Une enquête menée par le Groupement Actibaie et l’Ifop indique que 70 % des Français endurent des conditions de chaleur insupportables dans leur logement. L’objectif de cette étude est triple. Elle évalue l’impact des températures élevées, identifie les mesures d’atténuation de la chaleur dans le logement et explore les possibilités de lutte contre cette souffrance thermique.
Sommaire :
- La chaleur dans le logement, un enjeu majeur en France
- Chaleur dans le logement : les stores et volets, une solution durable plébiscitée
- Un appel à limiter le recours à la climatisation
La chaleur dans le logement, un enjeu majeur en France
Selon cette enquête, 69 % des Français déclarent souffrir des températures excessives dans leur logement lors des périodes de forte chaleur. Par ailleurs, 30 % d’entre eux ressentent cette souffrance de manière de plus en plus fréquente.
À cet égard, les prévisions de Météo France indiquent que ce problème va s’aggraver. En effet, on observe une multiplication des épisodes caniculaires enregistrés ces dernières années. Alors que seulement 9 des 43 vagues de chaleur enregistrées depuis 1947 ont eu lieu avant 1989, pas moins de 19 canicules ont touché l’Hexagone entre 2010 et 2021 (source : Météo France).
Consultez notre article sur : “Canicule : comment garder son logement au frais cet été ?”
Une préoccupation partagée par 9 Français sur 10
Ainsi, près de 9 Français sur 10 considèrent qu’il est primordial de trouver une solution pour réduire la chaleur dans le logement. De plus, près de la moitié (46 %) estime qu’il faut agir à très court terme.
Hervé Lamy, Délégué Général du Groupement Actibaie, syndicat membre de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), souligne que cette problématique de chaleur n’affecte pas seulement les passoires thermiques. Bien qu’elles représentent déjà 5 millions de logements !
En effet, même les logements réputés très performants sur le plan thermique en hiver peuvent se révéler très inconfortables lors des périodes de fortes chaleurs. C’est pourquoi, il appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures concrètes pour traiter ce sujet. Et, cela, tant pour les logements existants que pour les nouvelles constructions. À l’instar de la Réglementation Environnementale 2020 qui s’applique dans le neuf.
Chaleur dans le logement : les stores et volets, une solution durable plébiscitée
Les gestes simples et efficaces pour rafraîchir son logement
Face à la souffrance thermique dans leur logement, les Français adoptent des mesures pour faire face aux températures élevées. Selon cette enquête, 82 % d’entre eux privilégient la fermeture des stores et/ou volets comme première action pour rafraîchir leur intérieur. Ensuite, les actions misent en place sont :
- l’aération nocturne des pièces (77 %),
- la fermeture des fenêtres lors des périodes ensoleillées (62 %),
- l’utilisation d’un ventilateur (41 %),
- le recours à un climatiseur (21 %).
Stores et volets, des solutions durables pour un confort accru
Hervé Lamy souligne l’efficacité des stores et volets comme solutions durables pour réduire la chaleur dans le logement. Selon ses propos, l‘installation de volets et de stores manuels permet de diminuer de 40 % l’indicateur d’inconfort (DH) dans les maisons individuelles.
> Consultez notre article sur : “Quels stores et rideaux choisir pour un été serein ?”
Précisons que le DH (Degrés Heure) est une mesure qui évalue le degré d’inconfort ressenti par les occupants d’un logement, il s’exprime en °C.h. Selon les normes de la Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020), un logement est considéré comme inconfortable lorsque la température intérieure dépasse les :
- 26°C à 28°C pendant la journée,
- 26°C durant la nuit.
À partir de ces seuils, chaque heure de dépassement de température est quantifiée, puis cumulée pour déterminer le niveau d’inconfort global du logement.
En cela, l’automatisation des dispositifs d’ouvertures ou fermetures permet une réduction supplémentaire de l’indicateur d’inconfort de 20 %. Des exemples concrets illustrent clairement l’impact considérable de ces protections solaires. À l’instar d’une école rénovée où la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur atteint 10°C grâce à ces seuls dispositifs.
Une demande soutenue par les propriétaires, en attente d’aides financières
On note une popularité croissante des solutions de stores et volets. Ce qui témoigne de la volonté des propriétaires d’équiper ou de rénover leur intérieur afin de faire face à la chaleur dans leur logement.
Puisque près de la moitié d’entre eux se déclarent prêts à franchir le pas si une aide financière de l’État était proposée. Cependant, Hervé Lamy déplore vivement le manque de considération pour cette problématique du confort estival. Parce qu’elle est totalement absente des dispositifs d’aides à la rénovation énergétique actuels. Ces derniers excluent ainsi complètement les stores et volets.
“Sur ce sujet, la France est à la traîne comparée à nos voisins allemands ou italiens qui ont sauté le pas. C’est un non-sens social et écologique, incompatible avec les objectifs environnementaux fixés par l’État.” – Hervé Lamy, Délégué Général du Groupement Actibaie.
Un appel à limiter le recours à la climatisation
Actuellement, 21 % des Français utilisent la climatisation pour faire face à la chaleur dans le logement. Toutefois, cette étude révèle que près d’un cinquième des non-utilisateurs (19 %) envisage d’acheter un climatiseur. Ce qui pourrait alors porter le taux d’équipement des foyers français à 40 % !
L’urgence de repenser la climatisation pour l’environnement
Un rapport de l’Ademe, publié en juin 2021, met en évidence que la climatisation est responsable d’environ 5 % des émissions d’équivalent CO2 du secteur du bâtiment en France.
Face à cette réalité, des experts soulignent l’importance de rénover les logements pour réduire le recours à la climatisation, considérée comme trop énergivore. La prise en compte de l’impact environnemental et la promotion de la sobriété énergétique sont devenues une nécessité. D’autant plus dans le contexte géopolitique actuel. Mais, aussi et surtout, il faudra faire face à l’aggravation du réchauffement climatique.
