Face à l’urgence climatique, le choix d’une chaudière gaz ne peut plus être anodin. C’est dans cette optique que l’association “Équilibre des Énergies” a récemment présenté ses recommandations au Gouvernement. La stratégie est ambitieuse et s’articule en trois volets. Ainsi, il est question d’établir un objectif clair de réduction des émissions de CO2, mettre en œuvre des mesures réglementaires et incitatives en adéquation avec cet objectif. Et, enfin, ajuster les indicateurs de suivi comme le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Alors, quel rôle peut jouer la chaudière gaz dans ce grand défi environnemental ? Le débat est ouvert et les enjeux considérables.
Sommaire :
- Équilibre des Énergies : un acteur clé dans la quête de la décarbonation des bâtiments
- Un futur sans chaudière gaz ?
Équilibre des Énergies : un acteur clé dans la quête de la décarbonation des bâtiments
L’association “Équilibre des Énergies” se positionne en véritable acteur de la transition énergétique depuis sa création en 2010. Présidée par l’ancien ministre de l’Environnement, Brice Lalonde, cette entité fédère divers secteurs — de l’énergie au bâtiment en passant par la mobilité — en vue d’une décarbonation effective de l’économie.
Trois leviers stratégiques pour une décarbonation efficace
L’association met en avant trois axes fondamentaux pour décarboner nos habitats :
- Décarbonation des vecteurs énergétiques. Ce levier met l’accent sur le choix des sources d’énergie. Notamment en remplaçant des systèmes anciens comme la chaudière gaz par des options plus écologiques.
- Amélioration de l’isolation des bâtiments. Une isolation optimale peut considérablement réduire le besoin en chauffage.
- Actions ciblées pour l’efficacité énergétique. Ce sont des mesures pratiques qui peuvent inclure la modernisation de la chaudière gaz pour des modèles plus efficaces et moins polluants.
“ Pendant des décennies, les Français se sont chauffés au charbon, puis est venu le fioul et puis le gaz. Le moment est venu de passer à des systèmes respectueux du climat. L’électricité et la pompe à chaleur sont en première ligne.”
— Brice Lalonde, président d’Équilibre des Énergies.
Le casse-tête de la rénovation énergétique
Il est indiscutable que le parc immobilier français nécessite des rénovations. Les chaudières à gaz obsolètes contribuent aux émissions élevées de gaz à effet de serre et aux incertitudes d’approvisionnement. Cependant, le débat est complexe.
> Consultez notre article sur : “Chaudière à gaz : vers une interdiction des installations nouvelles ?”
Rénovation globale vs rénovation par étapes
Alors que certains prônent une rénovation globale et immédiate, y compris le remplacement des chaudières au gaz. Mais, les sommes impliquées seraient considérables. Dans ce contexte, une rénovation par étapes pourrait être une alternative plus réaliste.
Biogaz : une solution miraculeuse ?
Le biogaz se présente souvent comme un remplaçant idéal pour le gaz naturel d’une chaudière gaz. Toutefois, il est à la fois rare et coûteux. Ce qui soulève la question de sa viabilité à long terme pour des applications telles que le chauffage résidentiel. Le chemin vers une décarbonation effective est semé d’embûches. Mais le dialogue demeure ouvert et les enjeux sont plus importants que jamais.
Un futur sans chaudière gaz ?
La France doit relever des défis environnementaux cruciaux. À la lumière de ces enjeux, l’association Équilibre des Énergies propose un plan en trois volets pour réduire les émissions de CO2 dans le secteur du bâtiment. C’est d’ailleurs, un domaine où la chaudière gaz joue un rôle significatif.
> Consultez notre article sur : “Fin des chaudières à gaz : Equilibre des Energies propose 12 mesures”
Un objectif prioritaire : doubler la réduction des émissions de GES
La lutte contre le changement climatique impose une accélération du rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette urgence doit guider les politiques gouvernementales et l’adoption de mesures drastiques.
Actions réglementaires et incitatives : la fin de la chaudière Gaz ?
Actuellement, près de 42 % de l’énergie utilisée dans les bâtiments provient de sources fossiles. Cela ne diminue que de 0,5 % par an. Ainsi, l’association propose plusieurs actions :
- Promouvoir les Énergies décarbonées. L’électricité et les chaleurs renouvelables doivent être prioritaires pour remplacer la chaudière gaz. En effet, il faut réduire les émissions et la dépendance aux énergies fossiles.
- Développement des pompes à chaleur. Un programme incitatif est nécessaire pour accélérer leur déploiement, en vue de l’objectif de 10 millions de logements équipés d’ici 2030.
- Le renouvellement des équipements Gaz. Création d’une prime à la conversion d’une chaudière gaz et désincitations fiscales à leur installation.
- L’éradication des passoires thermiques. Elle doit être recentrée sur les logements chauffés aux énergies fossiles.
“ Le développement des usages de l’électricité doit être clairement affiché comme une orientation majeure de la prochaine loi énergie-climat. Les obstacles réglementaires doivent être levés.” – Brice Lalonde.
Réajustement du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE)
Le DPE est un outil essentiel pour mesurer les progrès et guider les rénovations. Ainsi, l’analyse des deux millions de DPE réalisés en 2022 conduit à formuler plusieurs recommandations :
- Cesser la pénalisation de l’électricité. Y compris pour la pompe à chaleur (PAC) qui pourrait remplacer la chaudière gaz.
- Seuils plus contraignants sur les émissions de gaz à effet de serre. Cela pourrait affecter l’évaluation des logements chauffés par des chaudières gaz.
- Réévaluation pour les petits logements. Ceux-ci sont souvent injustement pénalisés par les DPE actuels.
- Valorisation des systèmes énergétiques intelligents. Envisager des économies d’énergie grâce à des systèmes de pilotage plus efficaces pourrait influencer positivement la transition.
La stratégie d’Équilibre des Énergies nous confronte à une réalité inévitable. Le temps des chaudières à gaz est peut-être compté si nous voulons respecter les objectifs climatiques. Ce plan en trois volets esquisse un avenir où les choix énergétiques sont plus respectueux de notre planète.
