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Energie

Précarité énergétique : 36% des Français en difficulté de paiement

Précarité énergétique : 36% des Français en difficulté de paiement

Un tiers des Français en difficulté pour payer leurs factures d’énergie. Le Baromètre énergie-info 2025 du médiateur national de l’énergie tire la sonnette d’alarme. En effet, 36% des ménages ont rencontré des problèmes de paiement, un record historique. Pire encore, 35% des foyers ont souffert du froid dans leur logement, soit 2,5 fois plus qu’en 2020. La précarité énergétique explose en France. Pourquoi cette aggravation brutale ? Le chèque énergie est-il vraiment efficace ? Quelles solutions concrètes pour réduire vos factures ? Cette enquête révèle des chiffres chocs et des pistes d’action pour faire face à cette crise sociale majeure.


Sommaire :


À retenir – La précarité énergétique en France en 2025

  • 36% des foyers français rencontrent des difficultés de paiement de leurs factures d’énergie.
  • 35% des ménages ont souffert du froid pendant au moins 24 heures dans leur logement.
  • 87% des foyers réduisent leur consommation d’énergie pour des raisons financières.
  • Le retard d’envoi du chèque énergie en 2025 a causé des difficultés à 60% des bénéficiaires.
  • Seuls 20% des ménages sont prêts à payer plus cher pour des offres d’énergie verte.

Comment la précarité énergétique s’est-elle aggravée en 2025 ?

Des factures qui pèsent toujours plus lourd dans le budget

La précarité énergétique s’impose plus que jamais comme une préoccupation majeure des ménages français. Selon le Baromètre énergie-info 2025 du médiateur national de l’énergie, 87% des foyers considèrent désormais leur consommation d’énergie comme un sujet important. Aujourd’hui, 85% des Français jugent que leurs factures d’énergie pèsent lourd dans leur budget. C’est un record depuis 2007, année où ils n’étaient que 62% à le penser. En dix-huit ans, la hausse de 23 points traduit la montée en puissance de la précarité énergétique et son impact direct sur le pouvoir d’achat.

Cette tension budgétaire s’explique avant tout par l’augmentation continue des factures. En 2025, 59% des foyers constatent une hausse de leur facture d’électricité. Parmi eux, 62% l’expliquent par la flambée des prix de l’énergie et 51% par l’augmentation du coût des abonnements. De plus, les utilisateurs de gaz naturel font le même constat.

Les ménages modestes en première ligne

Cette double hausse, accentuée par une inflation énergétique persistante, fragilise surtout les ménages modestes vivant dans des logements mal isolés. Dès lors, la précarité énergétique n’apparaît plus comme un phénomène ponctuel, mais comme une réalité durable au croisement des enjeux économiques, sociaux et environnementaux.

Quelles sont les manifestations concrètes de la précarité énergétique ?

Un record historique de difficultés de paiement

Désormais, 36% des foyers déclarent avoir rencontré des difficultés de paiement de leurs factures d’énergie, soit le niveau le plus haut jamais enregistré. Or, ce taux n’était que de 18% en 2020. L’évolution est particulièrement marquée : 25% en 2021, 27% en 2022, 31% en 2023, puis 28% en 2024 avant d’atteindre ce record de 36% en 2025.

Par ailleurs, la restriction du chauffage pour raison financière concerne toujours 74% des foyers en 2025. C’est un chiffre stable par rapport à 2024 mais en forte hausse depuis 2020 (53%). La précarité énergétique touche à présent plus d’un tiers des Français.

La progression alarmante de la précarité énergétique en France
La progression alarmante de la précarité énergétique en France

La souffrance du froid se multiplie

La part des ménages ayant souffert du froid chez eux ne cesse d’augmenter. En 2020, ils étaient 14%. En 2025, ils sont à présent 35%. Ainsi, en cinq ans, le phénomène a été multiplié par 2,5. Dans 37% des cas, les raisons sont d’abord financières. Pour 32% des foyers, elles tiennent à une mauvaise isolation du logement. Cette progression inquiétante met en évidence l’urgence de lutter contre la précarité énergétique, qui affecte directement la santé et le bien-être des ménages les plus fragiles.

Précarité énergétique : les raisons multiples de la souffrance du froid
Précarité énergétique : les raisons multiples de la souffrance du froid

Le double fardeau : froid l’hiver, chaleur l’été

La précarité énergétique ne s’arrête plus aux mois d’hiver. L’été 2025 a, lui aussi, mis les foyers à rude épreuve. Près d’un Français sur deux (49%) déclare avoir souffert de la chaleur pendant au moins 24 heures, contre 42% en 2024. Plus inquiétant encore : 23% des ménages affirment avoir subi à la fois le froid l’hiver dernier et la chaleur cet été, soit une hausse de 6 points en un an. Cette double vulnérabilité climatique renforce la précarité énergétique et fait peser des risques sanitaires accrus sur les populations les plus fragiles, désormais exposées toute l’année.

L'inconfort thermique, double peine de la précarité énergétique
L’inconfort thermique, double peine de la précarité énergétique

Le chèque énergie est-il une réponse efficace à la précarité énergétique ?

Un dispositif utile mais au calendrier problématique

Un quart des foyers français (25%) a bénéficié du chèque énergie en 2024 ou en 2025. Mais son versement tardif en 2025 a entraîné de nombreuses difficultés. Parmi les bénéficiaires, 60% déclarent avoir été pénalisés par ce retard. Sur 500 foyers interrogés, 35% ont rencontré des difficultés de paiement, 14% ont dû régler des frais de retard, 13% ont eu des litiges avec leur fournisseur, et 10% ont subi des coupures ou réductions d’énergie. Ces chiffres rappellent à quel point le respect du calendrier est déterminant pour garantir l’efficacité des aides publiques.

Impact du retard de distribution du chèque énergie sur les bénéficiaires
Impact du retard de distribution du chèque énergie sur les bénéficiaires

Les bénéficiaires, premières victimes de la précarité

Les bénéficiaires du chèque énergie apparaissent plus exposés aux aléas climatiques. En 2025, 59% d’entre eux déclarent avoir eu froid au moins 24 heures dans leur logement, soit 10 points de plus qu’en 2024, contre 35% dans la population générale. L’été n’a pas été plus clément. Puisque 64% des foyers aidés ont souffert de la chaleur, un bond de 12 points en un an, quand la moyenne nationale atteint 49%. Ces écarts confirment que le dispositif cible les ménages les plus vulnérables. Mais ils soulignent aussi la nécessité d’ajuster son montant et son calendrier pour en renforcer l’efficacité.

Comment les Français adaptent-ils leurs comportements face à la précarité énergétique ?

Une sobriété motivée par le portefeuille, pas par l’écologie

Pour faire face à la précarité énergétique, 85% des foyers affirment avoir modifié leurs habitudes ou estiment déjà faire le maximum. Mais, les raisons invoquées révèlent un constat préoccupant. Seuls 34% citent une motivation écologique, tandis que 87% agissent d’abord pour des raisons financières.

Des gestes de réduction en léger recul

Le nombre moyen de gestes visant à réduire la consommation d’énergie recule légèrement. En 2025, les foyers en déclarent 5,6 en moyenne, contre 6 en 2024. Dans le détail, 72% affirment ne pas laisser les lumières allumées inutilement, 57% baissent le chauffage lorsqu’ils s’absentent, 56% réduisent la température, et autant évitent de laisser les appareils en veille. Ce léger recul peut s’interpréter de deux manières. Soit ces gestes sont devenus des réflexes du quotidien. Soit l’attention portée aux économies d’énergie s’essouffle, malgré la persistance de la précarité énergétique.

L’énergie verte reste inaccessible pour les ménages en précarité

Si 60% des ménages déclarent être intéressés par les offres d’électricité verte, seuls 20% sont prêts à les souscrire si elles sont plus chères. Ce décalage massif de 40 points révèle comment la précarité énergétique constitue un frein majeur à la transition écologique. Les ménages en difficulté financière ne peuvent pas se permettre de payer davantage pour de l’énergie verte, même s’ils en comprennent l’importance environnementale.

L’option heures pleines/heures creuses, un levier sous-exploité

En 2025, plus de la moitié des foyers (51%) ont souscrit à l’option heures pleines/heures creuses. Ce dispositif vise à réduire la facture d’électricité en déplaçant la consommation vers les plages horaires les moins chères. Mais, son efficacité reste limitée. Ainsi, 14% des ménages concernés ne connaissent même pas leurs horaires exacts. Les jeunes adultes sont les plus touchés par ce manque d’information — 19% chez les moins de 35 ans, contre seulement 9% chez les 55 ans et plus.

De plus, l’usage demeure partiel. En effet, 70% utilisent les heures creuses pour lancer leur machine à laver et 54% pour chauffer l’eau, mais seuls 28% adaptent leur chauffage, pourtant poste de dépense le plus important.

Le marché de l’énergie : liberté de choix et changements croissants

En 2025, un tiers des ménages (33%) a déjà changé de fournisseur d’électricité, soit 3 points de plus qu’en 2024. Pour le gaz, la proportion atteint 39%, en hausse de 5 points. Le prix reste la première motivation : 38% des foyers citent ce critère, un choix souvent dicté par la précarité énergétique. Plus de la moitié des consommateurs (54%) ayant changé de fournisseur ont eu recours à un comparateur d’offres. Cependant l’information reste incomplète. Puisque seuls 51% savent que certains comparateurs sont rémunérés par les fournisseurs. Ce qui soulève des interrogations sur leur indépendance et la fiabilité des classements proposés.


FAQ – Précarité énergétique

Qu’est-ce que la précarité énergétique exactement ?

La précarité énergétique se définit comme la difficulté, pour un ménage, de couvrir ses besoins énergétiques essentiels : se chauffer, s’éclairer ou cuisiner. En 2025, 36% des foyers déclarent des impayés, 74% restreignent leur chauffage, et 35% ont eu froid chez eux pendant au moins 24 heures. Ce phénomène résulte d’un triple déséquilibre : revenus modestes, habitat mal isolé et inflation énergétique persistante. Il ne s’agit plus seulement d’un problème économique, mais d’un enjeu social et sanitaire majeur pour des millions de Français.

Pourquoi la précarité énergétique s’aggrave-t-elle en 2025 ?

L’année 2025 marque une aggravation nette de la précarité énergétique. Plusieurs facteurs se conjuguent : hausse généralisée des factures d’électricité (+59% des foyers concernés), envolée des prix de l’énergie (62%) et des abonnements (51%). Dans le même temps, 85% des ménages jugent que leurs dépenses énergétiques pèsent lourd dans leur budget, un record depuis près de vingt ans. Ce décalage entre revenus stables et coûts croissants crée un effet ciseaux inédit : 36% des foyers rencontrent aujourd’hui des difficultés de paiement. La mauvaise isolation des logements anciens accentue encore cette vulnérabilité face aux aléas climatiques et aux tensions tarifaires.

Comment savoir si je suis en situation de précarité énergétique ?

La précarité énergétique peut se reconnaître à plusieurs symptômes. Elle touche les ménages qui peinent à payer leurs factures, limitent leur chauffage ou subissent le froid dans un logement mal isolé. Le Baromètre 2025 révèle que 87% des foyers se disent attentifs à leur consommation, et 85% estiment que leurs dépenses d’énergie pèsent lourd dans leur budget. En général, on parle de précarité énergétique lorsque les dépenses d’énergie dépassent 8 à 10% des revenus du foyer. Si vous êtes dans cette situation, sachez qu’il existe des aides comme le chèque énergie ou les programmes de rénovation pour améliorer le confort de votre logement.

Le chèque énergie est-il suffisant pour lutter contre la précarité énergétique ?

En 2025, le chèque énergie aide un foyer sur quatre. Une mesure utile, mais insuffisante pour enrayer la précarité énergétique. Son envoi tardif a fragilisé 60% des bénéficiaires. Ainsi, 35% ont connu des impayés, 10% ont même subi des coupures. Ces ménages sont aussi les plus vulnérables face aux extrêmes climatiques : 59% ont souffert du froid et 64% de la chaleur. Le problème est structurel : tant que les logements resteront mal isolés et les prix de l’énergie élevés, le chèque énergie ne fera qu’amortir les effets sans traiter les causes. La solution passe alors par une politique globale alliant rénovation thermique, tarification sociale et versement anticipé des aides.

Quelles solutions concrètes existent pour réduire ma facture d’énergie ?

La lutte contre la précarité énergétique passe autant par des gestes simples que par des démarches plus structurelles. Côté comportements, 72% des ménages veillent à éteindre les lumières, 57% baissent le chauffage en cas d’absence et 56% réduisent la température intérieure. Pour ceux disposant de l’option heures pleines/heures creuses, mieux vaut concentrer les usages énergivores pendant les heures creuses — un réflexe déjà adopté par 70% des foyers. Changer de fournisseur peut aussi alléger la facture : 54% des consommateurs utilisent un comparateur d’offres, même si seulement 38% le font d’abord pour des raisons de prix. Enfin, les aides publiques comme le chèque énergie et MaPrimeRénov’ offrent des leviers concrets pour améliorer l’isolation et réduire durablement la consommation.

 

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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