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Energie

Sensibilité élevée des consommateurs au coût de l’énergie : Baromètre Énergie-Info 2015

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Sensibilité élevée des consommateurs au coût de l’énergie : Baromètre Énergie-Info 2015

Comme chaque année depuis 2007, le médiateur national de l’énergie a réalisé un sondage* auprès des Français afin de suivre leur connaissance des marchés du gaz naturel et de l’électricité. La préoccupation des ménages français pour leurs dépenses énergétiques se confirme, malgré un hiver plus clément et une baisse du prix des énergies fossiles.

 

Baromètre Énergie-Info 2015 : forte sensibilité des consommateurs au coût de l’énergie

73% des ménages français jugent leur consommation d’énergie comme un sujet de préoccupation important. Elle est même jugée très importante pour un foyer sur cinq (21% de très important).

Les factures de gaz naturel et d’électricité représentent toujours une part élevée dans les dépenses des ménages français pour 62% des foyers (un résultat stable depuis 2007). 9% des ménages interrogés déclarent avoir rencontré des difficultés pour payer certaines factures d’électricité ou de gaz naturel. Il s’agit du taux le plus bas observé dans le baromètre Energie-Info depuis 2012. 2% des foyers interrogés ont déclaré avoir subi une réduction de puissance d’électricité ou des coupures d’électricité ou de gaz naturel en raison d’impayés liés à des difficultés financières.

Ces 3 dernières années, la restriction du chauffage pendant l’hiver concernait 42 à 44% des foyers interrogés. En 2015, ce phénomène a concerné 36% des foyers. Le recours à cette pratique est plus fréquent parmi les jeunes (18-34 ans : 45%), les habitants de grandes agglomérations (> 100 000 habitants : 43%) et les utilisateurs de gaz naturel (40%).

Les Français restent majoritaires à anticiper une hausse des prix de l’énergie (84%), même si cette anticipation est moins marquée que les années précédentes, particulièrement concernant le prix du gaz (68% cette année soit 13 points de moins que l’an dernier). Dans ce contexte, les deux tiers des ménages sont favorables à la mise en place d’un chèque énergie pour les consommateurs les plus précaires, utilisable pour toutes les énergies de chauffage.

Les ménages font davantage jouer la concurrence, principalement pour des raisons économiques, mais restent globalement mal informés. Le droit au changement de fournisseur d’énergie n’a jamais été aussi connu des ménages, avec cette année un taux record de 60% pour le gaz naturel, soit une progression de 6 points en un an, et un taux pour l’électricité qui passe de 50 à 52%.

Même si les démarches restent mal connues (un Français sur trois déclare connaître la démarche pour changer de fournisseur d’énergie), ceci n’empêche pas les Français de passer à l’acte. 13% d’entre eux ont déclaré avoir changé de fournisseur d’énergie cette année (vs 9% en 2012), principalement pour des raisons économiques (80% vs 64% en 2014).

L’organisation des marchés de l’électricité et du gaz naturel est encore aujourd’hui confuse pour les ménages français. La répartition des rôles des différents acteurs est toujours assez peu appréhendée du grand public. Dans l’esprit collectif, l’image des fournisseurs historiques GDF SUEZ (devenu ENGIE) et EDF est toujours fortement liée. Alors que ce sont effectivement deux sociétés différentes et concurrentes, leur dissociation n’est faite que par 28% des consommateurs. Les professions et catégories sociales (PCS) supérieures sont encore une fois les foyers les plus au fait de cette différenciation (41%)

Ouverture du marché à la concurrence

Globalement, l’opinion à l’égard de l’ouverture du marché à la concurrence reste relativement favorable (70%). Le gain en qualité de service est plutôt limité (22% des Français pensent qu’elle contribue à l’amélioration de la qualité de service, 6% à sa détérioration). Mais les avis restent mitigés sur l’impact tarifaire : elle conduirait à une baisse des tarifs pour 22% des Français, tandis que 21% pensent au contraire qu’elle est à l’origine d’une hausse.

D’autre part, plus d’un Français sur deux estime qu’avoir un seul fournisseur d’énergie doit être plus avantageux, notamment en termes de tarifs (56% des Français estiment ainsi qu’il vaut mieux avoir un seul fournisseur, alors que 26% préfèrent avoir deux fournisseurs différents)… une idée reçue qui n’est pourtant pas justifiée dans la pratique.

Par ailleurs, seul un tiers des Français connaît le médiateur national de l’énergie ou son service d’information des consommateurs Energie-Info. L’indépendance de l’institution vis-à-vis des entreprises du secteur de l’énergie et le recours gratuit à ses services constituent toujours les qualités essentielles à leurs yeux.

Du côté de l’offre, le taux de démarchage des ménages pour les services énergétiques reste élevé. 40% des foyers français ont été démarchés pour souscrire une offre de fourniture d’électricité ou de gaz naturel. Principalement par téléphone (60%) mais également par courrier (28%) et par démarchage à domicile (25%). Le démarchage est également massif pour réaliser des travaux d’isolation (46%) et pour installer des équipements de production d’énergies renouvelables (38%).

Enfin, le baromètre permet d’appréhender les difficultés des ménages chauffés au fioul, au GPL, au bois, ou par réseau de chaleur, énergies pour lesquelles le médiateur est compétent depuis la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Le médiateur s’attend ainsi à être saisi principalement de litiges concernant le gaz propane liquéfié (GPL) en citerne, car 7% des consommateurs qui l’utilisent ont déclaré avoir rencontré un litige avec leur fournisseur, C’est un peu moins que pour l’électricité et le gaz naturel (9%) mais beaucoup plus que dans les autres énergies (fioul, réseau de chaleur ou bois).

*Enquête réalisée par l’institut d’études Market Audit du 04 au 24 Septembre 2015 auprès d’un échantillon représentatif de 1497 foyers français, interrogés par téléphone. La représentativité a été assurée par la méthode des quotas et par un redressement sur les variables d’âge et de profession du chef de ménage, après stratification par région et taille d’agglomération. Etude réalisée dans le respect de la norme 20252.

Manda R.

Manda R.

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