La location meublée traditionnelle traverse une période complexe en 2023, selon le Baromètre Lodgis du 3e trimestre. À Paris, la recherche d’un studio s’étend sur six mois, témoignant d’une tension locative qui s’amplifie aussi à Bordeaux. Lodgis, en explorant six villes françaises, met en lumière les dynamiques variées du marché. Les propriétaires et locataires naviguent dans ce paysage fluctuant, où rentabilité et rotation locative apparaissent comme des balises dans la tempête du secteur immobilier.
Sommaire :
- Hausse des loyers : un défi national
- Une nouvelle vague de clientèle internationale
- Professionnels et étudiants en mobilité : des disparités régionales
- Profils de locataires : essor des étudiants en région et des baux sociétés à Paris
Préférences locatives : un changement de cap
Durée de séjour en location meublée traditionnelle : un pas vers la normalisation
Hausse des loyers : un défi national
La récente analyse de Lodgis sur la location meublée traditionnelle met en lumière une escalade prononcée des loyers sur le territoire français. En effet, ils affichent une progression de +1,09 % en Île-de-France et de +5,23 % en région. Bordeaux et Aix-en-Provence se distinguent particulièrement, subissant des hausses respectives de +10,58 % et +14,54 %.
> Consultez notre article sur : “Observatoire des loyers : état des lieux du marché locatif privé”
Toutefois, l’inflation des loyers n’est pas le seul défi à affronter sur le marché immobilier ce trimestre. Lodgis évoque une tension locative singulièrement accentuée en région, rendant la quête de location ardue pour bon nombre de Français. C’est à Bordeaux que cette tension atteint son paroxysme, se chiffrant à 4,8 fois la moyenne régionale, suivie de Toulouse et Montpellier (1,1), Aix-en-Provence (1) et Lyon (0,9).
> Consultez notre article sur : “Crise du logement : vers une décote des loyers des logements en G et F ?”
Une nouvelle vague de clientèle internationale
Ce trimestre, on observe une belle augmentation de clients professionnels venant de l’étranger dans le secteur de la location meublée traditionnelle. Par ailleurs, il y a moins de demandes de la part des Français. Ainsi, on note une baisse de 2,4 points en Île-de-France et de 3,4 points dans les autres régions, par rapport au troisième trimestre de 2022. En plus, Lodgis constate une légère montée de 2,9 points concernant les locataires venant d’autres pays d’Europe dans la région.
À retenir :
- Locataires européens : +1,04 points
- d’Amérique du Nord : +0,48 points
- d’Asie : +0,60 points
- du reste du monde : +0,68 points
En revanche, on observe une légère contraction de la part des locataires Sud-Américains, avec un retrait de 0,12 points par rapport au troisième trimestre de 2022 dans les villes d’implantation de Lodgis.
Professionnels et étudiants en mobilité : des disparités régionales
Les tendances de la location meublée traditionnelle montrent des différences entre Paris et les autres villes. À Paris, on voit plus de professionnels en déplacement. Alors qu’en région, c’est la part des locataires étudiants qui augmente, surtout à Bordeaux, Toulouse et Aix-en-Provence.
Effectivement, à Paris, les professionnels en déplacement sont plus nombreux (+ 3,09 points), au contraire des locataires étudiants qui sont moins présents (- 2,43 points), en comparant avec le troisième trimestre de 2022.
Dans les autres régions, la situation est différente. On remarque une petite augmentation de la part des étudiants (+ 1,1 points). Cette hausse est bien visible à Bordeaux (+ 6,35 points), Toulouse (+ 16,67 points) et Aix-en-Provence (+ 13,65 points).
Par contre, à Lyon, c’est le contraire. On note une baisse importante des locations étudiantes (- 13,12 points). Cela ressemble plus à ce qui se passe à Paris, avec une hausse notable des locations aux entreprises (+ 12,1 points) dans le secteur de la location meublée traditionnelle.
Profils de locataires : essor des étudiants en région et des baux sociétés à Paris
En région, on note plus de locataires étudiants. Cela se voit avec une hausse des baux étudiants (+2,27 points) en France. Par contre, Lodgis constate une baisse des baux mobilités (-0,89 points) et des baux résidences principales (-3,29 points).
En Île-de-France, c’est différent. Puisque Lodgis observe moins de baux résidences principales (-3,7 points). Mais, il y a plus de baux sociétés (+1 point) et étudiants (+2,7 points). Comparé au 3e trimestre 2022, les locataires internationaux signent plus de baux société (+3,1 points). Ils signent moins de baux étudiants (-2,4 points).
Ces changements sont dus à plus d’étudiants et de professionnels en déplacement.
Préférences locatives : un changement de cap
La préférence se déplace des studios vers des appartements plus spacieux dans la location meublée traditionnelle. En effet, Lodgis observe un changement dans les locations en France. Moins de studios sont loués (-2,06 points) au profit de biens plus grands (1 chambre et plus).
Une tendance confortée tant à Paris qu’en région, avec une appétence pour les biens d’une chambre et plus.
- 1 chambre : +0,96 points
- 2 chambres : +0,12 points
- 3 chambres : +0,98 points
Cette tendance est palpable tant à Paris qu’en région, où les tarifs au mètre carré sont plus avantageux. Ainsi, les studios et T1 sont moins loués (-0,1 points et -2,2 points). Et, les appartements de 3 chambres sont plus populaires : +2,02 points en moyenne à Lyon, Bordeaux, Aix-en-Provence, Montpellier et Toulouse. Le trimestre dernier, ces appartements étaient moins loués (-1,49 points).
À Paris, il y a plus de baux étudiants. Moins de studios sont loués, au profit des biens d’une chambre et plus. Deux raisons à cela :
- Il y a moins de studios disponibles.
- Même les étudiants cherchent des espaces plus grands, pour la colocation par exemple.
Résultat : cela crée un déséquilibre entre l’offre et la demande, surtout pour les studios.
Durée de séjour en location meublée traditionnelle : un pas vers la normalisation
En région, la durée moyenne de séjour baisse légèrement (-0,82 %). Avant, les séjours duraient plus d’un an en moyenne. C’était avant l’augmentation récente de la demande pour la location meublée traditionnelle de moyen terme. Précisons que cette tendance existait déjà à Paris.
“Ce qui sauve la location meublée traditionnelle longue durée par rapport aux autres secteurs : la rentabilité et la rotation locative. Elles permettent d’avoir des biens qui se libèrent et d’inciter les propriétaires à investir dans leur bien. Malgré tout, l’état des lieux du marché reste globalement positif. En effet, les demandes de la clientèle professionnelle internationale augmentent en Ile-de-France. De même, les demandes des étudiants augmentent dans les grandes villes de France (hors Paris). Enfin, les durées de location reviennent à la normale.” – Alexis Alban, directeur général adjoint de Lodgis.