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Logement

Crise du logement : les préoccupations sociales persistent

Crise du logement en France

Le logement, comme première préoccupation nationale, est au centre des problèmes majeurs de notre société. Malgré cela, de nombreuses personnalités économiques tirent la sonnette d’alarme sur la crise immobilière et ses répercussions qui fragilisent une part croissante de la population. Selon une étude menée par l’institut OpinionWay pour la plateforme Wellow, 82% des Français estiment que le logement est oublié par la politique gouvernementale. Cette étude se penche sur les conséquences sociales de la crise du logement en France, notamment concernant l’emploi.

Sommaire :

Crise du logement : une bombe sociale à retardement ?

Emballement des prix de l’immobilier et restrictions d’accès au crédit

L’envolée des prix immobiliers et la hausse des taux d’intérêt rendent de plus en plus difficile l’accession à la propriété. Or, cette situation limite ainsi la mobilité des locataires. Parallèlement, les mises en chantier diminuent et les ventes de logements neufs s’effondrent. Cette conjoncture laisse présager une crise majeure du marché immobilier sur l’ensemble du territoire. De plus, l’interdiction de louer les logements les plus énergivores s’avère difficile à mettre en œuvre.

Poids croissant du logement dans le budget des ménages

Alors que l’offre de biens à louer se raréfie (-14% sur un an), la demande de location augmente de manière significative (+32%). En cela, cette situation creuse un écart inquiétant et fait planer la menace d’une crise du logement imminente.

Parallèlement, la part consacrée au logement dans le budget des ménages ne cesse de croître. D’autant plus que l’inflation augmente en agissant sur leur pouvoir d’achat. Cette situation met en évidence des disparités grandissantes entre :

  • les ménages modestes et aisés,
  • entre locataires et propriétaires libérés de tout emprunt,
  • et même entre les générations.

Des contraintes pesantes sur les modes de vie et les finances

Selon cette étude, la problématique du logement limite les modes de vie de 91% des Français. Ainsi, les deux tiers des sondés craignent de ne pas s’en sortir financièrement en raison du coût du logement, de l’augmentation des prix alimentaires et de l’énergie (66%).

Crise du logement en France

Le logement : un gros trou dans la raquette du gouvernement pour plus de 8 Français sur 10

On observe que les moins de 35 ans sont particulièrement préoccupés (88%). Mais, les locataires sont également plus inquiets que les propriétaires (80% contre 57%) concernant leur situation économique.

Crise du logement : un fardeau croissant pour la qualité de vie des Français

Selon l’Insee, la part du logement dans la dépense de consommation finale des ménages est passée de 20% à 28,5% entre 1990 et 2020. De fait, cette augmentation significative détériore la qualité de vie de nombreux Français, en particulier les jeunes. Puisque plus d’un quart des moins de 35 ans ont dû déménager pour trouver un logement moins cher. Et, pour certains, ils ont dû faire face à des conditions de logement insatisfaisantes, telles que la vétusté ou l’inadéquation de leur habitation à leurs besoins (26%).

Témoignant des difficultés majeures, 20% des jeunes sont donc retournés vivre chez leurs parents. Cette situation concerne également 13% de la population dans son ensemble, soulignant l’ampleur du problème.

Les jeunes, premières victimes de l’impact de la crise du logement sur l’emploi

C’est un cercle vicieux. Pour décrocher un emploi, il faut un logement. Mais, pour trouver un logement, il faut un emploi ! Cette réalité bien ancrée est perçue par plus de 7 Français sur 10. En cela, ils considèrent que le logement constitue un frein autant pour l’emploi (71%) que pour la mobilité professionnelle (80%).

Une source d’inégalités et de renoncements

En effet, cette situation est perçue comme génératrice de grandes inégalités par les trois quarts des Français (76%). Notons qu’un Français sur dix a déjà dû refuser un emploi faute de logement, dont 14% des moins de 35 ans.

De plus, le coût élevé du logement se présente comme un obstacle à la réalisation de projets professionnels. Ainsi, de nombreux jeunes prennent des décisions à contrecœur. À ce propos, l’étude révèle que 26% des moins de 35 ans ont dû retarder leurs projets de reconversion. De même, 12% ont abandonné l’idée de suivre une formation. De manière alarmante, 17% des 18-24 ans déclarent avoir abandonné leurs études en raison du coût du logement, soit plus de 900 000 jeunes.

Crise du logement : un impact direct sur la pénurie de personnel

De nombreuses entreprises éprouvent des difficultés de recrutement. Pour autant, près de 8 Français sur 10 pensent que la réduction du coût du logement pourrait contribuer à résoudre le problème de pénurie de personnel dans de nombreux secteurs (78%). En effet, 22% des moins de 35 ans ont renoncé à se tourner vers des métiers en raison du coût élevé du logement par rapport aux salaires proposés.

Cette question est tellement préoccupante que 7 Français sur 10 estiment que les prétentions salariales des demandeurs d’emploi sont étroitement liées à la part du logement dans leur budget. D’ailleurs, un quart des moins de 35 ans admet même avoir négocié leur salaire en tenant compte de cette réalité.

Une inquiétude plus large : le pouvoir d’achat

Au cœur de cette problématique se trouve une préoccupation plus vaste partagée par les Français : le pouvoir d’achat. Alors que l’inflation atteint des sommets et que le gouvernement prône régulièrement une augmentation des salaires, plus de la moitié des Français (55%) estiment qu’il serait plus efficace de leur permettre de se loger à des prix plus abordables.

La crise du logement s’intensifie : des millions de personnes en situation précaire

Selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre, plus de 12 millions de personnes en France sont touchées par la crise du logement. Dont 4,1 millions se retrouvent dans des situations de non ou de mal-logement. D’autant que cette situation précaire ne cesse de s’aggraver.

“ La situation s’aggrave et toutes les pressions qui s’exercent sur le marché de l’immobilier n’annoncent rien de bon pour le futur si rien ne change.” – Thomas Corman, fondateur de Wellow.

Une priorité : réduire le coût du logement

Le logement est aujourd’hui au cœur des préoccupations des Français. Afin d’améliorer leur pouvoir d’achat, la réduction du coût du logement devient une priorité. Et, cela avant même l’augmentation des salaires qui n’ont pas suivi la hausse des prix.

> Consultez notre article sur : FNAIM : l’année 2023 doit être celle de la politique du logement

L’accès à la propriété est devenu inabordable pour de nombreux ménages. De même, trouver un logement adapté à ses besoins relève souvent du parcours du combattant, en particulier pour les jeunes. Ces derniers ne voient pas de réponse politique à la hauteur de leurs enjeux, et les locataires sont les premiers à exprimer leur déception (88%).

Des mesures urgentes pour résoudre la crise du logement

Certains professionnels estiment qu’il faudrait construire 500 000 logements par an pour sortir de la crise. Pour autant, il faut agir sur le parc immobilier existant afin de libérer davantage d’offres de location. En effet, on estime qu’il y a environ 3 millions de logements vacants en France. Or, cette ressource pourrait rapidement répondre aux besoins de nombreuses familles en attente de solutions.

> Consultez notre article sur : Logement neuf : une demande qui s’effondre, une production à l’arrêt

La crise du logement ne peut plus être ignorée. Des mesures urgentes et efficaces doivent être mises en place pour faire face à cette situation préoccupante qui affecte des millions de personnes à travers le pays.

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Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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