Aller au contenu

Logement

Dérèglement climatique : 54% des Français veulent adapter leur logement

Dérèglement climatique : 54% des Français veulent adapter leur logement

Selon une étude exclusive menée par BigMat en collaboration avec l’institut OpinionWay auprès de 2 466 Français, le dérèglement climatique s’invite désormais dans nos maisons. Les chiffres sont éloquents : 78% des citoyens estiment que les pouvoirs publics n’anticipent pas suffisamment les risques. Fissures structurelles, inondations, sécheresses à répétition : les impacts sont visibles et coûteux. Ainsi, 50% des Français ont déjà subi des dégâts dus aux vents violents, tandis que 47% observent des dégradations causées par l’alternance brutale de sécheresses et de fortes pluies. Face à cette vulnérabilité, 54% des Français envisagent d’adapter leur habitat au dérèglement climatique. Quels sont les impacts constatés ? Quels travaux prévoient-ils ? Cette étude apporte des réponses concrètes.


Sommaire :


À retenir – L’adaptation des logements au dérèglement climatique

  • 78% des Français jugent l’action publique insuffisante face aux risques du dérèglement climatique sur les habitations.
  • Les impacts sont déjà massifs : 50% ont subi des dégâts dus aux vents violents, 47% des dégradations par alternance sécheresse/pluies, et 41% des inondations.
  • 54% des Français veulent adapter leur logement, particulièrement en Île-de-France (66%), Occitanie (58%) et PACA (57%), mais 45% n’ont encore rien prévu.
  • Les priorités d’adaptation concernent l’eau et la végétation : 24% prévoient d’installer des systèmes de gestion de l’eau et 24% de choisir des végétaux résistants.
  • Le climat lui-même freine l’adaptation : 40% estiment que les conditions météorologiques compliquent les travaux.

Quels sont les impacts du dérèglement climatique déjà visibles sur les logements ?

Des dégâts structurels de plus en plus fréquents

Le dérèglement climatique entraîne désormais des conséquences directes et visibles sur le bâti français. D’après l’étude BigMat–OpinionWay, menée du 25 avril au 2 mai 2025, un Français sur deux déclare avoir déjà subi des dommages liés à des vents violents.

Par ailleurs, 47 % des personnes interrogées constatent des dégradations dues à l’alternance brutale entre sécheresses et fortes pluies. Ce phénomène aggrave le retrait-gonflement des argiles (RGA), responsable de fissures, d’affaissements et d’une fragilisation progressive des structures. Ainsi, les logements construits entre 1950 et 1990 apparaissent particulièrement exposés à ces désordres. Faiblement adaptés aux aléas climatiques actuels, ils nécessitent désormais des travaux lourds et coûteux :

  • installation de tirants pour stabiliser les murs,
  • reprises en sous-œuvre pour renforcer les fondations,
  • systèmes d’agrafage pour consolider les façades.

Selon l’ampleur des dommages, les coûts d’intervention peuvent s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros, rendant la prévention et la rénovation plus urgentes que jamais.

Les inondations touchent 4 Français sur 10

L’eau s’impose désormais comme un facteur de risque majeur pour le bâti et les infrastructures. Selon l’étude BigMat–OpinionWay, 41% des personnes interrogées déclarent avoir déjà subi des précipitations intenses ayant provoqué des inondations ou des affaissements de terrain. Le dérèglement climatique accentue ces phénomènes en multipliant les épisodes de pluies diluviennes, souvent concentrées sur de très courtes périodes. Ce qui sature les sols et fragilise les fondations des bâtiments.

Par ailleurs, 30% des Français affirment avoir été touchés par des épisodes de gel ayant endommagé leurs infrastructures ou leurs plantations. Ces constats illustrent la vulnérabilité croissante du territoire face aux extrêmes hydrométéorologiques. En cela, ils rappellent l’urgence d’adapter les constructions et les aménagements à des conditions climatiques de plus en plus imprévisibles.

La végétation et les espaces extérieurs directement impactés

Le dérèglement climatique bouleverse en profondeur les espaces extérieurs et les habitudes de vie des Français. Près de 59% des sondés mentionnent des sécheresses à répétition qui fragilisent la végétation et rendent son entretien de plus en plus difficile. Ainsi, un Français sur deux déclare avoir déjà renoncé à utiliser ses espaces extérieurs — jardin, terrasse ou balcon — lors d’épisodes de canicule, faute de conditions supportables.

Dans le même temps, 59% des personnes interrogées constatent une prolifération de nuisibles tels que les moustiques, frelons asiatiques ou rongeurs. Tandis que 45% observent une transformation de la faune et de la flore locales.

Ces évolutions témoignent d’une mutation accélérée des écosystèmes sous l’effet du climat. Les équilibres naturels se déplacent, les biodiversités locales se recomposent, et les conditions de confort extérieur se dégradent, imposant une nouvelle approche de l’aménagement paysager et urbain.

Impact du dérèglement climatique sur le bâti français

Pourquoi les Français veulent-ils adapter leur logement au dérèglement climatique ?

Une prise de conscience massive mais une action encore limitée

L’étude révèle que 54% des Français envisagent désormais d’adapter leur logement au dérèglement climatique. Cette prise de conscience progresse rapidement, notamment dans les régions Île-de-France (66%), Occitanie (58%) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (57%), plus exposées aux épisodes climatiques extrêmes.

Pourquoi les Français veulent-ils adapter leur logement au dérèglement climatique ?
Impact du dérèglement climatique sur le bâti français

Toutefois, 45% des personnes interrogées reconnaissent n’avoir encore rien prévu. Ce décalage traduit à la fois une incertitude sur les travaux à engager, un manque d’information fiable et des contraintes budgétaires fortes qui freinent le passage à l’action. En somme, si la volonté d’adaptation progresse, elle se heurte encore à des obstacles pratiques et financiers. Le défi des prochaines années consistera donc à accompagner les ménages avec des dispositifs clairs, accessibles et adaptés aux réalités locales, pour transformer cette intention en véritable mouvement de résilience du parc résidentiel français.

Des coûts importants et une dépréciation immobilière

Le dérèglement climatique constitue un risque financier majeur. Les dommages répétés déprécient la valeur des biens immobiliers. Une maison fissurée, un jardin impraticable ou des infiltrations récurrentes réduisent l’attractivité d’un bien. Les acheteurs scrutent désormais l’exposition aux risques climatiques. L’adaptation devient un investissement stratégique pour préserver son patrimoine.

Un sentiment d’abandon par les pouvoirs publics

Selon l’étude, 78% des Français estiment que les pouvoirs publics ne prennent pas suffisamment la mesure du dérèglement climatique sur les habitations. Sans soutien institutionnel fort, l’adaptation risque de rester inégale selon les capacités financières des ménages, créant une injustice climatique.

Quels travaux les Français prévoient-ils pour adapter leur logement ?

La gestion de l’eau, priorité numéro un

L’adaptation à la gestion de l’eau figure en tête des priorités des ménages face au dérèglement climatique. Selon l’étude, 24% des Français envisagent en priorité l’installation de systèmes de gestion de l’eau. Les solutions se diversifient : récupération des eaux de pluie, systèmes de drainage ou encore citernes enterrées permettent de mieux anticiper les épisodes de sécheresse et d’inondation.

Par ailleurs, plus d’un Français sur deux (53%) déclare vouloir réduire sa consommation d’eau dans le cadre de futurs aménagements extérieurs ou rénovations. Cette tendance traduit une évolution profonde des comportements. Désormais, l’eau n’est plus perçue comme une ressource illimitée. Mais, elle devient un bien précieux à gérer durablement, au cœur des projets d’adaptation de l’habitat.

Quels travaux les Français prévoient-ils pour adapter leur logement ?
Quels travaux les Français prévoient-ils pour adapter leur logement ?

Végétaux résistants et création de zones d’ombre

Face aux épisodes de chaleur de plus en plus fréquents, les Français revoient en profondeur la conception de leurs espaces extérieurs. Ainsi, 24% des ménages déclarent vouloir planter des végétaux résistants à la sécheresse, tels que des espèces méditerranéennes ou xérophytes, mieux adaptées aux climats arides.

En parallèle, 23% prévoient d’aménager des zones d’ombre dans leurs jardins ou sur leurs terrasses afin de rendre les extérieurs plus vivables durant les canicules. Plus globalement, 38% expriment le souhait de créer davantage d’ombre ou d’améliorer l’isolation thermique de leur logement. Ces intentions traduisent une évolution durable des modes d’aménagement, où le confort d’été et la résilience climatique deviennent des critères essentiels de l’habitat contemporain.

Économies d’énergie et équipements contre la chaleur

Les Français intègrent de plus en plus la performance énergétique et le confort thermique dans leurs projets d’adaptation de l’habitat. D’après l’étude, 20% des ménages déclarent vouloir installer des systèmes d’économie d’énergie, tels que des régulateurs intelligents, thermostats connectés ou éclairages basse consommation.

En parallèle, 38% envisagent d’équiper leur logement de panneaux solaires. C’est une solution perçue à la fois comme écologique et rentable à long terme face à la hausse du coût de l’énergie. Enfin, 16% des sondés projettent d’investir dans des équipements destinés à mieux supporter les fortes chaleurs, comme des climatiseurs, stores, brise-soleil ou protections extérieures.

Matériaux durables et prévention des risques

Les Français orientent aussi leurs projets de rénovation vers des matériaux plus durables et résistants aux aléas climatiques. Ainsi, 16% des ménages déclarent vouloir choisir des matériaux capables de mieux résister aux intempéries — qu’il s’agisse de revêtements extérieurs renforcés, de toitures étanches ou de menuiseries plus robustes.

Plus précisément, 11% des répondants prévoient d’intégrer des solutions pour faire face à la sécheresse, comme des fondations adaptées au retrait-gonflement des sols ou des systèmes de stabilisation du terrain. Par ailleurs, 9% cherchent à se prémunir contre les risques d’inondation, en optant pour des aménagements surélevés, des drainages améliorés ou des barrières anti-crue.

?”Isolation, ancrage des fondations, rénovation thermique, éco-construction : les solutions existent. Cependant, cela demande des conseils, des compétences techniques et un accompagnement concret des ménages. BigMat, avec son maillage de 324 points de vente en France et 3 400 collaborateurs, se positionne comme un acteur majeur de cet accompagnement nécessaire face au dérèglement climatique”, affirme Fabio Rinaldi.

Ces initiatives traduisent une évolution du rapport à la construction. L’habitat devient un espace de résilience, pensé pour affronter durablement les effets du dérèglement climatique.

Quels sont les freins à l’adaptation des logements ?

Les conditions météorologiques compliquent les travaux

Paradoxalement, le dérèglement climatique constitue lui-même un frein à la réalisation des travaux. En effet, 40% des Français estiment que les conditions météorologiques actuelles compliquent les chantiers. Canicules, pluies soudaines et vents violents perturbent l’organisation des travaux, réduisant les périodes favorables d’intervention. En conséquence, les délais s’allongent et les coûts augmentent, rendant certains projets plus difficiles à planifier ou à rentabiliser.

?Fabio Rinaldi, Président du Directoire de BigMat France, souligne : “Le bâtiment est à la fois contributeur et victime du changement climatique. Le secteur représente près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre mais constitue aussi une clé de la résilience. Il ne s’agit plus simplement de construire ou rénover, il faut désormais construire pour durer, construire pour résister.”

Ce constat souligne une nouvelle réalité paradoxale. Puisque le climat, moteur de la rénovation, en devient aussi l’un des principaux obstacles, imposant au secteur du bâtiment de repenser ses pratiques, ses calendriers et ses méthodes d’exécution.

La durabilité des investissements mise en question

38% des Français craignent que les effets du dérèglement climatique ne compromettent la durabilité de leurs investissements immobiliers. Cette inquiétude grandissante freine la décision d’engager des travaux, par peur que les solutions mises en œuvre ne résistent pas aux aléas futurs. Face à cette incertitude, les ménages expriment une demande croissante de garanties. En effet, ils attendent des solutions techniques éprouvées, mais également des certifications fiables attestant de l’efficacité réelle des aménagements.

Un déficit d’information et d’accompagnement

Le fait que 45% des Français n’aient encore rien entrepris pour adapter leur logement au climat révèle un véritable déficit d’information. Beaucoup ignorent par où commencer ou quels professionnels solliciter pour évaluer leurs besoins. Cette situation met en lumière le manque d’accompagnement personnalisé des particuliers face à la complexité des démarches.

Les propriétaires ont besoin de conseils adaptés à leur contexte géographique, à la typologie de leur habitat et aux risques climatiques spécifiques auxquels ils sont exposés. Sans une orientation claire et accessible, la volonté d’agir risque de rester au stade de l’intention. D’où l’importance de renforcer les dispositifs de conseil, de proximité et de confiance, pour aider chaque ménage à engager une transition concrète et adaptée.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

Laisser un commentaire