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Immobilier

Faillites immobilier construction 2025 : le secteur montre-t-il des signes de reprise ?

Faillites immobilier construction 2025 : le secteur montre-t-il des signes de reprise ?

Alors que les faillites d’entreprises atteignent un niveau critique en 2025, le marché immobilier et de la construction semble connaître un sursaut inattendu. D’après les données d’Altares et de MoneyRadar, certains segments, comme la construction de maisons individuelles ou les agences immobilières, montrent des signes de stabilisation. Faut-il y voir les prémices d’une reprise durable ou une simple accalmie passagère face à une crise encore bien installée ?

Sommaire :

État des lieux des faillites dans l’immobilier et la construction en 2025

Un secteur qui résiste malgré un contexte économique fragile

L’immobilier et la construction font preuve d’une résilience inattendue dans un environnement économique particulièrement hostile. Selon les données d’Altares, le secteur de la construction enregistre une hausse des défaillances limitée à +2 % au premier trimestre 2025. À titre de comparaison, cette évolution reste nettement inférieure à la tendance nationale, qui s’établit à +4,4 % sur la même période.

faillites dans l'immobilier et la construction en 2025
Cette stabilité, bien que relative, tranche avec les difficultés plus marquées dans d’autres secteurs. Elle intervient après plusieurs années éprouvantes, entre crise sanitaire, flambée des coûts et resserrement du crédit.

“Ce premier trimestre n’a pas encore permis de voir le nombre des défaillances d’entreprises reculer mais l’orage s’éloigne même si des nuages persistants nous invitent à rester prudents”, analyse Thierry Millon, Directeur des études Altares.

Cette tendance encourageante dans le secteur des faillites, notamment dans l’immobilier et la construction en 2025, constitue un signal positif. Toutefois, elle doit être nuancée, car d’importantes disparités subsistent entre les différentes branches d’activité.

Analyse des chiffres clés des défaillances d’entreprises

Avec 67 830 défaillances recensées en 2024, le nombre de procédures a bondi de 128 % par rapport au creux historique de 2021, encore soutenu par les aides post-Covid. Au premier trimestre 2025, Altares dénombre 17 845 ouvertures de procédures collectives — un volume toujours élevé, mais dont la progression ralentit nettement (+4,4 %).

Dans ce contexte, le secteur immobilier et construction, qui représente approximativement 20% des défaillances totales, montre des signes de stabilisation. Cette tendance s’inscrit dans un contexte plus global de stabilisation, avec environ 68 000 défaillances sur 12 mois glissants. Un signe qui pourrait marquer le début d’une amélioration progressive dans le secteur immobilier-construction en 2025.

Les segments du secteur immobilier et construction face aux faillites

Gros œuvre et maisons individuelles : des signes encourageants

Le gros œuvre présente une évolution contrastée, mais globalement positive. La construction de maisons individuelles se distingue avec une baisse de 14 % des défaillances, un signal encourageant pour un segment durement éprouvé par la crise. En effet, cette amélioration traduit un regain de confiance dans le marché du neuf, malgré des conditions de crédit toujours tendues.

La maçonnerie générale demeure toutefois sous pression avec une augmentation de 5% des défaillances au premier trimestre 2025. Cette disparité reflète la complexité du paysage 2025, où certains métiers de l’immobilier-construction amorcent un redressement. Tandis que d’autres restent fragilisés par un marché en pleine transformation.

Promotion immobilière et agences : tendances contrastées

La promotion immobilière reste l’un des maillons fragiles du secteur avec une hausse de 21% des défaillances.

Cependant, comme le précise l’étude Altares, “ce sont davantage des défaillances de supports de programmes que d’acteurs de la promotion immobilière de logements”. Cette nuance importante suggère que les promoteurs établis résistent mieux que leurs structures-projets.

En revanche, les agences immobilières montrent des signes de reprise encourageants avec une baisse de 17% des défaillances, “après avoir atteint en 2024 leur niveau le plus haut depuis l’été 2009”. Cette amélioration laisse entrevoir une possible stabilisation du marché de la transaction, un maillon clé dans l’équilibre du secteur immobilier-construction en 2025.

Second œuvre et travaux publics : des défis persistants

Le second œuvre présente une légère dégradation avec une hausse de 2% des défaillances. Et, cela, malgré des améliorations dans certains corps de métier comme l’installation électrique (-3%). La plâtrerie reste particulièrement touchée avec une augmentation de 17% des défaillances. Ces disparités reflètent les tensions persistantes dans la chaîne de valeur du bâtiment.

La situation est plus préoccupante dans les travaux publics, où les défaillances augmentent de 13%. Cette tendance reflète la fragilité d’un segment étroitement lié à la commande publique et aux grands chantiers. De son côté, l’activité bois et matériaux enregistre une forte hausse des défaillances (+28 %), symptôme des tensions persistantes sur les approvisionnements et la volatilité des prix.

données sur les faillites immobilier construction 2025

Impact territorial des faillites immobilier construction 2025

Disparités régionales dans les défaillances d’entreprises

L’analyse territoriale des faillites révèle des disparités significatives entre les régions françaises. Selon l’étude Altares, certaines régions comme le Centre-Val-de-Loire (-10%) et Provence-Alpes-Côte-d’Azur (-8%) connaissent une amélioration notable de la situation des entreprises du bâtiment et de l’immobilier.

À l’inverse, les Pays de la Loire (+28%) et la Corse (+22%) sont particulièrement touchés par l’augmentation des défaillances. Dans les Pays de la Loire, la situation est alarmante en Maine-et-Loire (+50%) et en Loire-Atlantique (+31%), deux départements où le secteur immobilier et construction représente une part importante de l’économie locale. Ces disparités régionales rappellent l’importance d’une lecture territoriale précise, afin d’ajuster les politiques de soutien aux spécificités locales du secteur immobilier-construction en 2025.

Les zones urbaines versus rurales : différences marquées

Un autre aspect crucial concerne la fracture entre zones urbaines et rurales. L’Île-de-France, qui regroupe plus d’un quart des défaillances nationales, tire la moyenne vers le bas avec une hausse modérée de 3 % au premier trimestre 2025. Mais, cette résistance apparente masque de fortes disparités internes. L’Essonne flambe à +33 %, tandis que le Val-de-Marne affiche une baisse de 18 %.

Les zones rurales souffrent quant à elles d’un “accès limité aux ressources d’accompagnement (45 km en moyenne contre 5 km en zone urbaine)”, comme le souligne l’étude de MoneyRadar. En outre, cette inégalité d’accès aux dispositifs de soutien accentue la vulnérabilité des entrepreneurs du bâtiment et de l’immobilier dans les territoires éloignés des grands centres urbains.

Disparités régionales des défaillances dans l'immobilier et la construction

Causes profondes des défaillances dans l’immobilier et la construction en 2025

Poids fiscal et administratif : un frein pour les entrepreneurs

Le secteur immobilier et construction n’échappe pas aux défis structurels qui pèsent sur l’ensemble de l’entrepreneuriat français.

Comme le détaille MoneyRadar, “les entrepreneurs se retrouvent confrontés à des obstacles structurels et conjoncturels”, notamment un système fiscal déséquilibré où “67% des cotisations sociales sont supportées par les entreprises”.

Cette pression fiscale, particulièrement lourde comparée à celle des voisins européens, impacte directement la rentabilité des entreprises du bâtiment. À cette situation déjà tendue vient s’ajouter un autre facteur aggravant : la complexité administrative, l’une des plus lourdes d’Europe. Ce poids réglementaire constitue un frein supplémentaire pour les acteurs du secteur.
>Il pèse particulièrement sur les TPE et PME, qui représentent 99,8 % du tissu entrepreneurial et restent les plus vulnérables face aux risques de défaillance en 2025.

Difficultés d’accès au financement et remboursement des PGE

L’étude Altares pointe également du doigt “le remboursement des Prêts Garantis par l’État (PGE), avec 38,4 milliards d’euros restant à rembourser, dont 37 milliards portés par les TPE-PME”. Cette pression financière s’accentue dans un contexte de crédit plus contraint. Ainsi, en un an, les refus de prêts bancaires aux dirigeants de TPE ont bondi de 34 %, selon MoneyRadar.

Pour le secteur immobilier et construction, historiquement dépendant du financement bancaire, cette situation est particulièrement critique. Elle explique en grande partie les difficultés rencontrées par les promoteurs immobiliers et les entreprises du bâtiment. Ainsi, elle contribue à la persistance d’un niveau élevé de faillites immobilier construction 2025.

Perspectives pour le secteur immobilier et construction

Signes de reprise et opportunités émergentes

Malgré un contexte encore difficile, plusieurs indicateurs suggèrent l’émergence d’une timide reprise. L’amélioration de la situation des agences immobilières (-17%) et de la construction de maisons individuelles (-14%) constitue un signal positif pour l’ensemble de la chaîne de valeur.

Comme le note Thierry Millon, “bien que le chiffre global reste très élevé, plusieurs activités passent au vert”.

Cette dynamique pourrait s’accélérer avec un assouplissement du crédit et un regain de confiance des ménages. La transition énergétique offre également une réelle opportunité, en dopant la demande de rénovation thermique et en soutenant l’activité du secteur.

Solutions pour prévenir les faillites dans le secteur

Pour inverser durablement la tendance des défaillances, plusieurs pistes émergent des analyses d’Altares et de MoneyRadar. Ainsi, la simplification administrative s’impose comme une priorité. À titre d’exemple, l’Estonie a digitalisé 99 % de ses services publics, permettant de créer une entreprise en 24 heures, contre plusieurs semaines en France.

La réforme fiscale constitue un autre levier clé, avec l’enjeu de mieux équilibrer la charge pesant sur les entreprises. Enfin, le développement de nouveaux modes de financement et un accompagnement renforcé des entrepreneurs en difficulté sont essentiels pour limiter les faillites et relancer le rôle moteur du secteur immobilier-construction en 2025.

Conclusion

L’analyse des faillites dans l’immobilier-construction en 2025 dresse un tableau contrasté, mais porteur d’espoir. Si les défaillances restent nombreuses, la stabilisation amorcée depuis six mois, notamment dans la construction de maisons individuelles et les agences immobilières, suggère les premiers signes d’un redressement. Mais, les défis restent de taille : un cadre fiscal et administratif trop lourd, un accès au crédit toujours contraint, et de fortes disparités régionales qui appellent des réponses ciblées.

L’avenir du secteur reposera sur notre capacité à moderniser l’administration, alléger la fiscalité et renforcer l’accompagnement des entrepreneurs. À ces conditions, la crise actuelle pourrait devenir un levier de transformation, redonnant à l’immobilier-construction sa place stratégique dans l’économie française.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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