En cette rentrée, de nombreuses banques privilégient une baisse de leurs taux immobiliers. Une tendance qui pourrait bien accélérer une production de crédit immobilier, déjà exceptionnelle au 1er semestre. Les banques bénéficient encore d’une importante marge de manœuvre pour financer des projets immobiliers. Analyse de Pierre Chapon, Président de Pretto.
Évolution des taux immobiliers
Après une stabilité observée en août, de nombreuses banques privilégient une baisse de leurs taux en cette rentrée. Ces derniers sont inférieurs aux taux historiques relevés en août par Crédit logement. De sorte que cette tendance pourrait bien accélérer une production de crédit immobilier, déjà exceptionnelle au premier semestre.
Alors que l’économie repart, les banques ont choisi d’abaisser leurs taux, selon les premières grilles reçues. En cette rentrée, les taux immobiliers moyens sont ainsi de 0,83 % sur 15 ans, 0,98% sur 20 ans et 1,16 % sur 25 ans. Les meilleurs profils peuvent emprunter à 0,69 % sur 15 ans, 0,85 % sur 20 ans et 0,99 % sur 25 ans.
Effectivement, de nombreuses banques se sont alignées sur les établissements les plus concurrentiels qui occupent le marché depuis quelques mois. Une situation favorisée par un surplus d’épargne en banque, des coûts de refinancements toujours bas et des objectifs élevés pour le dernier trimestre.
Certes, cette baisse participe à la bonne rentrée de septembre, qui reste un des meilleurs moments pour acquérir un bien. De surcroît, les banques bénéficient encore d’une importante marge de manœuvre pour financer des projets immobiliers. D’ailleurs, cette baisse des taux immobiliers va de pair avec l’OAT 10 ans, toujours négatif. Il est revenu au niveau du mois d’avril dernier (-0,021 %), période où les taux étaient proches des plus bas historiques.
Vers une production de crédit immobilier inédite en 2021 ?
Cette période de taux bas devrait encore favoriser la production de crédit, qui a déjà atteint un niveau record. Ainsi, en 2021 la production atteint 110,7 milliards d’euros (hors renégociations) au premier semestre. Soit une augmentation de 27 % par rapport au 1er semestre 2020.
C’est aussi +22 % comparé à la même période en 2019, année record pour le marché immobilier. La hausse s’est poursuivie en juillet 2021, avec 20,4 milliards d’euros. Comme nous le pressentions, la production au second trimestre 2021 a été soutenue. Ces chiffres inédits témoignent d’un fort dynamisme du marché immobilier et de l’activité des banques qui ont prêté au plus grand nombre, grâce à des dépôts importants et des taux immobiliers bas.
Enfin, la finançabilité des emprunteurs reste stable, en particulier sur les demandes de financement de résidences principales. Cependant, les résidences secondaires connaissent une forte chute de 5 points ainsi que l’investissement locatif de 2 points. Pendant l’été, les banques ont moins de capacité à traiter les demandes, ce qui a engendré une priorisation des projets d’achat de résidence principale par rapport aux autres types de biens.
Le DataLab Pretto, c’est un observatoire du marché immobilier qui agrège et analyse tout au long de l’année les données issues des simulations des acheteurs passant par Pretto, croisées avec les données des banques mises à jour chaque semaine.