La crise sanitaire a relancé les ventes immobilières en viager. De plus en plus de professionnels de l’immobilier s’intéressent au viager, ce qui est plutôt positif. Toutefois, nombre d’entre eux s’improvisent experts et adoptent des pratiques douteuses. Bruno Jarry, Directeur de l’Académie Nationale du Viager, s’inquiète de cette recrudescence et des motivations sous-jacentes.
Le viager, le nouvel eldorado de l’immobilier ?
Depuis les deux confinements mis en place par le Gouvernement, il y a un réel engouement pour le viager. Comment expliquer ce phénomène ? À la suite de la pandémie, les personnes âgées redoutent de se retrouver en Ehpad. En effet, elles redoutent d’être exposées à un plus grand risque de contamination. De même, elles risquent de se retrouver encore plus isolées de leurs proches en cas de nouveau confinement.
Tout le monde a en tête les milliers de morts enregistrés durant la première vague de Covid-19 du fait de la propagation rapide du virus. Cette situation inédite empêche les personnes les plus à risques de recevoir des visites pendant de longues semaines…
Pour ces motifs, le viager apparaît alors aux personnes âgées comme une nouvelle opportunité d’améliorer leur retraite. Toutefois, l’autre raison évoquée le plus souvent est celle de pouvoir conserver son autonomie. On préfère vieillir tranquillement dans son “home sweet home”, quitte à envisager des travaux pour adapter son logement.
Un manque de bienveillance et de déontologie dans la pratique
Dans ce contexte, de plus en plus de professionnels de l’immobilier s’intéressent au viager, ce qui est plutôt positif. Toutefois, certains s’improvisent experts et adoptent des pratiques douteuses. Ils utilisent l’actualité due au Covid-19 pour « faire des affaires », sans aucune connaissance de l’activité, ni des calculs ni même des notions juridiques impératives !
On ne peut que regretter cette recrudescence et les motivations sous-jacentes. Car certains agents font preuve d’un manque de bienveillance et de déontologie dans leurs pratiques.
Les particuliers comme les vendeurs en viager, nous sollicitent régulièrement. Ils souhaitent que nous vérifiions le contenu juridique de leur mandat et la pertinence des calculs. Or force est de constater qu’une très grande partie révèle des incohérences… Souvent par manque de connaissances juridiques de la part des soi-disant professionnels.
Au vu du nombre de contrats truffés d’erreurs qui circulent actuellement, l’Académie Nationale du Viager réclame un encadrement de la profession. Que ce soit dans les pratiques ou les techniques, nous devons faire évoluer le marché vers une éthique commune du viager.
Harmoniser les pratiques et les techniques du marché du viager
Réaliser des transactions en viager est un métier complexe ! Cela nécessite une connaissance poussée de la législation, du marché et des techniques spécifiques de calculs.
De plus, les conditions financières et juridiques ne sont absolument pas identiques selon le type de viager. Notons que la vente ou l’achat peuvent s’effectuer en :
- viager occupé,
- nue-propriété,
- vente à terme libre ou occupé,
- viager libre,
- vente avec réserve du DUH.
Aussi, pour éviter l’effet d’aubaine et protéger les seniors, l’Académie Nationale du Viager encourage vivement la mise en place d’une déontologie du métier. Le fait que les personnes soient âgées implique une attention particulière par rapport aux risques d’abus de faiblesse. En effet, c’est un public fragile et vulnérable. Une protection et une écoute, spécifiques de la part des professionnels sont indispensables.
C’est pourquoi il faut mettre rapidement en place un encadrement réglementaire ainsi qu’une éthique commune à tous les acteurs du marché.
La formation, une étape incontournable pour professionnaliser le viager
En matière de viager, l’écriture du contrat et la fixation du prix doivent être effectuées avec la plus grande vigilance. Le tout, dans le respect des règles du droit. Or en pratique, la législation du viager a évoluée depuis son inscription au Code Civil. C’est la jurisprudence qui fait évoluer les contrats.
D’où l’intérêt de se former à ces difficultés afin d’offrir aux vendeurs en viager une prestation fiable et qualitative. Les formations peuvent s’effectuer à distance.
De cette façon, les professionnels de l’immobilier sont capables de réaliser des études viagères approfondies et cohérentes avec le marché. De même, ils se forment à la maîtrise de l’analyse matrimoniale et les nombreux aspects juridiques obligatoires.
À noter, tous les contenus sont adaptés au public du viager. À savoir les retraités, qui ont particulièrement besoin d’être protégés et écoutés. Toutes les formations sont certifiantes. Cet organisme est certifié par DataDock qui valide les formations de qualité. À ce jour, nous avons formé plus de 150 professionnels du marché.