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Impôts & Taxes

Fiscalité maintenance chauffage : le PLF 2025 menace-t-il le pouvoir d’achat des Français ?

Fiscalité maintenance chauffage : le PLF 2025 menace-t-il le pouvoir d’achat des Français ?

Le projet de loi de finances 2025 soulève un débat sur la fiscalité de la maintenance chauffage en France. Face aux défis budgétaires, le gouvernement de Monsieur Barnier propose des mesures fiscales impactant directement 3,4 millions de foyers. Le SYNASAV, porte-parole des experts en maintenance, s’inquiète. Maintien de la TVA réduite pour l’entretien, mais augmentation pour le remplacement des chaudières. Quelles sont les conséquences pour les consommateurs ? Entre transition énergétique et pouvoir d’achat, l’équation s’avère complexe. Décryptage des enjeux et des solutions proposées pour concilier impératifs écologiques et réalités économiques des Français.

Sommaire :

Les enjeux de la fiscalité maintenance chauffage dans le PLF 2025

Une TVA réduite maintenue pour l’entretien des chaudières

Le PLF 2025 conserve la TVA à 5,5% pour la maintenance et le dépannage des chaudières. Cette décision soulage le SYNASAV et les professionnels du secteur.

Comme l’affirme le communiqué : “Le SYNASAV, et les dirigeants des entreprises de maintenance en génie climatique qu’il représente, ne peuvent que se satisfaire d’avoir été entendus, écoutés et compris sur l’importance de soutenir l’acte d’entretien et le dépannage des chaudières en leur maintenant une TVA réduite à 5,5%.”

En effet, la fiscalité maintenance chauffage à taux réduit encourage les consommateurs à entretenir régulièrement leurs équipements. Résultat : des performances maintenues, une consommation maîtrisée et une amélioration de la longévité des générateurs. Et, cela contribue ainsi à l’atteinte des objectifs de décarbonation du chauffage de 2030 et de 2050.

Le dilemme du remplacement des chaudières

Contrairement à l’entretien, le remplacement des chaudières pourrait voir sa TVA passer à 20%. Or, cette augmentation de la fiscalité maintenance chauffage inquiète le secteur.

Le SYNASAV souligne l’importance d’une transition progressive : “Le propos n’est pas de sanctuariser la chaudière, mais de permettre à chacun de progresser à son rythme et en fonction de ses ressources financières.”

À cet effet, l’organisation met en avant un argument concret. En effet, remplacer une ancienne chaudière basse température par un modèle Très Haute Performance Énergétique (THPE) permet jusqu’à 30% d’économies de consommation, obtenues en une seule demi-journée de travaux. Mais, avec une TVA à 20%, cette option deviendrait moins attractive.

L’impact sur les 3,4 millions de foyers en appartement

La fiscalité maintenance chauffage touche particulièrement les 3,4 millions de foyers en appartement chauffés au gaz. Voici la répartition des logements chauffés au gaz en France :

Fiscalité maintenance chauffage

Le SYNASAV souligne : “Si l’on peut théoriquement envisager une alternative à la chaudière dans les maisons, ce n’est malheureusement pas le cas en appartement.”

Le remplacement d’une chaudière implique des coûts importants :

L'impact sur les 3,4 millions de foyers en appartement
Avec la nouvelle TVA, le coût pour un appartement pourrait augmenter de près de 550 €. Le SYNASAV dénonce une injustice fiscale pour ces foyers : “On peut s’interroger sur la justice fiscale annoncée dans le PLF, alors que l’INjustice fiscale pèsera dans les faits sur ces 3,4 millions de foyers.”

Les conséquences sur le pouvoir d’achat et la transition énergétique

Le lien entre fiscalité maintenance chauffage et pouvoir d’achat

L’Observatoire SYNASAV – BVA de juin 2024 du chauffage et de la climatisation en France révèle des chiffres alarmants :

Le lien entre fiscalité maintenance chauffage et pouvoir d'achat

Le SYNASAV met en garde : “De la fragilité économique à la précarité énergétique, il n’y a qu’un pas que nous nous devons de refuser de franchir.”

La transition énergétique en question

Le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de se conformer aux directives européennes sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD).

Cependant, le SYNASAV s’interroge sur la pertinence d’une TVA à 20% pour les chaudières : “L’argument de la ‘Mise en conformité de la TVA sur les chaudières à gaz‘ au regard de la directive sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD) serait éventuellement entendable sur une assiette à 10% […] mais pas à 20%.”

L’organisation souligne également l’importance de considérer les avancées dans les énergies renouvelables, citant l’ADEME sur la méthanisation.

Vers une discrimination fiscale indirecte ?

Par ailleurs, le SYNASAV craint que cette nouvelle fiscalité maintenance chauffage ne crée une forme de discrimination fiscale indirecte.

Ainsi, l’organisation déclare : “Nous nous opposons à cette forme de discrimination fiscale indirecte. Il faut maintenir la TVA à 5,5% pour le remplacement de chaudière et en particulier à chaque fois que techniquement ou juridiquement il n’y a pas d’alternative viable pour le consommateur.”

Les propositions et actions du SYNASAV

Plaidoyer pour une fiscalité maintenance chauffage équitable

Le SYNASAV et l’ensemble de ses administrateurs sont mobilisés pour faire entendre leur position auprès du premier Ministre, des membres de son gouvernement, et des représentants des services de l’État. L’organisation défend une fiscalité maintenance chauffage qui ne pénalise pas les consommateurs et ne freine pas la transition énergétique.

Concertation avec les acteurs du secteur

Face aux enjeux de la fiscalité maintenance chauffage, le SYNASAV engage un dialogue élargi. Ainsi, : une concertation avec les associations de consommateurs est engagée. L’objectif est de trouver un équilibre entre les impératifs budgétaires de l’État, les besoins des consommateurs et les objectifs environnementaux.

Appel à une réflexion sur l’avenir énergétique

De plus, le SYNASAV invite à une réflexion plus large sur l’avenir énergétique du pays, notamment en considérant le développement du biométhane et du biofioul. L’organisation rappelle que des rencontres avec des parlementaires des deux assemblées sont en cours. Désormais, la PLF 2025 demeure entre les mains du législateur qui aura le dernier mot !

En conclusion, la fiscalité maintenance chauffage proposée dans le PLF 2025 soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre transition énergétique et pouvoir d’achat des Français. En cela, le SYNASAV appelle à une approche plus nuancée. Il faut considérer les réalités techniques et économiques des différents types de logements. L’enjeu est de taille : assurer une transition énergétique juste et efficace, sans compromettre le budget des ménages les plus vulnérables.

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Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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