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Assurance

Augmentation de l’assurance habitation : hausse record de 7,2% en 2024

Augmentation de l’assurance habitation : hausse record de 7,2% en 2024

L’année 2024 marque un tournant pour les propriétaires et locataires français. L’augmentation de l’assurance habitation atteint des sommets inédits, avec une hausse nationale de 7,2%. Cette flambée des tarifs, conséquence directe des récents événements climatiques dévastateurs, conduit la facture moyenne à 243 euros par an. Tempêtes, inondations, séismes : la multiplication des sinistres coûteux force les assureurs à revoir leurs prix à la hausse. Quelles régions sont les plus touchées ? Comment les zones à risque sont-elles affectées ?

Sommaire :

Une augmentation sans précédent des tarifs de l’assurance habitation

Un bond historique des primes

L’étude menée par Assurland.com révèle une augmentation spectaculaire des tarifs d’assurance habitation en 2024. Avec une hausse de 7,2%, les Français font face à la plus forte augmentation depuis 2010.

Augmentation de l'assurance habitation

Olivier Moustacakis, cofondateur d’Assurland.com, commente : “Cette hausse de 7,2% est du jamais vu depuis 2010. Les assurés doivent s’attendre à une facture plus lourde pour protéger leur logement.”

 

Augmentation de l'assurance habitation

Les raisons de cette flambée

Cette augmentation de l’assurance habitation s’explique par plusieurs facteurs. Les événements climatiques extrêmes survenus ces dernières années ont considérablement impacté les compagnies d’assurance.

augmentation de l'assurance habitation

Flambée de l’assurance habitation

De plus, l’inflation a touché le prix des matériaux de construction, rendant les réparations plus coûteuses. Selon l’Insee, l’indice du coût de la construction a augmenté de 5,2% sur un an au troisième trimestre 2023. Ce qui se répercute directement sur les coûts de réparation et donc sur les primes d’assurance.

Disparités régionales : qui paie le plus cher ?

Les régions les plus touchées

L’augmentation de l’assurance habitation n’est pas uniforme sur l’ensemble du territoire. Voici un aperçu des régions les plus impactées :

Les régions les plus touchées

Les Hauts-de-France dans la tourmente

La région Hauts-de-France, fortement sinistrée fin 2023 et début 2024, a vu ses tarifs d’assurance habitation grimper de plus de 10%. Elle se positionne désormais comme la 4ème région la plus chère de France. En effet, les inondations qui ont frappé la région en novembre et décembre 2023 ont causé des dégâts estimés à 640 millions d’euros par la Caisse Centrale de Réassurance (CCR).

La Bretagne reste la moins chère

Malgré les tempêtes Ciaran et Domingos qui ont provoqué 517 000 déclarations de sinistres, la Bretagne conserve sa place de région la moins chère de France. Elle affiche néanmoins une hausse de près de 5%, s’ajoutant à l’augmentation de 11% déjà subie l’année précédente.

Tarifs de l'assurance habitation selon les régions

L’impact des événements climatiques sur les primes d’assurance

Les événements climatiques récents ont eu un impact considérable sur les coûts d’assurance. Ainsi, les inondations dans le Nord-Pas-de-Calais, le séisme dans l’Ouest, et les tempêtes Ciaran et Domingos ont engendré des dépenses importantes pour les assureurs.

La CCR estime que la facture liée aux inondations devrait augmenter de 38% d’ici 2050 en raison de l’évolution du climat et de l’enjeu des biens assurés.

L’étude d’Assurland.com identifie Paris, Marseille, Nice et Toulouse comme les villes recensant le plus grand nombre de sinistres déclarés. En effet, ces trois préfectures régionales figurent également parmi les villes les plus chères à assurer.

À titre d’exemple, à Marseille, une étude de la Fédération Française de l’Assurance (FFA) montre que le coût moyen d’un sinistre lié aux catastrophes naturelles est 30% plus élevé que la moyenne nationale.

Perspectives pour 2025 : vers de nouvelles augmentations

Revalorisation de la surprime catastrophes naturelles

À partir du 1er janvier 2025, le Gouvernement a décidé d’augmenter la surprime prélevée sur les contrats d’assurance habitation pour alimenter le fonds d’indemnisation des catastrophes naturelles.

Revalorisation de la surprime catastrophes naturelles
Cette augmentation entraînera un surcoût annuel estimé à environ 20 euros par contrat d’assurance habitation. Notons que cette décision fait suite à la loi n° 2021-1837 du 28 décembre 2021 relative à l’indemnisation des catastrophes naturelles. En effet, cette dernière vise à renforcer le régime d’indemnisation face à l’augmentation des risques climatiques.

Un avenir incertain

De plus, cette augmentation de la surprime s’ajoutera aux potentielles hausses que les assureurs pourraient décider en fin d’année. Ce qui laisse présager une nouvelle augmentation significative des tarifs d’assurance habitation pour 2025.

Le rapport du Sénat sur l’indemnisation des catastrophes naturelles, publié en juillet 2023, souligne la nécessité de “repenser le modèle économique du régime Cat Nat pour assurer sa pérennité face à l’augmentation des risques climatiques.”

Zones inondables : un surcoût considérable pour les assurés

Des millions de logements concernés

Selon le site Georisques, géré par le ministère de la Transition écologique :
Zones inondables : un surcoût considérable pour les assurés
Entre 1982 et 2023, 240 000 communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle, dont 56% pour des inondations.

Le rapport “Chiffres clés des risques naturels” édition 2023, publié par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, confirme ces chiffres et souligne l’importance croissante des risques liés aux inondations.

Des exemples concrets de surcoûts

L’étude d’Assurland.com fournit des exemples concrets de l’impact de la sinistralité climatique sur les tarifs d’assurance dans des communes fréquemment touchées par les inondations :

exemples concrets de surcoûts de l'assurance habitation
Ces exemples illustrent l’ampleur des surcoûts auxquels les habitants des zones à risque sont confrontés, avec des augmentations pouvant aller jusqu’à 64% dans certains cas.

Le cas particulier des communes à haut risque

Certaines communes, comme Cannes et Nice, ont été particulièrement touchées par les inondations ces dernières années. En effet, ces villes ont reçu entre 30 et 31 arrêtés de catastrophe naturelle pour inondation depuis la création du régime en 1982. Or, cette fréquence élevée de sinistres se reflète directement dans les primes d’assurance plus élevées pour les résidents de ces zones.

Stratégies pour faire face à l’augmentation de l’assurance habitation

Face à cette augmentation sans précédent, les assurés ont tout intérêt à comparer les offres du marché.

Olivier Moustacakis d’Assurland.com conseille : “Il est crucial de ne pas hésiter à mettre en concurrence les assureurs. Car, les écarts de tarifs peuvent être significatifs pour des garanties équivalentes.”

De même, une autre stratégie consiste à revoir ses garanties. Ainsi, certains assurés peuvent envisager d’augmenter leur franchise pour réduire leur prime, ou de réévaluer certaines options qui ne seraient plus pertinentes pour leur situation actuelle.

Enfin, la prévention joue également un rôle essentiel. Dans les zones à risque, l’installation de dispositifs anti-inondation peut non seulement protéger le logement, mais aussi, dans certains cas, permettre de bénéficier de réductions sur la prime d’assurance.

L’assurance habitation face au défi du changement climatique

L’augmentation constante des sinistres liés au climat pose la question de la viabilité à long terme du modèle actuel d’assurance habitation. Selon un rapport de la Fédération Française de l’Assurance publié en 2022, le coût des sinistres climatiques pourrait doubler d’ici 2050.

Face à ce constat, l’adaptation des logements et des infrastructures aux risques climatiques devient un enjeu majeur. À cet effet, le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC-2) souligne l’importance de “renforcer la résilience des territoires aux risques climatiques”.

En cela, les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer dans la gestion de cette problématique. La loi Climat et Résilience de 2021 prévoit notamment le renforcement de l’information des acheteurs et locataires sur les risques climatiques. Cette mesure pourrait influencer à terme les choix d’habitation et, par conséquent, les tarifs d’assurance.

Conclusion

L’augmentation de l’assurance habitation en 2024 marque un tournant dans la perception des risques liés au logement en France. On observe une hausse moyenne de 7,2% et des pics allant jusqu’à 64% dans certaines zones à risque. Or, cette évolution tarifaire reflète les défis croissants posés par le changement climatique et ses conséquences sur l’habitat.

Face à cette situation, les assurés sont appelés à être plus vigilants que jamais, en comparant les offres, en ajustant leurs garanties et en investissant dans la prévention. Parallèlement, le secteur de l’assurance et les pouvoirs publics doivent travailler de concert pour développer des solutions durables tout en maintenant des tarifs abordables.

L’enjeu est de taille ! Puisqu’il s’agit de préserver le pouvoir d’achat des Français, mais aussi d’assurer la pérennité d’un système d’assurance habitation qui fait face aux aléas climatiques.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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