Les simulations des climatologues prévoient de fortes chaleurs pour les étés des 30 prochaines années. Ainsi, les régions les plus touchées seront l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté et l’Occitanie. Ces journées et nuits anormalement chaudes fragilisent les plus vulnérables et les personnes âgées. En effet, ce phénomène touchera particulièrement les ménages les plus modestes dont les logements sont souvent mal isolés.
Des prévisions de fortes chaleurs pour les étés à venir
Les journées et les nuits anormalement chaudes vont se multiplier d’ici 2050 lors des mois de juin, juillet et août. Ainsi, on estime que 80 % de la population subira de 15 à 30 journées particulièrement chaudes en été. D’ailleurs, il en sera de même pour les températures nocturnes qui seront anormales plus de 19 nuits sur certains territoires.
En effet, c’est la répétition de ce phénomène qui constitue un risque pour la santé. On parle alors de canicule quand les nuits sont aussi chaudes que les journées. Puisque ce sont les baisses nocturnes de température qui permettent aux organismes de mieux supporter les fortes chaleurs le jour.
Source : Météo-France, Drias 2020
Ces anomalies de chaleur seront fréquentes sur l’ensemble du territoire métropolitain à l’exception des littoraux. Et, cela va se ressentir dans les territoires suivants :
- plaine d’Île-de-France,
- Centre-Val de Loire,
- Pays de la Loire,
- une large partie de la Nouvelle-Aquitaine.
Ainsi, on pourra s’attendre à 16 ou 20 journées anormalement chaudes, contre moins de 15 avant 2005. Sur les littoraux, les anomalies de chaleur seront moins fréquentes. Toutefois, elles se multiplieront dans les trois décennies à venir. Par ailleurs, le littoral méditerranéen subira des nuits tropicales bien plus fréquemment que les autres littoraux.
9,3 millions de personnes seront exposées aux anomalies de fortes chaleurs
Actuellement, 14 % de la population de France métropolitaine, soit un habitant sur sept réside dans les territoires visés par la canicule. Plus précisément, voici la répartition selon les territoires visés :
- 68 % des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes ;
- 47 % en Bourgogne-Franche-Comté ;
- 20 % des habitants d’Occitanie ;
- 14 % dans le Grand Est (Aube et Vosges) ;
- 13 % en Nouvelle-Aquitaine (Creuse, Corrèze et Haute-Vienne).
En somme, près des deux tiers de la population de France métropolitaine (65 %) résident au sein des territoires où l’on comptera de 16 à 20 journées anormalement chaudes. Ainsi, presque tous les habitants d’Île-de-France et du Centre-Val de Loire résident actuellement dans l’un de ces territoires.
Par ailleurs, la situation est encore plus délicate dans les espaces les plus densément peuplés. En effet, les îlots de chaleur urbains et leurs effets viendront aggraver celui des fortes chaleurs.
Quelle est la tranche de la population la plus vulnérable ?
Les personnes âgées sont un peu plus exposées que le reste de la population. Elles représentent 16 % de la population qui résident dans les territoires les plus exposés en journée. Heureusement, les seniors sont aussi en surreprésentation sur le littoral (23 %), une zone moins visée par les anomalies de chaleur.
Sources : Météo-France, Drias 2020 ; Insee, Fidéli 2019
De même, les jeunes enfants, peu autonomes, sont particulièrement vulnérables lors de ces fortes chaleurs. Ils sont environ 13 % (moins de 6 ans) à vivre dans ces mêmes territoires.
Notons que les personnes les plus modestes sont aussi davantage vulnérables face aux fortes chaleurs. Cela est la conséquence de leurs conditions de logement. Ainsi, la mauvaise isolation des logements induit une faible performance énergétique. Or, les ménages modestes ne sont pas nombreux à pouvoir engager des travaux de rénovation énergétique. Ces ménages modestes représentent 13 % de la population à vivre dans ces territoires parmi les plus exposés aux chaleurs inhabituelles en journée.
Enfin, certains professionnels travaillant en extérieur sont plus exposés à la chaleur. En premier lieu, on pense aux emplois dans la construction et l’agriculture. Dans les trois régions les plus exposées aux journées anormalement chaudes, près de 462 000 emplois relèvent de la construction en 2020 et près de 193 000 personnes travaillent dans l’agriculture.
Les fortes chaleurs augmentent les risques sanitaires
Ces fortes chaleurs induisent des risques sanitaires qui peuvent s’avérer très graves. On se rappelle encore les effets dévastateurs de la canicule d’août 2023. Ainsi, on avait estimé 15 000 décès. Désormais, un plan national canicule est instauré avec une surveillance régulière des périodes de fortes chaleurs. D’ailleurs, il entraine un dispositif d’alerte canicule et santé afin d’identifier les prochaines vagues de chaleur.
Malgré cette vigilance accrue, les vagues de chaleur continuent d’entraîner une hausse des décès. Toutefois, l’ampleur du phénomène est fortement réduite grâce aux mesures de prévention. Désormais, il est possible de limiter les conséquences sanitaires de fortes chaleurs. Ainsi, on déplore 1300 décès de personnes de 75 ans ou plus survenus lors des deux vagues de chaleur de l’été 2019.