Le Château de Maurepas est une copropriété privée rennaise de 70 logements. Elle fait figure d’exemple en matière de rénovation énergétique. Après l’installation de compteurs individuels et des travaux de rénovation énergétique, elle constate une baisse de 35 % de ses frais de chauffage.
Des travaux de rénovation énergétique pour réduire les frais de chauffage
La copropriété Château de Maurepas se situe rue de Fougères à Rennes. C’est le Cabinet Lecomte, syndic de copropriété qui en a la gestion. Par ailleurs, elle est accompagnée par l’ARMEC, une association Rennaise pour la Maîtrise de l’Énergie dans les Copropriétés et Rennes Métropole, depuis le début de son processus de rénovation énergétique. D’ailleurs, c’est à l’initiative de Gilles Quignon, leader énergétique bénévole du Conseil Syndical et membre fondateur de l’ARMEC qu’un premier audit thermique est réalisé en 2009.
En effet, cet audit évalue la consommation énergétique et classe l’immeuble en D. C’est le cas de nombreux immeubles construits dans les années 70 souvent mal isolés. Puis avec le temps l’usure des matériaux ajoute à la fragilité de l’ensemble.
Plusieurs projets sont envisagés dont un de surélévation de l’immeuble qui a finalement été abandonné. Toutefois, la réflexion continue d’être menée avec un objectif qui vise à atteindre une étiquette de niveau B. Soit une consommation maximale de 75 kwh.
Aussi, la copropriété mène plusieurs actions pour parvenir à cet objectif. Comme l’installation de compteurs individuels de chauffage, de robinets thermostatiques de radiateurs. De même, certains copropriétaires entreprennent le changement de fenêtres.
L’installation de répartiteurs de frais de chauffage
C’est finalement en 2011 qu’une majorité des copropriétaires se positionnent en faveur d’une facturation de chauffage selon la consommation réelle des logements. Et non plus selon les tantièmes. D’ailleurs, en septembre 2011, l’assemblée générale vote la pose de compteurs individuels de chauffage sur chaque radiateur.
“ Lorsque les charges de chauffage deviennent individuelles et sont indexées sur la consommation réelle de chaque foyer, on observe un changement de comportement de la part des résidents. Ils font d’autant plus attention. ” – Gilles Quignon, leader énergétique bénévole du Conseil Syndical du Château de Maurepas, membre fondateur de l’ARMEC.
Il faut dire qu’à cette époque le cabinet Lecomte, syndic de la copropriété, est l’un des précurseurs en matière de pose de répartiteurs de frais de chauffage. Car ce n’était pas encore obligatoire. C’est la loi relative à la transition énergétique du 17 août 2015, renforcée par la loi Elan qui a fait de l’individualisation des frais de chauffage, une obligation légale.
“ On est parti des répartiteurs pour arriver aujourd’hui à une rénovation énergétique complète. Cette démarche exemplaire n’est possible que si le syndic est soutenu par un conseil syndical investi.” – Pascal MAZZEGA, dirigeant du cabinet Lecomte.
En effet, cette copropriété a par la suite opté pour une rénovation énergétique globale. Celle-ci consiste à l’isolation du bâtiment par l’extérieur, le remplacement des fenêtres, le calorifugeage des tuyaux en cave, mise en place d’une VMC… Le tout pour un budget global d’environ 1,8 millions d’euros.
Quand chacun peut connaître son niveau de consommation…
Sensibilisés sur le rôle de ces appareils, fabriqués et installés par l’entreprise ista, les occupants ont été particulièrement informés des écogestes à adopter. Parmi ceux-ci, on retient le fait de bien fermer les robinets de radiateurs avant d’aérer.
Car, il est nécessaire d’aérer son logement quotidiennement entre 10 et 15 minutes. De même, il faut penser à purger les radiateurs. Vous pouvez aussi fermer les volets pendant la nuit et baisser la température en cas d’absence prolongée, etc.
“ Une analyse par logement sur 6 années (2012 à 2017) a été communiquée à tous les copropriétaires sous forme de tableau. Chacun peut connaître son niveau de consommation, les autres y figurant de façon anonyme. ” – Pascal MAZZEGA, gestionnaire de l’immeuble Château de Maurepas.
Notons que depuis fin octobre 2020, chaque résident doit désormais avoir un accès régulier à sa consommation individuelle d’énergie. Que ce soit pour le chauffage, mais aussi la climatisation et l’eau chaude sanitaire. Bien sûr, cela n’est obligatoire que lorsque son logement se situe dans un immeuble équipé d’une installation centrale de chauffage.
Cette évolution de la législation ainsi que celle des technologies, permettent désormais de relever les consommations en télé-relève. Ainsi, l’occupant va pouvoir suivre ses consommations à minima semestriellement avant de passer en 2022 en mensuel. De fait, on pourra même déterminer la consommation de chauffage pièce par pièce et définir des niveaux d’alertes pour ne pas dépasser un certain budget.
“ Le copropriétaire devient acteur et responsable de sa consommation. En effet, cette connaissance plus précise permet d’éviter des dépassements de budgets et de réduire considérablement sa facture d’énergie.” – Stéphane MANGET – responsable des ventes régional Grand Ouest, ista.
Le rôle moteur du conseil syndical
Les charges de chauffage correspondent à environ à 25% de l’ensemble des charges d’un appartement en copropriété. C’est loin d’être négligeable sur le budget des copropriétaires ! C’est pourquoi, il est important que les frais de chauffage soient répartis selon la consommation réelle de l’immeuble.
“ Chaque année, le conseil syndical adresse une petite note aux occupants de l’immeuble pour leur signaler le début de la période de chauffe. Et surtout leur rappeler l’existence des répartiteurs. On observe un effet immédiat en termes de baisse de consommation d’énergie.” – Gilles Quignon, membre du conseil syndical.
En effet, il est important de le rappeler régulièrement. Car au bout d’un an ou deux ans la plupart des occupants n’y font plus attention.
De 15 à 25 % d’économies de frais de chauffage en moyenne !
À ce sujet, l’Ademe a réalisé une étude statistique, en 2018, sur plus de 4000 logements. Celle-ci, a montré que les évolutions de consommations d’énergie avant/ après l’individualisation des frais de chauffage se situent en moyenne autour de -15 %. Toutefois, les évolutions médianes vont de -9 % à -25 % d’économies réalisées.
“ De toute évidence, les répartiteurs de frais de chauffage permettent de mettre en place une action corrective sur un modèle d’utilisation et de fonctionnement. Cette démarche responsabilise les occupants avec une forte incidence sur leur consommation. ” – Stéphane MANGET.
Aussi, dans la copropriété Château de Maurepas, après l’installation de compteurs individuels et la réalisation de travaux de rénovation énergétique, le conseil syndical constate une baisse de 35% de la consommation d’énergie. De sorte que les charges en coût global sont restées au même niveau qu’en 2009 !
“ En 2009, on avait une facture de chauffage qui s’élevaient à 34 000 €. Depuis 2012, on se situe entre 20 000€ et 28 000€ selon la météo. On est donc passé de 26 % à 15 % du budget de la copropriété ! ” – Gilles Quignon.
Même si parfois la pose de répartiteur fait encore débat, les résultats sont bien présents, cela fonctionne ! Rappelons que le coût moyen annuel est d’environ 30 € à 40 € l’année par logement. En rapport à l’incidence sur la baisse de consommation, cela reste très avantageux. Toutefois, il ne faut pas oublier par la suite de réguler les températures au moyen des robinets thermostatiques.
En conclusion
Certes, en matière de répartiteurs, la copropriété doit être accompagnée pour la mise en place. Enfin, plus globalement, il est conseillé d’envisager la rénovation énergétique avec une vision globale des travaux à réaliser. Toutefois, quelle que soit la taille de la copropriété et l’ampleur du projet, il est important de ramener financièrement le projet à une dimension individuelle.
“ Lorsque l’on évoque un budget de travaux d’1,8 millions, les copropriétaires prennent peur. Mais si l’on s’en tient au coût individuel auquel viennent se déduire les aides et subventions, on obtient un reste à charge qui devient perceptible pour l’individu. C’est en cela que la maitrise financière est indispensable. ” – Pascal MAZZEGA.
Pour en savoir plus sur la société ista
Issu du groupe Schlumberger, ista international est aujourd’hui le N°1 mondial du comptage et de l’individualisation des consommations d’eau et d’énergie en habitat collectif. Outre l’individualisation et le comptage, ista propose des solutions de diagnostic (détections de fumée, sondes de température et d’humidité), ainsi que la robinetterie.
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