Les énergies renouvelables sont au cœur des préoccupations des Français. D’après le baromètre 2024, réalisé par OpinionWay pour Qualit’ENR, 98 % des Français interrogés soutiennent le développement d’au moins une filière d’énergies renouvelables. Malgré l’inflation, ces sources d’énergie propres bénéficient toujours d’un fort engouement. En effet, elles sont perçues comme une solution pour réduire les dépenses énergétiques qui pèsent lourdement sur le budget des ménages. De plus, les Français y voient un moteur de l’indépendance énergétique nationale et de la relance économique régionale. Cependant, des freins subsistent. Notamment, celui du coût d’installation jugé élevé et le manque d’informations sur les aides publiques disponibles.
Sommaire :
- Les dépenses énergétiques, un fardeau croissant pour les Français
- Priorités budgétaires en temps de crise : les sacrifices des Français face aux factures d’énergie
- Un engouement persistant pour les énergies renouvelables en France
- La montée en puissance des équipements à énergies renouvelables en France
- Ralentissement des projets de rénovation énergétique en 2024
- Les subventions gouvernementales : moteur essentiel, mais sous-estimé de la rénovation énergétique
- L’évolution de la rénovation énergétique : ralentissement, mais persévérance
Les dépenses énergétiques, un fardeau croissant pour les Français
Dans le panorama actuel, la facture énergétique devient un véritable casse-tête pour les ménages français. En moyenne, les dépenses en énergie représentent 20% du budget familial. Or, ce poids économique s’accroît pour les plus démunis, révélant des inégalités frappantes. D’ailleurs, plus d’un quart des Français sondés admettent que leurs dépenses énergétiques excèdent déjà 28% de leur budget. Certes, les ménages les plus modestes sont les plus touchés. Puisqu’ils consacrent jusqu’à 28% de leurs revenus à l’énergie, contre seulement 14% pour les plus aisés.
La situation devient critique pour un Français sur cinq, qui peine à régler ses factures récentes. Cette difficulté s’accentue chez les jeunes et les faibles revenus. De fait, 40% des 18-24 ans et 36% des 25-34 ans expriment des difficultés financières liées à l’énergie. Quant à la capacité de faire face aux futures factures, l’inquiétude grimpe. Désormais, elle atteint 52% de la population, soit une hausse significative de 7 points par rapport à l’année précédente.
Face à cette incertitude, 55% des Français ignorent quelle sera l’ampleur de la hausse de leur facture en 2024. Cette opacité, amplifiée par la complexité des factures, alimente le stress des ménages. Malgré tout, une lueur d’espoir émerge : la transition vers les énergies renouvelables. Plus qu’une alternative écologique, elles représentent une solution économique viable à long terme. En effet, investir dans les énergies vertes peut significativement réduire les dépenses énergétiques et alléger le poids des factures sur les budgets familiaux.
La transition énergétique s’impose donc comme une voie incontournable. Elle invite les Français à repenser leur consommation et à adopter des solutions plus durables et économiques. Les énergies renouvelables ne sont plus une option, mais une nécessité face à la montée des coûts énergétiques et aux défis climatiques actuels.
Priorités budgétaires en temps de crise : les sacrifices des Français face aux factures d’énergie
La hausse des prix de l’énergie conduit les Français à revoir leurs priorités budgétaires. Contraints de jongler avec des factures croissantes, ils envisagent de réduire d’abord leurs dépenses en vêtements et loisirs. Cette tendance révèle une modification profonde des comportements de consommation en réponse aux défis économiques actuels.

En effet, pour équilibrer leurs budgets face à l’escalade des coûts énergétiques, 60% des Français se disent prêts à limiter leurs achats de vêtements et accessoires. Les loisirs et la culture suivent de près, avec 55% des sondés envisageant de réduire ces dépenses. Ces choix reflètent les priorités et les sacrifices nécessaires pour maintenir une certaine stabilité financière.
Toutefois, d’autres secteurs essentiels sont également concernés, bien que dans une moindre mesure. Les transports (22%), l’alimentation (17%) et la santé (9%) représentent d’autres domaines où les Français envisagent de faire des coupes. Or, ces décisions ne sont pas sans conséquences sur le quotidien et le bien-être des individus.
Prise de conscience et actions énergétiques
Face à cette situation, 81% des personnes interrogées envisagent une forme d’économie. Toutefois, au-delà des restrictions budgétaires, une majorité de Français se montre également disposée à adopter des comportements plus économes en énergie.
Les écogestes, popularisés durant l’hiver 2022-2023, émergent comme la solution privilégiée par 55% des sondés. En outre, 38% des personnes envisagent la rénovation de leur habitat pour réduire les coûts énergétiques, tandis que 23% envisagent d’acquérir des équipements moins gourmands en énergie.
Disparités face à la rénovation énergétique
Néanmoins, l’accès aux solutions de réduction de la consommation d’énergie reste inégal. Les ménages les plus modestes, souvent locataires, sont moins enclins à entreprendre des travaux de rénovation énergétique. En effet, seulement 33% des foyers gagnant moins de 2000 euros par mois envisagent cette option, contre 41% pour ceux disposant de revenus supérieurs. Cette disparité souligne la nécessité de politiques de soutien adaptées pour permettre à tous les Français de s’engager vers une consommation énergétique plus responsable et moins onéreuse.
Un engouement persistant pour les énergies renouvelables en France
La volonté des Français de s’orienter vers un futur énergétique durable est plus forte que jamais. En effet, ce baromètre 2024 révèle un soutien massif pour le développement des énergies renouvelables (ENR) dans l’Hexagone. Et, cette tendance ne fait pas que perdurer. Elle s’accroît en reflétant un consensus national pour un changement énergétique.
Plébiscite grandissant pour le solaire et l’hydraulique
Parmi les filières ENR favorites, le solaire thermique et les panneaux photovoltaïques font la course en tête. Elles sont approuvés respectivement par 89% et 86% des citoyens. Ces chiffres, en hausse, illustrent une prise de conscience quant à l’urgence écologique et la nécessité d’une transition énergétique. L’hydraulique suit de près, avec également 86% d’adhésion.
Les régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur, baignées de soleil, montrent un enthousiasme notable pour les technologies solaires. Cet engouement s’étend aux régions côtières pour l’éolien en mer, même si des disparités existent, notamment en Normandie. Ces variations régionales mettent en lumière l’importance d’adapter la transition énergétique aux spécificités de chaque territoire.
> Consulter notre article sur : “Énergies renouvelables (EnR) : quelle est l’opinion des Français ?”
Une jeunesse moins unanime, mais engagée
Contrairement aux idées reçues, les moins de 35 ans montrent un intérêt pour des sources d’énergie moins écologiques, comme le gaz de schiste ou le charbon. Néanmoins, une majorité reste favorable au développement du nucléaire et reconnaît l’importance des ENR. Cette divergence d’opinions souligne le besoin de sensibiliser davantage la jeunesse aux avantages des énergies propres.
Le coût, principal obstacle à l’adoption des énergies renouvelables
Malgré l’engouement, le coût des énergies renouvelables reste une préoccupation majeure pour 89% des Français. La perception d’un coût élevé, couplée aux craintes d’une installation complexe et d’une efficacité saisonnière, freine l’adoption à grande échelle des ENR. Toutefois, ils reconnaissent progressivement leurs avantages. Tels que le bien-être domestique, le respect de l’environnement et l’indépendance énergétique.
Vers une norme “énergies renouvelables” dans les logements ?
Les jeunes Français se montrent particulièrement positifs vis-à-vis des énergies renouvelables. Ils perçoivent celles-ci comme une solution économique et écologique pour l’avenir. Cette tendance est encourageante et reflète une évolution des mentalités vers une préférence marquée pour les solutions d’énergie propre et durable.
Les jeunes générations se montrent plus enthousiastes à l’égard des énergies renouvelables comparées aux aînés. Ainsi, 80% des individus de moins de 35 ans considèrent que les énergies renouvelables devraient être standardisées dans les habitations et 79% pensent qu’elles contribuent à réaliser des économies.
Dans cette optique, les énergies renouvelables s’imposent comme un élément clé de la stratégie énergétique nationale. Elles représentent un vecteur d’économies et d’autonomie pour les citoyens et le pays. L’adoption de ces énergies est désormais incontournable pour répondre aux défis climatiques et économiques actuels.
La montée en puissance des équipements à énergies renouvelables en France
L’engouement pour les énergies renouvelables (ENR) chez les Français continue de se confirmer, avec des intentions d’équipement qui révèlent un potentiel significatif. Actuellement, 46% des personnes interrogées affirment posséder des équipements fonctionnant grâce aux énergies renouvelables chez eux. Une donnée qui reflète une légère augmentation depuis 2022. Parmi les Français, 37% envisagent de s’équiper en ENR.
Notons que les propriétaires sont en tête de cette transition, notamment ceux possédant une maison. Puisqu’ils sont 62% à utiliser déjà des solutions ENR. En comparaison, seulement 24% des résidents en appartement sont équipés. La répartition géographique joue aussi un rôle. Ainsi, les habitants des zones urbaines sont moins équipés, en particulier en Île-de-France et dans d’autres grandes villes.
Quelles sont les préférences et intentions d’équipement ?
Les équipements traditionnels restent prédominants pour le chauffage et la production d’eau chaude ou d’électricité. Ainsi, les convecteurs électriques (28%) et les chaudières fonctionnant au fioul ou au gaz (18%) demeurent les plus couramment utilisés.
Cependant, une tendance se dessine vers les solutions durables :
- les chauffe-eaux thermodynamiques (16%),
- les inserts à bois dans une cheminée (15%),
- ou les pompes à chaleur (PAC) pour le chauffage et l’eau chaude gagnent du terrain (13%).
Par ailleurs, 16% des Français envisagent d’adopter des panneaux solaires photovoltaïques.
> Consulter notre article sur : “Énergies renouvelables : évolution des équipements des ménages”
La progression de l’intérêt pour les énergies renouvelables
L’intérêt pour les ENR ne cesse de grandir. 82% des Français déclarent opter pour ces équipements s’ils devaient renouveler leur installation. Cette conviction est alimentée par la reconnaissance de leur contribution à l’autonomie énergétique et à la performance énergétique des logements. En cela, près de 79% des personnes interrogées voient les ENR comme essentielles pour améliorer cette performance dans leur région.
Les implications économiques sont également notées. En effet, deux tiers des sondés estiment que les ENR ont un impact financier positif sur le plan régional, propice à la relance économique. Cela est particulièrement marqué dans des régions comme la PACA et la Bretagne, où les habitants valorisent le potentiel économique des énergies renouvelables.
Ralentissement des projets de rénovation énergétique en 2024
L’année 2023 avait été marquée par un engouement sans précédent pour la rénovation énergétique. En 2024, bien que cet élan semble perdre en intensité, les projets restent plus fréquents qu’avant cette période de forte activité. En effet, en 2023, 37% des Français envisageaient des rénovations énergétiques. Cette année, bien que cette proportion recule, elle reste toutefois supérieure aux taux antérieurs au pic. Parallèlement, 21% des Français maintiennent leur intention de rénover. Et, cela, malgré une baisse de 5 points par rapport à l’année précédente.
Ainsi, on note que la proportion de propriétaires ayant déjà réalisé des rénovations énergétiques reste inchangée à 22%. Cependant, une différence notable subsiste entre les propriétaires de maisons, plus actifs dans ce domaine, et ceux d’appartements ou les locataires. Car, ces derniers sont moins enclins à se lancer dans de tels projets.
Les obstacles rencontrés demeurent les mêmes : le coût élevé des travaux en tête de liste. Les problèmes d’autorisation et le statut de locataire sont également des freins significatifs. Quant aux motivations, elles sont majoritairement financières. 83% des intéressés cherchent avant tout à réduire leurs factures énergétiques. Suivent l’amélioration du confort et de l’impact environnemental.
Au-delà des économies immédiates, les Français reconnaissent aussi l’impact à long terme des rénovations énergétiques, comme l’augmentation de la valeur du bien immobilier et la possibilité de bénéficier d’aides financières. Ce constat est particulièrement vrai pour les propriétaires d’appartements, 44% d’entre eux envisageant la rénovation pour revaloriser leur bien.
Les subventions gouvernementales : moteur essentiel, mais sous-estimé de la rénovation énergétique
L’impact des aides de l’État sur la rénovation énergétique est indéniable, malgré une connaissance limitée de ces dispositifs par le grand public. Depuis le 1er janvier 2024, les conditions d’accès aux aides de l’État pour la rénovation énergétique se sont durcies, en particulier pour les propriétaires de logements très énergivores. Malgré cela, plus de la moitié des personnes prévoyant des rénovations (52%) comptent sur le soutien financier de l’État. Ces subventions sont déterminantes : sans elles, 53% des intéressés abandonneraient leurs projets.
Les jeunes et les foyers modestes : des bénéficiaires clés
Les jeunes de moins de 35 ans se révèlent particulièrement dépendants de ces aides, avec 74% d’entre eux qui les jugent cruciales. Cette dépendance est également notable chez les ménages à faible revenu. Puisque 63% des foyers gagnant moins de 2000 euros par mois affirment ne pas pouvoir entreprendre les travaux sans aide gouvernementale.
Problèmes de perception et de connaissance des aides
Toutefois, un défi majeur réside dans la méconnaissance des dispositifs de soutien. Car 73% des sondés avouent ne pas bien les comprendre. De plus, ils sont exacerbés par les récentes arnaques liées à la rénovation énergétique. Cette situation entraîne donc une méfiance croissante. Ainsi, 60% des Français pensent que solliciter des aides de l’État augmente le risque d’escroquerie.
La peur d’être dupé est particulièrement prononcée chez les personnes aux revenus intermédiaires et supérieurs. Ce phénomène souligne la nécessité d’une meilleure communication et d’une simplification des procédures d’accès pour rendre ces aides plus accessibles et mieux comprises.
L’évolution de la rénovation énergétique : ralentissement mais persévérance
La dynamique de la rénovation énergétique en France connaît un tournant. Après une année 2023 marquée par un engouement sans précédent, le rythme des projets de rénovation connaît une légère baisse. Pourtant, la détermination reste notablement plus forte qu’auparavant.
Recul des projets de rénovation énergétique en 2024
Une baisse se profile. Alors qu’en 2023, une proportion record de 37% de Français envisageait des rénovations énergétiques, ce chiffre chute de 7 points cette année. Néanmoins, avec 30% des Français toujours intéressés, ce taux dépasse largement les statistiques pré-2023. Pour autant, seuls 21% des Français ont effectivement maintenu leurs projets, marquant un recul de 5 points. Mais, ce pourcentage reste supérieur aux années précédant 2023.
Les propriétaires, en particulier ceux de maisons, continuent de mener le mouvement avec un pourcentage plus élevé d’équipements en énergies renouvelables. Toutefois, des obstacles demeurent, notamment le coût des travaux et les difficultés administratives, qui entravent la progression de ces rénovations.
Motivations financières et environnementales
Les raisons incitant à la rénovation énergétique sont principalement financières, exacerbées par l’augmentation générale des prix et spécifiquement des coûts énergétiques. Cependant, l’amélioration du confort du logement et la réduction de l’impact environnemental constituent également des motivations significatives pour les Français.