La Fédération des ascenseurs constitue un acteur majeur dans le domaine de la mobilité verticale. L’évolution des villes telles que nous les connaissons aujourd’hui est intimement liée à l’existence des ascenseurs. En France, le parc d’ascenseurs s’élève à 650 000 appareils, dont 25% ont plus de 40 ans. Cette donnée met en exergue la nécessité urgente de la rénovation, un aspect que la Fédération des ascenseurs prend très au sérieux. Rappelons qu’en France, la maintenance est une obligation pour tout propriétaire, garantissant ainsi un niveau de sécurité.
Sommaire :
- La Fédération des ascenseurs : un regroupement stratégique
- Évolution du marché : entre neuf et rénovation
- L’engagement éco-responsable de la Fédération des Ascenseurs
- MaPrimeRénov’ et la rénovation des ascenseurs : une synergie à explorer
- Virage Low-Tech : l’ascenseur redessiné pour un avenir durable
La Fédération des ascenseurs : un regroupement stratégique
La Fédération des ascenseurs regroupe une multitude de professionnels œuvrant dans le secteur de la mobilité verticale. Elle offre une structure fédérative pour :
- Les professionnels industriels
- Les systèmes de maintenance des ascenseurs
- Les ponts de charge
- Les élévateurs destinés à la mobilité des personnes dans les habitations
- Les escaliers mécaniques
Avec 182 membres actifs, elle représente environ 250 entreprises de maintenance en France. Ainsi, en France, l’industrie de l’ascenseur représente un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros et emploie 17 000 personnes. Malgré sa modestie apparente, cette fédération a une histoire de 103 ans, elle illustre donc son rôle essentiel dans le développement urbain.
> Consultez notre article sur : “Ascensoristes : découvrez les chiffres 2022 du marché de l’ascenseur”
L’évolution des villes telles que nous les connaissons aujourd’hui est intimement liée à l’existence des ascenseurs. En France, le parc d’ascenseurs s’élève à 650 000 appareils, dont 25% ont plus de 40 ans. Cette donnée met en exergue la nécessité urgente de la rénovation, un aspect que la Fédération des ascenseurs prend très au sérieux.
De fait, la rénovation et la maintenance sont des éléments indispensables pour assurer la sécurité et la fiabilité des ascenseurs. Rappelons qu’en France, la maintenance est une obligation pour tout propriétaire, garantissant ainsi un niveau de sécurité maximal.
Évolution du marché : entre neuf et rénovation
Le marché des ascenseurs en France est en constante évolution. En 2022, le marché du neuf a connu une baisse de 15% par rapport à 2021, avec environ 9 000 ascenseurs neufs.
Cette baisse est attribuée en partie aux effets de la pandémie de COVID-19. Mais, une tendance à la baisse est observable depuis 2017-2018, avec une accélération récente. Les facteurs sont bien connus : diminution des demandes de permis de construire, baisse des démarrages de logements, entre autres.
Parallèlement, le marché de la rénovation connaît une hausse significative, dans des proportions quasi identiques.
“ Nous sommes bien sûr enthousiasmés lorsque le marché est florissant et que les ventes d’ascenseurs augmentent. Cela permet, évidemment, de réduire les coûts de revient grâce aux effets de levier industriels. Toutefois, l’enjeu ne réside pas dans le neuf, mais bien dans le parc existant.” – Philippe Boué, Président de la Fédération des Ascenseurs.
Les données sur la modernisation révèlent qu’en moyenne, la fréquence de modernisation d’un ascenseur est de 82 à 83 ans. Dès lors, il est évident que la réflexion sur la modernisation devient pertinente après environ 30 à 40 ans d’exploitation. Certes, cet intervalle doit être revu à la baisse pour assurer une meilleure sécurité.
> Consultez notre article sur : “Typologies des ascenseurs et systèmes de sécurité en copropriété”
Par ailleurs, la Fédération des ascenseurs est interpellée pour contribuer à la formation et au recrutement dans le secteur. Ainsi, elle fait preuve d’une collaboration potentielle entre les pouvoirs publics et les acteurs privés pour améliorer la situation des ascenseurs en France.
L’engagement éco-responsable de la Fédération des Ascenseurs
Dans un monde en pleine transition écologique, la Fédération des ascenseurs se positionne comme un acteur engagé vers un développement durable. La rénovation des installations existantes et l’adoption de technologies plus propres sont au cœur des préoccupations. Quels sont les enjeux environnementaux associés au secteur de l’ascenseur en France ?
La construction est souvent pointée du doigt pour son empreinte carbone considérable, représentant près de 35% des émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, rappelons que ce secteur est indispensable pour fournir des logements et des infrastructures essentielles.
Servant le secteur de la construction, la fédération des ascenseurs a un rôle à jouer dans la réduction de l’empreinte carbone. Notamment via la rénovation des installations existantes et l’optimisation de l’écosystème de maintenance.
Initiatives vertes : les actions concrètes de la Fédération des Ascenseurs
La Fédération des ascenseurs s’investit activement dans des démarches de décarbonation. Elle se structure autour de deux groupes principaux :
- Les cinq majors industriels : Kone, Otis, Schindler, TK et Orona, qui mènent des initiatives de décarbonation à l’échelle de leurs groupes.
- L’écosystème des PME : Actives dans divers domaines tels que l’électrification des véhicules et le recyclage des pièces de rechange.
Ce cadre structuré permet de mener des actions concrètes pour réduire l’empreinte écologique du secteur.
Efficacité énergétique : l’ascenseur, un modèle de sobriété ?
Les ascenseurs sont conçus pour être relativement sobres en énergie, grâce notamment à l’utilisation d’un système de contrepoids. D’ailleurs, la consommation énergétique d’un ascenseur est souvent comparée à celle d’un lave-vaisselle dans un bâtiment de sept étages. Ce qui représente seulement 3 à 5% de la consommation énergétique totale du bâtiment.
Pour autant, il ne faut pas négliger les économies que l’on peut réaliser. Par exemple, en rénovant un ascenseur vieux de 40 ans avec des moteurs modernes et des technologies plus récentes et légères, on peut réaliser une économie d’énergie de 65% !
“ Réduire la consommation énergétique de 65% sur un appareil qui représente 3 à 5% de la consommation du bâtiment, cela se traduit concrètement par une réduction de 2 à 3% de l’énergie consommée par le bâtiment, ce qui n’est pas négligeable.” – Philippe Boué.
La Fédération des ascenseurs prône donc la modernisation des installations existantes comme un levier efficace pour réduire l’impact énergétique des bâtiments.
Projection future : la route vers un secteur plus vert
La transition vers une industrie des ascenseurs plus respectueuse de l’environnement est un parcours jalonné d’innovations technologiques et d’engagements collectifs. En cela, la Fédération des ascenseurs se positionne comme un acteur clé dans cette démarche. Elle prône la rénovation et le développement de technologies plus propres.
C’est pourquoi, la Fédération souhaite poursuivre son engagement pour promouvoir des pratiques plus durables et accompagner ses membres dans cette transition écologique.
MaPrimeRénov’ et la rénovation des ascenseurs : une synergie à explorer
MaPrimeRénov’ est une aide financière destinée à encourager les travaux de rénovation énergétique dans les logements. Toutefois, son application aux travaux communs dans les copropriétés, notamment la rénovation des ascenseurs, demeure un sujet de débat. En effet, la Fédération des ascenseurs plaide pour une extension de cette aide afin d’inciter à la modernisation des installations d’ascenseurs.
Actuellement, la MaPrimeRénov’ est principalement axée sur la rénovation énergétique des logements. Elle ne couvre pas les lots communs dans les copropriétés, laissant ainsi la rénovation des ascenseurs en dehors de son champ d’application.
L’impact énergétique des ascenseurs : un poids non négligeable
Les ascenseurs contribuent à la consommation énergétique des bâtiments. Une rénovation énergétique peut entrainer une réduction de 65% de la consommation énergétique d’un ascenseur.
Ce qui n’est pas négligeable à l’échelle de la nation. Surtout quand on sait qu’il y a 650000 ascenseurs en France. En cela, la consommation énergétique globale des ascenseurs en France a été comparée à celle d’une ville comme Bordeaux ou Strasbourg.
Vers une réflexion plus globale sur la rénovation énergétique
La Fédération des ascenseurs souligne l’importance de considérer les lots communs dans les copropriétés pour une rénovation énergétique globale. À cet effet, la prime pourrait servir de levier financier pour encourager les copropriétés à entreprendre la rénovation des ascenseurs.
> Consultez notre article sur : “Maintenance des ascenseurs : à quelle entreprise confier l’entretien ?”
L’idée sous-jacente est de mener une réflexion plus globale sur la rénovation énergétique, en y intégrant tous les éléments constitutifs des bâtiments, y compris les ascenseurs. Ainsi, chaque propriétaire pourrait bénéficier des avantages énergétiques et financiers d’une telle extension de la prime.
La Fédération des ascenseurs appelle donc à une révision des critères d’attribution de MaPrimeRénov’, pour inclure la rénovation des installations d’ascenseur. Ce serait alors une manière plus significative de contribuer à l’effort collectif de réduction de l’empreinte énergétique. Mais, bien que la demande d’inclure la rénovation des ascenseurs ait été formulée, elle n’a pas été accueillie favorablement jusqu’à présent.
Virage Low-Tech : l’ascenseur redessiné pour un avenir durable
L’ère actuelle, dominée par les avancées technologiques, présente un paradoxe. D’une part, elle promet d’améliorer notre quotidien, et d’autre part, elle contribue à l’aggravation de la crise climatique. La Fédération des ascenseurs met en lumière l’importance d’une transition vers le low-tech dans le domaine des ascenseurs.
Le high-tech a longtemps été synonyme de progrès et d’innovation. Cependant, face aux défis climatiques actuels, un regard critique sur cette approche est nécessaire. Or, la prise de conscience varie d’un individu à l’autre, certains ont anticipé les limites du high-tech bien avant d’autres. De fait, un changement de paradigme pourrait nécessiter une révision des normes en vigueur.
Le concept de low-tech vise à simplifier la technologie, réduire l’empreinte carbone et favoriser la durabilité. Ainsi, la standardisation du design permet de réduire le nombre de pièces produites, ce qui est bénéfique pour l’empreinte carbone. Par ailleurs, les architectes jouent un rôle important dans la réduction de l’empreinte carbone des bâtiments en optant pour des designs plus sobres et standardisés.
Défi de la standardisation : réduire l’impact sans sacrifier l’innovation
La standardisation peut entraîner une réduction significative de l’empreinte carbone, mais elle pose aussi des défis.
- Exigences spécifiques des clients. Les demandes spécifiques des clients nécessitent souvent des pièces uniques, augmentant ainsi l’empreinte carbone.
- Différences régionales. Les différences régionales en matière de design et de spécifications peuvent compliquer la standardisation.
L’engagement des architectes : un maillon essentiel
Les architectes ont la responsabilité de concevoir des bâtiments sobres tout en restant esthétiquement plaisants. Il est préférable de ne pas utiliser de matériaux trop lourds. Par exemple, en évitant l’utilisation de sols en granite dans les cabines d’ascenseurs pour réduire le poids et l’empreinte carbone. De fait, les jeunes générations d’architectes seront plus sensibilisées aux enjeux climatiques et contribueront certainement à une approche plus durable.
Malgré le virage vers le low-tech, il est essentiel de continuer à récompenser et encourager l’innovation. Surtout lorsque celle-ci contribue à la réduction de l’empreinte carbone. En cela, la transition vers le low-tech dans l’industrie des ascenseurs est un pas vers un avenir plus durable. De toute évidence, la Fédération des ascenseurs et les architectes ont un rôle crucial à jouer dans la promotion et la mise en œuvre de solutions plus sobres et respectueuses de l’environnement.
“ Il n’y a pas de villes sans ascenseurs, et il n’y a pas d’ascenseurs sans ascensoristes. La ville de demain, qui se construit déjà aujourd’hui, doit prendre en compte tous les besoins de mobilité et d’accessibilité pour répondre aux défis démographiques, structurels et sociaux. Attractivité des territoires, décarbonation des équipements, revitalisation des cœurs de villes et formation aux métiers d’avenir. Les ascensoristes et élévatoristes sont au carrefour de ces enjeux structurants pour la population et pour les collectivités. Les Trophées de l’Ascenseur sont des exemples concrets et opérationnels de ce que l’inclusion verticale peut apporter de mieux au quotidien !” – Philippe Boué, Président de la Fédération des Ascenseurs.