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Baromètre immobilier 2025 : un marché en quête de rebond

Baromètre immobilier 2025 : un marché en quête de rebond

Après trois années de ralentissement, le marché immobilier français montre enfin des signes de reprise. Le dernier baromètre immobilier 2025 d’Optimhome révèle une dynamique prometteuse portée par la baisse des taux d’intérêt et l’adaptation des Français aux nouvelles réalités du marché. Si les transactions de résidences principales reculent encore légèrement (-2 points), les résidences secondaires et investissements locatifs progressent pour la première fois depuis 2022. Entre compromis sur les surfaces, regain d’intérêt pour les biens énergivores à rénover et aspirations croissantes à la mobilité géographique, découvrez comment le baromètre immobilier 2025 dessine les contours d’un secteur en pleine mutation.

Sommaire :

Un marché immobilier en transition : les révélations du baromètre immobilier 2025

Des signes de reprise après trois années difficiles

Selon le baromètre immobilier 2025 publié par Optimhome, les transactions immobilières affichent un léger recul sur les trois dernières années. L’achat de résidences principales recule à 19 % en 2025, en baisse de 2 points sur un an. En parallèle, les acquisitions de résidences secondaires et d’investissements locatifs enregistrent une légère progression, avec une hausse d’un point. Ce frémissement laisse entrevoir un regain d’intérêt pour des projets différés dans le temps ou à vocation patrimoniale. Il témoigne aussi d’un certain repositionnement des ménages dans un contexte économique encore incertain.

Comme le souligne Olivier Colcombet, Président d’Optimhome : “Cette étude dresse un état des lieux très précis des comportements immobiliers des Français à un moment charnière. Elle reflète encore les effets d’un marché sous tension, mais on perçoit déjà les prémices d’un redémarrage.”

Le baromètre immobilier 2025 met également en lumière une tendance notable du côté des ventes. En effet, seuls 15 % des Français déclarent avoir vendu un bien immobilier au cours des trois dernières années. Ce chiffre souligne une relative stabilité, voire une retenue des propriétaires dans un contexte de marché moins dynamique. Un chiffre en retrait d’un point, mais qui doit être relativisé dans le contexte actuel.

Des compromis nécessaires sur les biens recherchés

Face aux contraintes du marché, les Français doivent revoir leurs exigences. Ainsi, les budgets alloués à l’achat de résidences principales reculent significativement. En effet, 52% des acquéreurs ont dépensé plus de 200 000€, soit une baisse de 3 points par rapport à l’année précédente. Cette tendance est particulièrement marquée en dehors de l’agglomération parisienne, où les budgets moyens restent historiquement plus élevés. À l’inverse, la tendance est bien différente en région parisienne. Le baromètre révèle, en effet, que 79 % des acquéreurs y dépassent le seuil des 200 000 euros. Ce chiffre, particulièrement révélateur, illustre le niveau élevé des prix dans la capitale et sa périphérie, malgré un contexte de ralentissement du marché. Ce contraste illustre les fortes disparités territoriales qui continuent de structurer le marché immobilier français.

les révélations du baromètre immobilier 2025
La surface des biens achetés diminue également, signe d’un ajustement aux réalités économiques. Seulement 60% des acquéreurs ont opté pour des biens de plus de 80 m² (-5 points). Parmi les concessions que les acheteurs sont prêts à faire, l’esthétique intérieure du logement arrive en tête, citée par 41 % des sondés. Viennent ensuite la proximité avec le centre-ville (33 %), la surface (32 %) et la localisation du bien (31 %). Dans un contexte tendu, le besoin fondamental de se loger l’emporte de plus en plus sur les critères de confort ou d’emplacement.

L’impact des facteurs économiques sur les transactions

Stabilisation du crédit immobilier

Le baromètre immobilier 2025 met en lumière une stabilisation du recours au crédit après une baisse continue entre 2022 et 2024. Actuellement, 76% des acquéreurs financent leur achat par emprunt. Toutefois, la durée des crédits continue de diminuer, avec seulement 34% des prêts supérieurs à 20 ans. Ce qui représente une chute spectaculaire de 19 points depuis 2022.

Cette évolution témoigne d’un marché du crédit en profonde mutation. À titre de comparaison, en 2022, 53% des prêts immobiliers étaient contractés sur plus de 20 ans, contre 34% aujourd’hui. La réduction des durées d’emprunt s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, les politiques bancaires ont évolué, resserrant les conditions d’octroi. D’autre part, la baisse des prix observée dans certaines régions rend les biens plus accessibles. Résultat : les acheteurs peuvent se permettre des remboursements sur des durées plus courtes.

Par ailleurs, la récente baisse des taux d’intérêt stimule les intentions d’achat. Près d’un tiers (31%) des Français envisagent d’acheter un bien dans les 12 prochains mois. Les dispositifs comme le Prêt à Taux Zéro (PTZ) et l’assouplissement des conditions d’octroi du crédit sont perçus comme des leviers importants pour faciliter l’accès à la propriété. Le PTZ constitue d’ailleurs le dispositif d’aide à l’achat le plus connu (86%), devant la loi Pinel (81%).

Des obstacles persistants

Malgré ces signaux positifs, le baromètre immobilier 2025 identifie plusieurs obstacles majeurs qui freinent encore les projets immobiliers. Les principaux freins rencontrés par les acheteurs restent le budget disponible (38%), le niveau des taux d’intérêt (28%) et l’offre de logements insuffisante (26%). Pour les vendeurs, les prix souhaités (37%) et les délais nécessaires pour finaliser une vente (31%) constituent les principales difficultés.

Par ailleurs, le baromètre 2025 révèle que 8 futurs acheteurs sur 10 identifient plusieurs leviers susceptibles de faciliter leur projet immobilier. En tête : la prise en charge des frais de notaire dans le neuf (84 %), suivie de l’assouplissement des conditions d’octroi du crédit (81 %).
>Viennent ensuite la baisse des taux d’intérêt à 3,6 % (80 %) et la possibilité de bénéficier d’un prêt à taux zéro (79 %). Autant de mesures perçues comme déterminantes pour franchir le cap de l’achat.

Pour autant, moins d’un Français sur deux (46 %) se dit prêt à faire de grands compromis sur la localisation de son logement en zone tendue. Conséquence directe : 61 % refusent de postuler à une offre d’emploi dans ces zones, faute de solution de logement adaptée. Ce chiffre, issu du baromètre immobilier 2025, met en lumière un enjeu de fond. En effet, le logement reste un facteur clé de la mobilité professionnelle. Un lien fort entre politique du logement et dynamisme économique, que les pouvoirs publics ne peuvent ignorer.

L’adaptation aux nouvelles contraintes énergétiques

Évolution des attitudes face aux biens énergivores

Le baromètre immobilier 2025 révèle une évolution significative des attitudes face aux enjeux énergétiques. Une majorité (66%) des Français seraient désormais prêts à acheter un bien classé F ou G, quitte à réaliser des travaux par la suite. Cette tendance marque une progression spectaculaire de 16 points depuis 2023.

Cette évolution s’inscrit dans le cadre de la loi Climat et Résilience de 2021, qui prévoit l’interdiction progressive de mise en location des logements classés comme “passoires thermiques”. Ainsi, la contrainte réglementaire redéfinit les choix des acheteurs, en particulier dans les zones tendues. Elle se manifeste notamment en région parisienne, où 70 % des acquéreurs déclarent avoir fait des compromis.

Engagement croissant dans la rénovation énergétique

L’intérêt pour la rénovation énergétique gagne du terrain, selon le baromètre immobilier 2025.
Déjà 35 % des propriétaires ont franchi le pas, et 27 % prévoient de s’y atteler prochainement.
Un signal clair : la transition énergétique s’impose peu à peu dans les priorités des ménages.

Toutefois, ces rénovations sont, dans la majorité des cas, de petite envergure et à effet immédiat : 58 % des propriétaires privilégient des travaux simples et rapidement rentables. À l’inverse, seuls 42 % s’engagent dans des chantiers plus lourds, nécessitant un budget plus conséquent.
Une tendance révélatrice des arbitrages financiers encore très présents dans les foyers.

Pour autant, on observe un manque d’information persistant sur les aides à la rénovation énergétique. Seuls 61 % des 25-65 ans se disent bien informés sur les dispositifs existants — à peine mieux chez les propriétaires (63 %). Or, ce déficit de connaissance freine les passages à l’acte, au risque de ralentir la dynamique de rénovation, pourtant essentielle pour atteindre les objectifs climatiques fixés au niveau national.

La mobilité géographique des Français

On note une forte aspiration des Français à la mobilité géographique. Près d’un Français sur deux (47%) déclare qu’il aimerait déménager dans une autre région dans les deux prochaines années. Cette tendance est particulièrement marquée chez les habitants de l’agglomération parisienne (59%) et ceux qui ont un projet d’achat de résidence principale (70%).

L’aspiration à la mobilité, confirmée par le baromètre 2025, prolonge les tendances post-Covid.
>En effet, depuis la crise sanitaire, le besoin d’espace et de qualité de vie s’est renforcé, porté par l’essor du télétravail.

Les préférences géographiques varient selon le type de bien recherché. Ainsi, pour l’achat d’une résidence principale, les agglomérations moyennes séduisent 40 % des Français. Les résidences secondaires, elles, sont plébiscitées en zone rurale (61 %), tandis que les investissements locatifs se concentrent en milieu urbain. Entre ville (20 %) et campagne (27 %), les aspirations se partagent, traduisant une quête d’équilibre entre qualité de vie et accès aux services.

Les villes moyennes apparaissent comme un compromis idéal, offrant à la fois des services urbains et des prix plus abordables que dans les grandes métropoles.

Les intentions d’achat varient fortement selon les régions. En Île-de-France, 29 % des habitants prévoient d’acquérir une résidence principale d’ici deux ans, contre seulement 14 % en Normandie. Ces écarts traduisent des dynamiques économiques et démographiques contrastées, mais aussi, sans doute, des niveaux de tension différents sur les marchés locaux.

Le rôle renforcé des professionnels de l’immobilier

Une image positive consolidée

Le baromètre 2025 confirme la bonne image des professionnels de l’immobilier, plébiscités par 72 % des Français (+1 point en un an, +18 points depuis 2015). Cette confiance se traduit dans les faits. Puisque trois quarts des récents acquéreurs ont eu recours à leurs services pour concrétiser leur projet.

Cette progression reflète la reconnaissance de leur expertise dans un marché devenu plus complexe. De même, elle souligne la capacité du secteur à s’adapter, notamment grâce à la montée en puissance des services digitaux, de plus en plus attendus par les clients.

Évolution des canaux d’information

Le baromètre 2025 confirme le trio de tête des sources d’information : les professionnels de l’immobilier (67 %), les sites d’annonces (64 %) et les vitrines d’agences (64 %) restent les plus consultés. Mais, tous les canaux accusent un léger recul, entre –3 et –6 points en un an, signe d’une évolution des comportements ou d’une lassitude face à l’offre.

Depuis 2018, l’usage des outils interpersonnels ne cesse de reculer : seuls 61 % mobilisent leur réseau personnel et 55 % recourent aux ventes entre particuliers. Ainsi, cette tendance marque une transformation en profondeur des pratiques, au profit des professionnels et des plateformes spécialisées, désormais au cœur du parcours immobilier.

Enfin, selon le baromètre immobilier 2025, les photos (22 %), la description détaillée (17 %) et la localisation précise (12 %) restent les informations les plus recherchées par les futurs acheteurs de résidences principales. Cette hiérarchie des attentes oriente la manière dont les professionnels construisent leurs annonces et affinent leur communication.

Côté vendeurs, la vérification de la solvabilité (19 %) et l’accompagnement jusqu’au déménagement (17 %) figurent parmi les services les plus attendus. À noter également la progression du home staging (10 %, +4 points) et des conseils sur les diagnostics techniques (9 %, +4 points). Des évolutions qui reflètent des attentes plus pointues et une offre de services en pleine diversification.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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