passent de 70.000 à 82.000 (+17%), soit 352.000 personnes.

Sur la même période, le nombre de personnes vivant en ménages considérés comme en taux d’effort excessif, c’est-à-dire subissant un taux d’effort net supérieur à 35%, leur laissant un niveau de vie résiduel, une fois les dépenses de logement payées, inférieur à 65% du seuil de pauvreté (650 euros par mois et par unité de consommation en 2013, 572 euros en 2006), a augmenté de 42%.

À 47% les ménages touchés par cette situation de précarité financière due au coût du logement sont des ménages d’une seule personne. Au-delà de ce noyau dur de personnes en taux d’effort financier excessif et à bas revenus, le nombre de ménages subissant des taux d’effort supérieurs à 35% est passé de 4.692.000 à 5.280.000 sur la même période.

Quelles en sont les causes ?

Cette dégradation très nette de la situation des ménages à bas revenus et à dépenses de logement élevées reflète deux tendances inquiétantes des années 2000 : la hausse des prix à l’achat et à la location des logements et des charges et la précarisation des couches populaires, en particulier depuis la crise économique de 2008. D’un côté, les ménages ont donc vu leur revenu moyen augmenter de 2,33% par an entre 2002 et 2013, tandis que leurs dépenses de logement s’accroissaient de 3,10%, d’après l’Enquête Nationale Logement (ENL).

Ce décalage est encore plus net pour les locataires. Sur cette même période, leurs revenus se sont accrus beaucoup moins vite (+1,15% par an en Hlm et + 1,01% dans le privé) que leurs dépenses de logement (+5,56% en Hlm, et +3% dans le privé).

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Manda R.

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