Si le prix de l’immobilier a longtemps été l’objet de toutes les attentions et les spéculations, l’année 2023 apporte son lot de surprises. Contrairement aux attentes, huit des onze plus grandes métropoles françaises ont vu leurs prix chuter. Alors, quels sont les facteurs en jeu et comment cela affecte-t-il le marché de l’immobilier ? Décryptage à partir du baromètre de Meilleurs Agents.
Sommaire :
- Quelles sont les villes les plus affectées par la tendance baissière ?
- Les survivantes : Lille, Nice et Marseille
- Prix de l’immobilier : conséquences pour les acheteurs et vendeurs
- Conclusion : un avenir incertain pour les prix de l’immobilier
Quelles sont les villes les plus affectées par la tendance baissière ?
La spirale descendante des prix de l’immobilier se propage désormais aux grandes villes de France. Sur les onze métropoles majeures du pays, une majorité de huit villes a vu ses prix chuter lors de la dernière année. Bien que le mois de septembre ait semblé stable, le bilan annuel révèle une tendance nettement baissière.
> Consultez notre article sur : “Pouvoir d’achat immobilier : les prix commencent enfin à fléchir”
Le cas de Nantes
Nantes est sans conteste la ville qui a le plus souffert, avec une baisse des prix de l’immobilier de -5,1% en un an, dont -4,4% au cours des six derniers mois. À titre de comparaison, il y a un an, le marché affichait une pénurie de biens et les stocks n’avaient jamais été aussi bas.
Bordeaux et Lyon : un recul historique
Bordeaux et Lyon ne sont pas en reste avec des baisses respectives de -8,3% et -8,4%. Ces villes où le prix au m² est le plus élevé, après Paris, subissent l’impact de la hausse des taux d’emprunt. Le niveau des tarifs de l’immobilier combiné à cette hausse a ainsi restreint la capacité d’emprunt des ménages. De facto, elle exclut un grand nombre de porteurs de projets.
- Facteurs clés de la baisse : hausse des taux d’emprunt – dépendance au crédit – tarifs de l’immobilier élevés.
Les survivantes : Lille, Nice et Marseille
Contrairement aux tendances générales, Lille, Nice et Marseille résistent encore à la baisse des prix de l’immobilier. Avec une progression annuelle de +0,5% pour Lille et de +2,3% et +6,3% pour Marseille et Nice. Ces villes semblent pour le moment épargnées. Cependant, des signes de ralentissement sont déjà perceptibles.
Marseille et Nice : l’érosion des prix de l’immobilier commence
En dépit de leur résilience, Marseille et Nice commencent à montrer des signes de faiblesse. À Nice, par exemple, la pression tarifaire a ralenti au cours des six derniers mois. Puisque la progression est de seulement +3,3%, dont +0,6% au cours des trois derniers mois.
Prix de l’immobilier : conséquences pour les acheteurs et vendeurs
L’attentisme des ménages
La crainte d’une baisse encore plus prononcée des prix de l’immobilier pousse les ménages à retarder leurs projets. Cette hésitation s’accompagne d’une augmentation des délais de transaction dans la plupart des villes du Top 11, à l’exception de Nice et Montpellier.
- Augmentation des délais de transaction :
- +18 jours à Rennes
+14 jours à Lyon
+12 jours à Nantes
La sur-offre : un nouveau défi
L’époque de la pénurie de biens semble révolue. Aujourd’hui, des villes comme Lyon, Paris, Bordeaux, Nantes et Rennes ont déjà dépassé leur stock d’avant 2018. Or, cette surabondance met les vendeurs dans une position délicate. En effet, ils sont réticents à baisser leurs prix malgré la baisse de la demande.
> Consultez notre article sur : “Immobilier à Paris : les vendeurs ne sont pas prêts à ajuster leur prix”
Conclusion : un avenir incertain pour les prix de l’immobilier
L’année écoulée a été marquée par des bouleversements importants dans les prix de l’immobilier des grandes métropoles françaises. Entre taux d’emprunt en hausse et incertitude économique, les acteurs du marché se trouvent à un carrefour.
La perspective d’un redressement rapide du marché paraît de plus en plus improbable. Cela corrobore les prévisions des analystes de Meilleurs Agents. Puisqu’ils anticipent une baisse de -4% pour les 12 prochains mois en France. De surcroît, le volume de transactions est attendu pour diminuer encore de -10%, suivant une tendance déjà baissière de -20% cette année par rapport à 2022. Dans ce contexte, seules les stratégies adaptées à ce nouvel environnement permettront de naviguer dans ces eaux incertaines.