Les résultats de la 17ème vague de l’Observatoire du Moral Immobilier piloté par le portail d’annonces Logic-Immo.com en collaboration avec TNS Sofres révèlent que le volume des intentions de vente et d’achat dans le secteur immobilier s’est fortement replié en ce mois d’octobre.
En effet, le nombre de candidats à l’accession à la propriété affiche une baisse de 20% passant ainsi de 2,5 à 2 millions de personnes ayant un projet d’acquisition sous un an, soit un plancher jamais atteint depuis la création de l’Observatoire en 2011. L’étude relève la même frilosité du côté des futurs vendeurs puisqu’ils ne sont désormais qu’1,5 million, soit un seuil similaire à celui de janvier 2012.
« Cet abandon significatif des intentions d’achat et de vente pourrait impacter défavorablement l’évolution des transactions à terme. L’arrivée du PTZ élargi annoncée par le gouvernement début novembre tombe à pic pour tenter d’inverser les tendances à compter de 2016 », explique Cyril Janin, Directeur Général de Logic-Immo.com et porte parole de l’Observatoire du Moral Immobilier.
La remontée des taux d’intérêt cet été constitue le principal fait marquant sur le marché immobilier au cours des 6 derniers mois. Aussi minime qu’elle ait pu être, cette hausse a ainsi suscité des réactions vives de la part des futurs acheteurs : décourageante pour ceux qui étaient sur le point de se lancer et stimulante pour les porteurs de projet « mûrs ».
« Depuis trois ans, le niveau historiquement bas des taux d’emprunt portait la demande immobilière. Aussi, au-delà du calcul rationnel du pouvoir d’achat immobilier, l’évolution des taux d’intérêt a pris une dimension vraiment psychologique chez les candidats à l’accession. Sans surprise, le retournement de tendance a eu un effet « massue » sur les nouveaux projets », explique Stéphanie Pécault, Responsable études chez Logic-Immo.com.
En effet, l’Observatoire du Moral Immobilier relève qu’en avril 2015, 46% des personnes en recherche depuis moins de 6 mois s’étaient décidées à acquérir un bien du fait du niveau historiquement bas des taux. En octobre 2015, ils ne sont plus que 29% à évoquer le niveau des taux comme le déclencheur de leur projet. Et pourtant, la progression des taux est très à la marge. La Banque de France rapportait pour septembre un taux effectif moyen de 2,22% sur les crédits nouveaux à l’habitat inférieur à celui d’avril 2015 : 2,34%.
Par ailleurs, l’étude Logic-Immo.com révèle que 59% des futurs acquéreurs se sont fixés un seuil au-delà duquel ils n’emprunteront pas. Cette barre psychologique est placée à un taux à 3,2%, soit un chiffre largement au dessus des 2,2% enregistrés en septembre 2015. Toutefois, plus d’un tiers (38%) des candidats à l’accession reconnaissent que la progression des taux les a incités à accélérer leur acquisition.
« On observe ainsi à quel point la psychologie a un impact déterminant sur l’acte d’achat immobilier. L’annonce de la remontée des taux a refroidi de nombreux Français qui étaient dans les prémisses d’un projet d’acquisition et qui ont eu le sentiment d’être passé à côté d’une opportunité. Toutefois, la stabilisation des taux anticipée par la plupart des réseaux de courtiers en financement et la remise en perspective du niveau actuel des taux, qui demeure extrêmement intéressant, devraient favoriser le retour de ces candidats à l’accession », souligne Stéphanie Pécault.
Interrogés sur leur perception des prix actuels et leur projection sur les mois à venir, les acquéreurs se rallient à l’avis des professionnels de l’immobilier et privilégient majoritairement (49%) le scénario d’une stabilisation des prix pour les 6 prochains mois. Toutefois, 28% des acheteurs s’attendent à une nouvelle augmentation des prix.
Si 80% des acheteurs sont prêts à faire des concessions, le principal critère sur lequel ils envisagent de faire des compromis concerne la surface du bien (47%) et éventuellement la localisation géographique (29%). Le prix du bien arrive quant à lui en 3ème position : seuls 24% se disent prêts à faire preuve de flexibilité sur ce dernier point. Sur trois ans, les prix se sont repliés de manière modérée (6%), et les acheteurs semblent se résigner face à des vendeurs qui résistent à une baisse des prix.
En cette fin d’année 2015, l’absence de biens correspondant aux attentes des acquéreurs reste le principal obstacle à la concrétisation des projets immobiliers devant une perception des prix comme étant trop élevés (55%). En effet, en octobre 2015, 72% des acquéreurs se disent sceptiques au sujet de la réalisation de leur projet par crainte de ne pas trouver le bien qui correspond à leurs attentes, soit une progression de 6 points par rapport à 2014.
Ce problème de discordance entre l’offre et la demande a des conséquences directes sur le segment des acquéreurs-revendeurs. En octobre 2014 et octobre 2015, le nombre de personnes qui achètent un bien et revendent un autre en parallèle est passé de 600.000 à 400.000. Ainsi, en un an, un tiers des acheteurs-revendeurs ont déserté le marché, la principale raison étant la difficulté croissante à vendre leur bien. D’ailleurs, la part de ceux qui décident d’acheter avant de vendre a progressé de 27% à 35% entre avril et octobre 2015.
De plus, une grande part des acheteurs non-revendeurs recherchent un bien en dessous de la barre des 200.000 euros, alors que seulement un tiers des biens vendus par les acheteurs-revendeurs se situe dans cette fourchette. « Le marché hérite des conséquences de la spirale haussière des prix. Les jeunes ménages qui entrent sur le marché n’ont pas les moyens d’acquérir les logements revendus par leurs aînés. Dans ce contexte, le nouveau prêt à taux zéro annoncé par le gouvernement arrive comme une nouvelle bouffée d’air », conclut Cyril Janin.
Source : www.Logic-Immo.com