Le marché immobilier français surprend en cette fin 2025. Malgré les tensions politiques et l’instabilité internationale, les transactions repartent à la hausse. On compte 940 000 ventes attendues contre 845 000 en 2024, selon l’Observatoire GH Transaction de Guy Hoquet et YouGov. Les taux stabilisés à 3% depuis mars redonnent du souffle aux acheteurs. Pourtant, le marché immobilier se réinvente. Les grandes métropoles ajustent leurs prix tandis que les villes moyennes s’envolent. L’épargne personnelle explose, les professionnels deviennent incontournables, et les territoires se repositionnent. Décryptage d’un marché immobilier en pleine transformation.
Sommaire :
- Le marché immobilier français retrouve-t-il son dynamisme en 2025 ?
- Quels sont les principaux freins à l’achat sur le marché immobilier ?
- Comment les Français financent-ils leurs projets sur le marché immobilier ?
- Quel rôle jouent les professionnels sur le marché immobilier actuel ?
- Quelles disparités observe-t-on sur le marché immobilier selon les territoires ?
À retenir – Le marché immobilier français en 2025
- Le marché immobilier enregistrera 940 000 transactions en 2025, soit 11% de plus qu’en 2024.
- Les acquéreurs peuvent acheter 84 m² en moyenne, soit 6 m² supplémentaires grâce à la baisse des prix et aux taux à 3%.
- 44% des acheteurs financent leur projet avec leur épargne personnelle, contre 34% un an auparavant.
- 77% des vendeurs sollicitent un professionnel pour l’estimation et 61% des acheteurs pour optimiser leur financement.
- Les villes moyennes comme Dunkerque (+7,6%) surperforment les grandes métropoles comme Lyon (-2,4%).
Le marché immobilier français retrouve-t-il son dynamisme en 2025 ?
Une reprise mesurée après des mois de ralentissement
Le marché immobilier sort progressivement de la léthargie qui l’a caractérisé en 2024. Les prévisions de la FNAIM annoncent 940 000 transactions pour 2025, contre 845 000 l’année précédente, soit une hausse de +11,2%. Cette reprise du marché immobilier repose sur deux piliers essentiels. D’une part, la stabilisation des taux d’intérêt autour de 3% depuis mars 2025, et d’autre part, le retour progressif de la confiance des acheteurs.
Selon l’étude exclusive Guy Hoquet–YouGov, menée entre le 25 août et le 8 septembre 2025 auprès de 1000 personnes ayant un projet immobilier, 67% des porteurs de projet envisagent désormais un achat, contre 63% en début d’année — soit une hausse de 4 points en quelques mois. Le marché immobilier bénéficie ainsi d’une demande plus soutenue malgré un contexte international tendu et une instabilité politique française persistante.
Un pouvoir d’achat immobilier en amélioration
Les Français peuvent acquérir davantage de surface dans l’ancien. En moyenne, un foyer peut désormais acheter 84 m², soit 6 m² supplémentaires par rapport à 2024, d’après les données de l’Observatoire GH Transaction.
Cette évolution favorable du marché immobilier s’explique par deux facteurs étroitement liés. Tout d’abord, la légère baisse des prix au mètre carré (–1,1 %) observée à l’échelle nationale. En effet, on est passé de 3 319 € en 2024 à 3 283 € en septembre 2025. En parallèle, le budget moyen d’acquisition se stabilise autour de 347 000 € sur la période janvier-septembre 2025, soit une quasi-stagnation (+0,1 %) par rapport à l’année précédente.
Dans le détail, les maisons enregistrent un prix moyen de 2 809 €/m² (+0,3 %), tandis que les appartements reculent à 4 755 €/m² (–2,1 %).
Ainsi, le marché devient progressivement plus accessible, offrant aux acquéreurs un meilleur rapport surface/prix. Cette accalmie sur les prix, conjuguée à la stabilisation des taux, ravive l’intérêt des ménages et contribue à fluidifier les transactions après plusieurs semestres de repli.
Quels sont les principaux freins à l’achat sur le marché immobilier ?
Si le marché immobilier affiche effectivement des signaux positifs, l’accès à la propriété demeure pour beaucoup un parcours semé d’obstacles. Trois freins majeurs se dégagent de cette analyse conduite sur un échantillon représentatif de la population française.
D’abord, 28% des acheteurs potentiels jugent que les prix restent trop élevés, freinant la concrétisation de leur projet. Ensuite, 25% peinent à trouver le bien idéal, en adéquation avec leurs critères de localisation, surface ou configuration. Enfin, 16% rencontrent des difficultés de financement, souvent liées aux conditions d’octroi des prêts ou à leur situation professionnelle précaire.
En somme, malgré un contexte plus favorable, le marché immobilier requiert encore patience, flexibilité et compromis de la part des acquéreurs. Selon Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet l’Immobilier, les acquéreurs mûrissent davantage leurs projets et adoptent des objectifs plus réalistes, tout en conservant une forte motivation à devenir propriétaires.
Comment les Français financent-ils leurs projets sur le marché immobilier ?
Le crédit immobilier toujours dominant
Le crédit immobilier reste la voie d’accès privilégiée à la propriété pour une majorité d’acheteurs. Selon l’étude Guy Hoquet–YouGov, 62% des acquéreurs financent leur projet par un emprunt bancaire, contre 69% un an plus tôt. Cette légère baisse n’enlève rien à la prépondérance du financement traditionnel, qui demeure le pilier central du marché immobilier.
En effet, la stabilisation des taux d’intérêt autour de 3% depuis mars 2025 contribue à maintenir la solvabilité des ménages. Et, cela, même si ce niveau reste supérieur aux taux historiquement bas observés entre 2021 et 2022. Ainsi, malgré un contexte économique plus exigeant, le crédit immobilier continue de jouer un rôle structurant dans la concrétisation des projets, garantissant une dynamique d’achat mesurée mais durable sur le marché français.
L’épargne personnelle prend de l’ampleur
La mobilisation de l’épargne personnelle progresse à un rythme inédit. En septembre 2025, 44% des acquéreurs financent désormais leur projet grâce à leurs fonds propres, contre 34% un an plus tôt — soit une hausse spectaculaire de 10 points.
Cette évolution marque le changement le plus significatif dans les modes de financement récents. D’une part, les acheteurs cherchent à sécuriser leurs projets en limitant leur recours à l’emprunt et en augmentant leur apport personnel, afin de mieux maîtriser leur budget face à la remontée des taux. D’autre part, cette dynamique traduit une adaptation pragmatique aux critères bancaires plus stricts, notamment sur le taux d’endettement et le reste à vivre exigés par les établissements prêteurs.
Ainsi, le marché voit émerger une nouvelle génération d’acquéreurs solvables, disposant d’une capacité d’épargne importante, souvent accumulée durant les années d’attente ou d’incertitude économique. Cette montée en puissance des achats auto-financés révèle un retour de la prudence et de la stratégie patrimoniale dans les comportements d’achat.
L’accompagnement professionnel plébiscité
Les acheteurs manifestent un besoin croissant d’accompagnement professionnel. En effet, 61% des acquéreurs souhaitent désormais bénéficier d’un conseil personnalisé pour optimiser leur stratégie de financement, soit une hausse de 6 points en un an (contre 55 % en septembre 2024). Parallèlement, 55% des acheteurs affirment vouloir être assistés par un professionnel pour obtenir le meilleur prêt, une progression notable de 8 points.
L’expertise devient un levier indispensable pour concrétiser un projet immobilier. Désormais, négocier son crédit, calibrer son apport, choisir la bonne durée d’emprunt ou combiner les prêts aidés requiert une véritable stratégie financière, guidée par des professionnels capables de sécuriser chaque étape du parcours d’achat.
Quel rôle jouent les professionnels sur le marché immobilier actuel ?
Des services valorisés par les vendeurs
Les vendeurs confirment leur attachement croissant à l’accompagnement professionnel sur un marché immobilier de plus en plus exigeant. En septembre 2025, 77% d’entre eux sollicitent une estimation de la valeur de leur bien, soit une hausse de 8 points par rapport à 2024. Viennent ensuite la gestion des visites (67%, +6 points) et la diffusion des annonces (65%, +3 points), deux missions clés à l’heure où la visibilité en ligne conditionne la rapidité de vente.
Les photos professionnelles deviennent également un critère déterminant : 64% des vendeurs y recourent (+7 points). La gestion administrative (53%) et la négociation (52%, +4 points) confirment le rôle global du professionnel comme garant de la sécurité juridique et de la réussite commerciale. Enfin, même l’estimation des travaux à prévoir — historiquement en marge du cœur de métier des agents — progresse à 36% (+5 points), témoignant d’une attente accrue d’accompagnement global.
Ainsi, les agents immobiliers ne se contentent plus de vendre : ils guident, conseillent et rassurent, devenant de véritables partenaires de confiance dans un marché où la fiabilité de l’expertise et la qualité de la mise en valeur font toute la différence.
Une perception positive des services en progression constante
La perception des agents immobiliers évolue très positivement. Leur maîtrise des aspects administratifs et juridiques s’impose comme leur atout principal. Ainsi, 79% des clients leur accordent une opinion favorable sur la gestion réglementaire des transactions.
La valorisation du bien, qui regroupe l’estimation, la rédaction d’annonces et la gestion des visites, suscite également une adhésion majoritaire. Même l’estimation des travaux à prévoir, longtemps considérée comme périphérique à leur cœur de métier, obtient 71% d’avis positifs — un signe fort d’élargissement des attentes à leur égard. Ainsi, les agents immobiliers ne sont plus perçus comme de simples intermédiaires transactionnels, mais comme de véritables accompagnateurs de projet, capables d’allier expertise technique, sécurité juridique et conseil stratégique tout au long du parcours immobilier.
Quelles disparités observe-t-on sur le marché immobilier selon les territoires ?
Des régions aux trajectoires divergentes
Le marché immobilier français affiche en 2025 une forte hétérogénéité régionale. Les régions les plus abordables enregistrent paradoxalement les hausses de prix les plus dynamiques : la Bourgogne-Franche-Comté progresse de +1,7% pour atteindre 1 785 €/m², suivie des Hauts-de-France à +1,4% (2 252 €/m²) et de la Normandie à +0,7% (2 397 €/m²).
À l’inverse, les territoires déjà très valorisés marquent une pause. L’Île-de-France, toujours en tête avec 5 646 €/m², stabilise ses prix sur un an (0,0%). La Provence-Alpes-Côte d’Azur enregistre même un léger repli de -0,6% à 5 397 €/m², confirmant un ajustement naturel dans les zones à forte tension tarifaire. En somme, le marché immobilier français se rééquilibre territorialement. Et, les acheteurs se repositionnent vers les régions où le pouvoir d’achat immobilier reste favorable.
Grandes métropoles : des évolutions contrastées
Sur le marché immobilier des grandes villes françaises, les dynamiques locales restent contrastées. À Paris, les prix progressent de +1,9% pour atteindre 12 485 €/m². Les métropoles du Sud affichent également une tendance haussière. Nice gagne +0,5% (6 602 €/m²) et Toulouse+0,3% (4 008 €/m²), portées par une demande soutenue et un cadre de vie attractif.
À l’inverse, plusieurs grandes agglomérations amorcent une phase d’ajustement. C’est le cas de Nantes qui recule de -1,4% (4 073 €/m²), Lyon cède -2,4% (4 990 €/m²) et Strasbourg enregistre la plus forte baisse avec -3,6% (3 939 €/m²). Ainsi, le marché immobilier métropolitain se recompose, avec des gagnants et des perdants dans cette nouvelle configuration.
L’essor spectaculaire des villes moyennes attractives
Les villes moyennes confirment leur remontée en puissance sur le marché immobilier français. Le trio de tête illustre parfaitement cette tendance. Dunkerque enregistre une hausse spectaculaire de +7,6% pour atteindre 2 550 €/m², Colmar s’envole de +5,2% à 2 944 €/m², tandis que Villeneuve-d’Ascq progresse de +5,0% à 3 602 €/m².
Derrière ces leaders, d’autres villes moyennes dynamiques suivent le mouvement. Citons, Lorient et Mulhouse qui gagnent +3,6%, atteignant respectivement 3 153 €/m² et 2 011 €/m², tandis que Poitiers affiche +3,1% à 2 296 €/m².
Ces progressions illustrent un mouvement de fond. Le redéploiement du marché immobilier vers des territoires dynamiques offre des services, des emplois et un cadre de vie attractif, tout en restant accessibles financièrement.
Stéphane Fritz analyse cette tendance : “Le marché se transforme : la majorité des grandes villes voient leurs prix s’ajuster, tandis que les villes moyennes ou les petites communes dynamiques gagnent en attractivité.”

