Les TPE du bâtiment traversent une baisse d’activité inquiétante pour le second trimestre consécutif, avec un recul de -1%. La CAPEB appelle à des mesures gouvernementales qui tardent à venir. En effet, la construction neuve chute de -3% tandis que l’entretien-amélioration stagne. La croissance des travaux de performance énergétique ralentit également. Puisqu’elle recule de -0,5 point ce trimestre, exacerbant les craintes pour la stabilité des TPE du bâtiment sans intervention rapide.
Sommaire :
- Construction neuve : une quête d’adaptation pour les TPE du Bâtiment
- Impact sur le marché des logements anciens
- Maintien de l’activité dans l’entretien
Recul inattendu des améliorations énergétiques - Généralisation du ralentissement : un phénomène national
Tensions trésorières : les TPE du Bâtiment en quête de respirations financières
Premier recul de l’emploi : un signal d’alarme
Appel à l’action : redynamisation du marché de la rénovation énergétique face aux défis actuels
Construction neuve : une quête d’adaptation pour les TPE du Bâtiment
Le secteur de la construction neuve, où les TPE du Bâtiment occupent une place significative, traverse une période orageuse. Les chiffres sont révélateurs. Puisque la baisse du volume d’activité s’accentue, passant de -1,5 % au deuxième trimestre 2023 à -3 %.
Cette chute s’explique en partie par le recul notable des permis de construire et des mises en chantier. Sur une année glissante se terminant fin août 2023, ces indicateurs clés affichaient des baisses respectives de 28 % et 16 %, en comparaison avec la même période en 2022.
Impact sur le marché des logements anciens
En parallèle, une tendance à la baisse continue se manifeste sur le marché des logements anciens. En juillet 2023, le niveau des ventes était inférieur de 15 % par rapport à l’an dernier à la même date. Or, cette baisse coïncide avec un durcissement de l’accès au crédit, exacerbé par les contraintes budgétaires des ménages. De fait, les artisans et TPE du Bâtiment qui opèrent dans la rénovation peuvent également ressentir l’impact de cette dynamique.
Répercussions sur le marché de la location
Les contraintes financières rencontrées par les ménages ne se limitent pas à l’achat de propriétés. Elles se reflètent aussi sur le marché de la location. En cela, la transmission des tensions depuis le marché des ventes vers celui de la location est un phénomène qui requiert l’attention. Car, les entreprises artisanales du bâtiment engagées dans des projets de rénovation locative pourraient être confrontées à des défis croissants si cette tendance perdure.
Maintien de l’activité dans l’entretien
Malgré la tempête, l’activité des TPE du Bâtiment sur les marchés de la rénovation reste stable. Bien que le volume soit encore correct, on observe une diminution progressive de trimestre en trimestre. Cette tendance met en lumière la résilience des entreprises du bâtiment dans le secteur de l’entretien et de la rénovation.
Recul inattendu des améliorations énergétiques
Contre toute attente, le 3ème trimestre voit les travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements en recul. Il affiche une croissance de +1,5 %, contre +2 % au deuxième trimestre 2023 en glissement annuel.
Par ailleurs, le gouvernement place la transition énergétique au rang des priorités nationales. À cet effet, il alloue des financements substantiels pour encourager les rénovations. Cependant, les chiffres dévoilent une réalité préoccupante. En effet, les TPE du Bâtiment, acteurs majeurs dans ce secteur, se trouvent face à une réalité de marché qui contraste nettement avec les aspirations gouvernementales.
- Données Chiffrées : croissance de +1,5 % contre +2 % au trimestre précédent.
Engagement gouvernemental en faveur de la transition énergétique.
La CAPEB, depuis plusieurs mois, met en lumière la complexité du dispositif actuel. Les règles fluctuantes pour l’accès aux aides dissuadent tant les particuliers que les artisans du Bâtiment de s’engager dans ce marché pourtant crucial.
Propositions ignorées : une déception pour les TPE du Bâtiment
Les propositions de la CAPEB, visant à encourager les groupements d’entreprises et faciliter les parcours de travaux, n’ont pas été retenues. Au lieu de cela, les pouvoirs publics semblent orienter leur choix. Puisqu’ils privilégient une rénovation globale. Or, cette orientation favorise les grandes entreprises au détriment des TPE du Bâtiment. Ces dernières constituent pourtant 97 % des entreprises du secteur.
Propositions de la CAPEB :
- Encouragement aux groupements momentanés d’entreprises.
Facilitation des parcours de travaux.
Mise en place d’un certificat de conformité en fin de travaux.
Le décalage entre les ambitions gouvernementales et la réalité du terrain est notable. Il met en exergue la nécessité d’une refonte des dispositifs de soutien. Et, ces dispositifs concernent les TPE du Bâtiment, particulièrement dans le domaine de la performance énergétique.
> Consultez notre article sur : “Artisans du bâtiment : quelle perspective pour l’année 2023 ?”
Généralisation du ralentissement : un phénomène national
La baisse d’activité dans le secteur du bâtiment n’épargne désormais aucune région française. Si au second trimestre 2023, certains territoires résistaient encore, la situation a changé ce trimestre. En effet, les petites entreprises du bâtiment constatent une uniformisation du ralentissement. Elles observent des soldes d’opinion sur les carnets de commandes qui virent au rouge. De plus, ce phénomène se manifeste sur l’ensemble du territoire.
Chiffres Clés :
- Recul de l’activité entre 0,5 % et 1,5 % dans toutes les régions métropolitaines.
Aucune exception, même pour les régions autrefois résistantes comme Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur / Corse.
Impact disproportionné selon les corps de métiers
Tous les corps de métiers sont affectés, mais à divers degrés. Et, tout particulièrement, les entreprises de maçonnerie. En raison de leur présence plus importante sur le marché du neuf, elles subissent un recul plus marqué des volumes d’activité. Les TPE du Bâtiment dans ce secteur sont particulièrement mises à l’épreuve. Elles doivent plus que jamais s’adapter aux nouvelles réalités du marché.
La généralisation du marasme économique dans le secteur du bâtiment incite, dès lors, à une réflexion plus profonde. Par conséquent, il est essentiel d’examiner les mesures de soutien et d’accompagnement nécessaires. Ces mesures, en effet, aideront les TPE de la construction à naviguer dans ce climat économique incertain.
Tensions trésorières : les TPE du Bâtiment en quête de respirations financières
La situation financière des TPE du Bâtiment se corse avec des carnets de commandes qui s’amincissent notablement. En début octobre, elles font face à seulement 77 jours de travail en perspective. Soit une réduction de 22 jours par rapport à l’année précédente. Cette diminution manifeste de l’activité entraine une répercussion immédiate sur la trésorerie des entreprises.
Besoin croissant en trésorerie : un cri d’alarme
Le besoin en trésorerie s’intensifie, illustrant les difficultés financières croissantes des TPE Bâtiment. La baisse d’activité, couplée à l’allongement des délais de paiement des clients, exerce une pression accrue sur les finances. Avec un solde d’opinion défavorable de -13 points concernant la situation de trésorerie, l’alerte est clairement sonnée. En effet, les données montrent que 19 % des entreprises sont concernées par des besoins en trésorerie.
Augmentation du montant des besoins : un signe préoccupant
Le montant moyen des besoins en trésorerie affiche également une hausse. Puisqu’il passe de 22 000 euros l’an dernier à 30 000 euros cette année. Ce constat met en exergue une détérioration de la situation financière. Or, sans mesures correctives, cette détérioration pourrait s’aggraver. Elle pourrait alors entraver la capacité des TPE du Bâtiment à maintenir leur activité. De plus, elle pourrait réduire leur capacité à investir pour l’avenir.
Premier recul de l’emploi : un signal d’alarme
Pour la première fois, les TPE Bâtiment constatent une baisse de l’emploi salarié, marquant un ralentissement progressif de l’activité. Cette réduction de -0,8 % en glissement annuel, bien que modeste, est un signe précurseur de défis plus grands à l’horizon.
Malgré une stabilité observée du niveau d’emploi dans l’artisanat du bâtiment au 2ème trimestre 2023, les prévisions restent sombres. Les tendances actuelles confirment l’hypothèse d’un recul continu de l’activité des TPE Bâtiment au cours de l’année 2024.
Dégradation accélérée sur le marché du neuf : un cercle vicieux
Le marché du neuf est particulièrement touché par la dégradation de la situation. Les conditions de financement se révèlent moins favorables actuellement. En parallèle, les coûts de construction sont en hausse. Ces coûts sont exacerbés par des prix des matériaux qui surpassent l’inflation.
Ensemble, ces facteurs créent un cercle vicieux. Et, cette situation tend à accélérer la baisse de l’emploi salarié, accentuant davantage les défis auxquels ces entreprises sont confrontées.
Appel à l’action : redynamisation du marché de la rénovation énergétique face aux défis actuels
La prise de position éclairée du président de la CAPEB, Jean-Christophe Repon, met en exergue la nécessité impérative de revitaliser le marché de la rénovation énergétique. Ainsi, il attire l’attention sur les carences des récentes annonces concernant MaPrimeRénov, qu’il estime plutôt dissuasives.
“ Les récentes annonces concernant Ma Prime Rénov vont avoir pour seul effet d’éloigner les entreprises et les particulier de ce marché. Des solutions existent. J’appelle le gouvernement à s’en emparer.” – Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB.
De surcroît, il met en lumière l’opacité persistante qui entoure la transparence des prix, identifiée comme un enjeu central. Il semble que les nouvelles Assises de la simplification, qui substituent apparemment les traditionnelles Assises du bâtiment, ne soient pas en mesure de résoudre cette problématique.
L’appel est clairement lancé en direction du gouvernement pour initier des actions robustes et efficaces. Sans quoi, les efforts consentis par des entités telles que la CAPEB pourraient se diluer dans la déception et le désarroi. En cela, la stagnation actuelle du marché est préoccupante. Elle s’illustre par une suite de trimestres défavorables pour les TPE du Bâtiment. Dès lors, cette situation requiert une réponse rapide et adéquate des pouvoirs publics.
Seule une démarche concertée est envisageable pour résoudre cette situation. Cette démarche doit être bien articulée pour être efficace. En réussissant, elle pourrait inverser la tendance actuelle. Ainsi, elle générerait l’élan collectif indispensable pour surmonter les défis présents. Les propos de M. Repon résonnent comme un rappel pressant à l’action. De fait, il souligne l’importance cruciale de la synergie. Cette synergie doit exister entre les différentes parties prenantes. Elle est essentielle pour naviguer à travers les eaux agitées de l’économie actuelle du bâtiment.