Le baromètre immobilier de novembre 2024 révèle une situation nuancée pour le marché français, marqué par une stabilisation après une période de baisse amorcée en 2022. Alors que l’automne enregistre généralement un ralentissement saisonnier, les données de SeLoger et Meilleurs Agents montrent que le recul des prix est moins marqué qu’en 2023, signe d’une amélioration progressive. Cependant, cette reprise est loin d’être homogène, avec des disparités notables entre les grandes villes, la région parisienne et les zones rurales.
Sommaire :
- Un marché en légère reprise malgré un ralentissement saisonnier
- Des disparités régionales et parisiennes prononcées
- Le rôle des taux d’intérêt et des conditions de crédit
- Quelles perspectives pour le marché immobilier d’ici fin 2024 ?
Un marché en légère reprise malgré un ralentissement saisonnier
Le début du mois de novembre 2024 marque un tournant pour le baromètre immobilier en France. Puisque le marché montre des signes d’ajustement après un cycle baissier entamé en 2022. En octobre, les prix ont connu une légère baisse de -0,1 % au niveau national. Cette évolution contraste nettement avec le déclin plus marqué observé en 2023, lorsque la baisse atteignait -0,7 % sur la même période. Ce recul modéré, bien qu’enregistré dans une période de ralentissement saisonnier, laisse entrevoir une tendance de stabilisation, voire de reprise dans certaines régions.
À Paris, la diminution des prix s’est établie à -0,4 % en octobre, contre -1 % pour le même mois en 2023. Ce signe de ralentissement de la baisse marque une transition vers une phase de stabilisation progressive. Ainsi, la diminution des prix de l’immobilier est nettement plus faible que lors des mois précédents. Cette tendance pourrait annoncer une sortie du cycle de baisse pour la capitale.
Stabilisation des prix dans les grandes villes françaises
En dehors de la capitale, certaines grandes métropoles affichent des signes encourageants. Lille, par exemple, a vu ses prix augmenter de +0,6 % en octobre. Tandis que Nantes et Nice ont observé des hausses modérées de +0,3 % et +0,5 % respectivement. Ces villes bénéficient d’une demande stable, ce qui contribue à leur résilience face aux fluctuations économiques. À l’inverse, d’autres métropoles continuent de subir des baisses de prix, comme Rennes (-0,8 %) et Strasbourg (-0,9 %), illustrant une dynamique hétérogène dans l’Hexagone.
Des disparités régionales et parisiennes prononcées
L’analyse du baromètre immobilier met en lumière une forte disparité régionale, et Paris en est un exemple frappant. Si les prix tendent à se stabiliser dans des arrondissements prisés tels que le 6e (+2,6 %), le 7e (+5,7 %) et le 16e (+3 %), d’autres secteurs continuent de dévaluer. Le 4e arrondissement, par exemple, a enregistré une baisse de -8,3 % depuis janvier, tandis que le 3e arrondissement a connu une diminution de -6 % sur la même période. La variation des prix reste donc marquée par la localisation précise et le type de bien.
Ces disparités sont influencées par des facteurs locaux, notamment le niveau de demande et les préférences des acquéreurs. Les petites surfaces comme les studios et les deux-pièces voient une demande accrue grâce à l’accessibilité pour les primo-accédants. Tandis que les grandes surfaces, encore onéreuses, peinent à attirer des acheteurs, avec une chute de -3,9 % pour les trois-pièces et plus depuis le début de l’année.
Banlieue parisienne : une dynamique en parallèle de celle de Paris
En périphérie parisienne, les départements de la petite et grande couronne suivent une tendance similaire à celle de la capitale, mais avec une baisse plus lente. Depuis le début de 2024, la petite couronne affiche une baisse des prix de -0,8 %, tandis que la grande couronne recule davantage, avec une diminution de -1,4 %. Les experts estiment que ces régions bénéficieront d’un regain d’intérêt dans les prochains mois, en raison de la demande qui pourrait augmenter avec la baisse des taux d’intérêt.
De son côté, l’offre immobilière varie également. Ainsi, elle a diminué de -4,6 % à Paris en 2024. Pour autant, elle continue de croître en petite couronne, avec une hausse de +3 %, et en grande couronne, où l’augmentation atteint +7,1 %. Cela marque des différences notables entre ces zones, notamment en matière d’opportunités pour les acheteurs.
Le rôle des taux d’intérêt et des conditions de crédit
Les évolutions du baromètre immobilier de novembre 2024 soulignent le rôle clé des politiques de crédit dans les dynamiques de prix. La Banque centrale européenne (BCE) a récemment diminué ses taux directeurs, améliorant ainsi la solvabilité des acheteurs potentiels.
En outre, ce contexte favorise particulièrement les primo-accédants, qui représentent une part importante de la demande pour des petites surfaces. Ainsi, les studios et les deux-pièces ont observé une hausse de +1,1 % depuis janvier, et cette tendance semble s’accélérer. En revanche, les grandes surfaces continuent de perdre de la valeur. Et, cela, probablement en raison d’une hésitation des ménages à investir dans des biens plus grands malgré la baisse des taux.
Incitations et freins à l’achat
L’attentisme reste toutefois un facteur influent pour les acheteurs. De nombreux acheteurs potentiels préfèrent attendre quelques mois dans l’espoir d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt et des prix. En parallèle, certains vendeurs maintiennent des prix élevés, espérant une reprise forte en 2025. Cette situation engendre un marché relativement équilibré. La demande reste forte pour les biens abordables et bien situés, alors que les propriétés plus onéreuses peinent, en revanche, à trouver preneur.
Quelles perspectives pour le marché immobilier d’ici fin 2024 ?
Alors que l’année 2024 approche de son terme, le baromètre immobilier suggère une reprise modérée pour le marché immobilier français. Cependant, cette reprise sera vraisemblablement inégale selon les régions et les types de biens. Paris, ainsi que la petite couronne, devraient connaître une stabilisation plus rapide en raison d’une demande accrue et d’une offre en légère diminution. La grande couronne, en revanche, qui a vu son offre augmenter de manière significative (+7,1 % en 2024), pourrait encore observer une baisse des prix avant de retrouver un équilibre.
Facteurs économiques influents
Les experts s’accordent à dire que la stabilisation des taux d’inflation et les réformes sur le crédit vont jouer un rôle majeur pour la dynamique de l’immobilier. Le contexte économique, en constante évolution, exerce une influence notable sur les décisions d’achat. Les baisses de taux d’intérêt, combinées à une maîtrise progressive de l’inflation, devraient renforcer la capacité d’endettement des ménages. Cela pourrait notamment encourager les investissements dans les grandes villes et dans des zones bien desservies, tout en apportant un soutien au marché de la grande couronne dans les mois à venir.
Les indicateurs du baromètre immobilier pour novembre laissent entrevoir une reprise progressive, mais l’évolution reste incertaine. Si le marché continue de se redresser, les prochaines publications du baromètre seront cruciales pour observer le cheminement de cette reprise. Et, cela, notamment dans les zones où l’offre est encore abondante.