Alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 se profilent, le marché de la location meublée connaît des évolutions notables en ce début d’année. Le dernier baromètre Lodgis dresse un état des lieux contrasté entre Paris, où les JO bouleversent la mobilité professionnelle habituelle, et les grandes villes de régions qui tirent leur épingle du jeu. Malgré une légère hausse des loyers, la demande reste soutenue. Mais, elle se heurte à une pénurie de petites surfaces. Décryptage des grandes tendances du premier trimestre et des défis à relever pour loger étudiants et professionnels.
Sommaire :
- Une hausse raisonnable des loyers malgré les tensions sur le marché
- Les locataires français reviennent en force
- Location meublée à Paris : les JO 2024 rebattent les cartes de la mobilité professionnelle
- Les grandes villes de régions tirent leur épingle du jeu
- Un marché de la location meublée sous tension, mais qui reste attractif
Une hausse raisonnable des loyers malgré les tensions sur le marché
En ce début d’année 2024, le marché de la location meublée affiche une hausse contenue des loyers en France. Selon le dernier baromètre Lodgis, les loyers progressent de 2,5% à Paris et de 2,1% en moyenne dans les grandes villes de régions par rapport au 1er trimestre 2023.
Une augmentation jugée raisonnable par les professionnels, dans un contexte de pénurie avérée de petites surfaces. Face au manque de studios, les locataires se tournent vers des biens plus spacieux, avec un loyer au m² plus avantageux. Ainsi, la part des studios loués recule de 2,5 points sur un an.
Les locataires français reviennent en force
Autre enseignement de cette étude : le retour en grâce des locataires français, dont la part bondit de 7,11 points sur l’ensemble de la France. Ils représentent désormais près de la moitié des occupants de meublés à Paris (+6,5 points) et dans les autres métropoles (+11,85 points).
> Consulter notre article sur : “Location meublée traditionnelle : retour à la normale ou crise persistante ?”
Toutefois, cette hausse se fait principalement au détriment des étudiants européens. Ils sont alors pénalisés par le manque de petites surfaces abordables dans la capitale. Ainsi, leur part chute de 6,6 points sur un an, pour s’établir à 28% du total des locataires.
Location meublée à Paris : les JO 2024 rebattent les cartes de la mobilité professionnelle
À un peu plus d’un an des Jeux Olympiques, le marché parisien de la location meublée est bousculé. Principal effet : la part des professionnels en mobilité grimpe de 2,2 points sur un an. Alors que celle des étudiants recule de 1,7 point.
Ainsi, deux tendances contradictoires se dessinent. D’un côté, de nombreuses entreprises limitent les déplacements de leurs collaborateurs avant les JO, par crainte d’une flambée des prix de l’immobilier. De l’autre, l’activité des sociétés impliquées dans l’organisation de l’événement s’intensifie.
Cette dichotomie se retrouve dans la typologie des baux signés. Ceux dédiés aux mobilités professionnelles (+2,8 points) et aux sociétés (+3,6 points) progressent. À l’inverse, les baux étudiants (-2,6 points) et résidence secondaire (-3,3 points) sont en repli. Cette tendance concerne également Aix-en-Provence et Bordeaux.
Les grandes villes de régions tirent leur épingle du jeu
Loin de l’effervescence parisienne, les métropoles régionales affichent des indicateurs au vert. À Lyon, Montpellier et Toulouse, les étudiants sont les principaux bénéficiaires de la dynamique (+4,6 points), au détriment des locataires professionnels (-10,7 points). Le phénomène se matérialise par une envolée des baux résidence principale (+3,5 points) et secondaire (+3,4 points), alors que les baux mobilité chutent de 6,6 points.
Quelle que soit la ville, la durée moyenne des séjours tend à s’homogénéiser. Elle augmente légèrement à Paris (+1,8%) et diminue en régions (-1,6% en moyenne) pour atteindre un point d’équilibre.
Un marché de la location meublée sous tension, mais qui reste attractif
Malgré un contexte inédit lié aux JO 2024, la location meublée conserve de solides atouts. Si la pénurie de petites surfaces pénalise les étudiants, notamment européens, de nombreux professionnels plébiscitent cette solution d’hébergement flexible. Par ailleurs, le retour des clientèles françaises, attirées par des loyers maîtrisés, compense le tassement des mobilités étrangères.
Pour autant, le secteur de la location meublée devra relever plusieurs défis d’ici 2024. Outre l’enjeu de l’accès au logement abordable, une meilleure répartition de l’offre entre Paris et les régions devient nécessaire. Le but étant d’absorber les pics de demande liés aux JO, tout en répondant aux besoins croissants de mobilité des entreprises et des étudiants. Un objectif ambitieux, qui passera par la mobilisation de tous les acteurs.