Le Syndicat National de l’Exploitation Climatique et de la maintenance (SNEC), membre de FEDENE, a réalisé une enquête sur l’efficacité énergétique dans le domaine du chauffage collectif en fonction des différents contrats de services. Les résultats soulignent l’importance et l’impact des contrats d’exploitation avec engagement sur la performance énergétique des logements.
Le Syndicat National de l’Exploitation Climatique et de la maintenance, membre de FEDENE, gère à travers ses 60 adhérents, 49 GW, soit 70% du chauffage collectif résidentiel (social et copropriétés). Le SNEC a réalisé une enquête sur l’efficacité énergétique dans le domaine du chauffage collectif en fonction des différents contrats de services. Les résultats de cette enquête soulignent, chiffres à l’appui, l’importance et l’impact des contrats d’exploitation avec engagement sur la performance énergétique des logements.
On observe, en effet, une forte progression de la part des contrats d’exploitation avec garantie de résultats (par rapport aux contrats de maintenance simple) : + 23 % entre 2012 et 2015. Les bâtiments équipés de chauffage collectif, dont les installations sont sous contrat de résultat ont des consommations inférieures de 17% par rapport aux installations sous contrat de moyens soit une économie au m2 d’environ 24 kWh.
Rappelons qu’un contrat de résultat est un contrat d’exploitation avec engagement d’économies réelles d’énergie. L’exploitant assure le pilotage et la gestion des installations : performance des installations, comportement du bâtiment et des occupants. Il s’assure également de l’optimisation des coûts énergétiques : consommation, mixité, mise en concurrence du sourcing, maîtrise des courbes de charge, approvisionnement énergétique.
Pourquoi les contrats de résultat ont-ils de meilleures performances ?
Cette efficacité accrue s’explique notamment par un engagement contractuel de l’exploitant et son implication financière qui porte des engagements réels d’économies exprimés en €, en MWh et en émissions de CO2.
Les prestations proposées permettent de garantir les économies dans la durée avec la mise en place d’équipes dédiées au suivi de la performance et au pilotage à distance ainsi que le déploiement de solutions digitales associées aux interventions d’opérateurs sur le terrain comme l’optimisation de l’approvisionnement en énergie (P1) sont à l’origine de l’amélioration de la performance énergétique des logements.
L’amélioration continue de la performance des contrats d’exploitation a généré 12% d’économies supplémentaires entre 2012 et 2015.
Une étude de référence réalisée par CARDONNEL Ingénierie en 2013 insistait d’ailleurs sur l’importance d’un pilotage et d’une maintenance de qualité des installations thermiques. La bonne rentabilité énergétique et financière des services d’exploitation-maintenance et de pilotage dans le temps (maintien du rendement du brûleur, réglage de la température d’eau chaude, équilibrage du réseau de distribution, télégestion, système d’alertes…) permet de générer un gain énergétique de l’ordre de 20% par rapport à un entretien minimal obligatoire.
L’enquête du SNEC confirme que les métiers de services d’efficacité énergétique contribuent largement aux objectifs d’économie d’énergie de la transition énergétique et méritent d’être plus fortement promus et soutenus, notamment dans le cadre de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE).
Toutefois, FEDENE constate depuis 2015 un tassement des projets dans le domaine de la rénovation et de l’efficacité énergétique tout comme dans le domaine de la chaleur renouvelable. Ce tassement s’explique par la chute du prix des énergies fossiles – et donc une moindre valorisation des économies d’énergie – mais aussi par une perte d’efficacité des mécanismes d’incitation, dont les CEE « 3e période ». Aussi, FEDENE recommande vivement un redéploiement des contrats avec garanties réelles d’économies, une revalorisation du prix du carbone et une affectation des recettes vers le financement de la transition énergétique.
FEDENE propose également des actions concrètes favorisant un investissement plus soutenu dans l’efficacité énergétique des bâtiments pour relancer la dynamique de croissance verte et de lutte contre le changement climatique :
- Obligation d’entretien annuel de chaudières : la rendre opérante et démontrer l’intérêt économique immédiat pour les propriétaires,
- Intégrer dans la révision des RT existantes (globales et par élément) la notion de gestion active de l’énergie par les exploitants et le suivi de la consommation énergétique,
- Intégrer les solutions digitales et numériques dans les bouquets d’actions d’efficacité énergétique proposés par les exploitants.